Les commerces provisoires 1/2

Après les bombardements, et le travail de déblaiement achevé, il était nécessaire de bâtir de toute urgence des logements provisoires pour les havrais sinistrés avant de passer à la construction définitive. Les magasins et bâtiments commerciaux dévastés ont suivi la même logique.
Ces commerces transitoires, construits en bois ou en briques récupérées dans les ruines du Havre, s’installent sur les trottoirs ou se regroupent en cités commerciales. Celle de la rue Thiers (René Coty aujourd'hui) est édifiée dès 1946. Elle disparaitra en 1963, elle a donc existé pendant 16 ans, ce qui donne une idée de la durée de l'attente des propriétaires pour retrouver un local commercial digne de ce nom.

Le Havre en 1947. La difficile reconstruction a commencé. Les baraquements provisoires sont construits sur les terrains dégagés. En violet, la cité commerciale Thiers s'étant le long de la rue éponyme.
En rosé, la cité du meuble disposée entre les rues Madame Lafayette et André Albert Huet. Notez bien, surligné en vert, un immeuble toujours en place aujourd'hui. Nous le retrouverons sur différentes photos cette semaine et la semaine prochaine. Photo BMH  tous droits réservés.

Le même point de vue dans les années 1980, avec la présence du restaurant "hippopotamus" (démoli pour le classement UNESCO) sur l'esplanade de l'Hôtel de Ville.
Le centre Coty est en devenir, et toujours, l'immeuble surligné en vert, "coincé" entre deux constructions récentes. Collection DAN.

Janvier 1946, la cité commerciale Thiers, (ici nommée Ingouville) sort de terre. En arrière-plan, sur la gauche, les ruines de l'Hôtel de Ville. Photo Havre-Libre collection Dan

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Différentes vues de la cité commerciale.
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Une vue en contre-plongée. Collection DAN.

La cité vue de l'intérieur. Collection DAN.

Le magasin Picard au numéro 48 de cette cité. Photo collection Leparmentier.

Afin de soutenir les commerces de cette cité, les journaux de l’époque n’hésitent pas à publier de larges communiqués encourageant la clientèle à venir y faire ses emplettes. Voici deux exemples (1947 et 1949) de publicités parues dans le journal Le Havre-Libre.

Havre-Libre de 1947. Collection Dan.

Ce plan montre le nombre de boutiques dans la cité, ainsi que le tracé des rues disparues ou déplacées aujourd'hui. Havre-Libre 1947. Collection Dan.

La répartition des commerces le long de la rue (chaussée) Thiers .

Havre-Libre de 1949. Collection Dan.

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suite et fin la semaine prochaine.
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Merci de votre visite.

Comments

[Goe LH]

Ils auraient pu laisser la cité provisoire c'était pas plus moche qu'autre chose. J'ai connu quelqu'un qui y avait un magasin de sport : Sydney Sheldon un britannique arrivé avec la grande guerre.

[Claude]

Je me souviens ( comme tous ceux de ma génération qui ont connu la reconstruction ) de cette "Cité commerciale" Mais il ne me semble pas l'avoir trop fréquentée...



Habitant à l'époque le quartier du Rond-Point , venir dans ce secteur de la ville..c'était comme aller au bout du monde...un peu l'inconnu..!!



Seuls deux de ces commerces ont marqué un peu plus ma mémoire...Tout d'abord :le " Café Thiers" ( le bien nommé ) en face du " Tabac Thiers " ( bien nommé également ) ce café était situé à l'angle Nord-Est de la cité...donc tout près de la Place Thiers...Il y avait un étage et c'était là le rdv des jeunes étudiants que nous étions encore à l'époque ( 57/58/59 ) d'où nous pouvions voir passer les passants et surtout les passantes..! :)



L'autre , c'était le siège du "Havre Libre" ( à peu près en face de la Banque de France )...Dans le hall, il y avait un poste de télévision...( il faut dire qu'à cette époque peu de familles avaient la télé à la maison ) Alors on venait là pour assister à certains événements ..tel que Tour de France ou autres...Moi je me souviens y avoir vu en 58 ou 59 un reportage sur l’avènement de Fidel Castro à Cuba .



Voilà ce que je peux dire à propos de cette cité....



Merci Dan pour ce reportage et la qualité des documents proposés...Cela nous aura ( pour certains) rajeunis de quelques années.. :) ( Un bon demi-siècle..!! ) C'est fou comme le temps passe vite..



Bonne nuit.

[Papy Scham]

Bonsoir Dan

Encore un superbe article sur cette cité commerciale. Tout ou presque était à portée de main (ou de portefeuille). De nos jours on appelle ce genre de cité Cour... ou Village... De belles photos et des pages publicitaires très intéressantes. Hâte de voir la suite. Belle soirée.

Amicalement: papy Scham

[E.C.]

Bonsoir Dan,habitant à l'époque dans ce quartier,je me souviens bien de cette cité commerciale,avec son ambiance plutôt chaleureuse.Merci pour cet article qui rappelle de bons souvenirs,et bravo pour la qualité de l'article et des photos.Bonne soirée.E.C.

[FAH]

Bonjour Dan,

Quel beau reportage encore!

tu montres le magasin Vaxelaire. Bien sur autrefois, il devait être à un autre endroit, mais c'est dans ce magasin que travaillait Raymond GUENOT, grand Résistant du Havre, qui a fondé le journal l'Heure H: "Toutes les heures blessent, la dernière tue"

Bonne semaine à tous.

FAH

[tce76]

Merci DAN pour cette information importante de l'après-guerre en notre ville, que j'ignorais totalement.

Bonne soirée.

[lehavre76600]

hello DAN,

superbes photos de cette cité dont je n'ai pas de souvenirs (je suis né en 53) mais que mes parents ont dû fréquenter... et suite au commentaire de Françoise B. je me souviens bien de la machine à coudre "SINGER" qui trônait dans la chambre de mes parents !....ma maman devait être couturière "par obligation" et aussi par économie !!....bref, encore un excellent article qui génère des commentaires vécus et très émouvants !!!

bonne fin de journée mon pote et à jeudi !! (sans oublier une bise à MJ !!!) :o

[Françoise B]

Bonjour Dan. Avec ce beau soleil dans le ciel rouennais, j'imagine les havrais se baladant sur le boulevard. Et je découvre les magnifiques photos de la cité commerciale, magnifiques parce qu'elles sont exactement comme dans mon souvenir. Comme le père Cantoche, je suis née en hiver 42. Et bien sûr j'ai véritablement découvert cet endroit vers 49 ou 50 avec ma maman. Pour moi la ville s'arrêtait à Sanvic Bayonvilliers ! et dans mon jardin il y avait des poules!! Alors prendre le bus ou plutôt le tram ou le funiculaire, et arriver dans cette cité, c'était la fête pour la petite fille que j'étais. Il y avait de l'animation, des marchandises . Je découvrais en quelque sorte un autre monde. C'est sans doute ce qui m'a donné plus tard le goût du lèche-vitrine.! Les havrais avaient besoin alors de beaucoup de choses, notamment de s'habiller après de longues privations. Il faut se souvenir que le prêt à porter n'existe pas encore. Beaucoup de femmes étaient couturières ou du moins savaient coudre. Ce qui explique le succès de cette cité commerciale. On venait y chercher des fils, des boutons, des tissus pour confectionner à la maison des vêtements, soit soi-même, soit en ayant recours à une couturière de métier. Il y avait alors une machine à coudre dans la plupart des familles. C'est un grand plaisir de revoir cela grâce à tes photos.

Bonne journée Dan

[Pascal]

Bonjour,



Somme toute, on peux dire que cela à été un village commercial par la force des chose.



On voie ce genre de village ce développé de nos jour, mais on peux dire en ce sens que le havre à été précurseur par la force des événements.

[Jean Michel L]

Bonjour Daniel,

Sympa cette "découverte" des commerces provisoires. Cela montre bien à quel point les gens ont eu une grande volonté de recommencer à vivre.

Merci!



Pour le fun:aujourd'hui, les commerces sont "définitifs", ce sont les commerçants qui les occupent qui sont un peu trop "provisoires" à mon gout.



Bon week end, l'ami

[eva]

Quel courage ! Quelle foi en l'avenir ! Bravo les Havrais !

[thierrylehavre76]

Alors là, mes bons amis Daniel et Nicéphore, c'est un article de haute volée, de très grande qualité que vous nous faites partager ce matin. Cette cité commerciale je l'ai très bien connue. Né en 1942, je me souviens très bien y être allé très très souvent avec ma maman qui y faisait ses emplettes...( Sigrand, Felix Potin, Maison de Blanc et les Grandguillot et Bisserier étaient des amis proches de mes parents ). Mon souvenir c'est que ma maman y entrait sans problème en voiture et qu'elle n'avait aucune difficulté pour se garer devant l'enseigne choisie... par contre, je suis sidéré de découvrir aujourd'hui qu'elle existait encore en 62 année de mon départ au service militaire. ( grande insouciance de la jeunesse et de l'époque ) Mais curieusement, je n'ai aucun souvenir de toutes ces constructions éphémères ( pas tant que ça, malheureusement pour la population havraise ) aux alentours de cette cité commerciale.

Un grand merci, les amis, pour ce retour dans le passé un brin nostalgique... mais " ce n'est pas de la tristesse sans charme c'est de la mélancolie " comme disait le grand Jules Renard ... une tendre mélancolie qui par le truchement de cette cité commerciale me relie tendrement au jolie souvenir de ma Maman...

[GL]

Parfaitement documenté - Encore un article qui montre l'ampleur du désastre qu'à connu Le Havre et tout le travail qu'il a fallu pour tout reconstruire en plusieurs étapes..

Et en plus tu m'offres à 2 jours près le journal de ma naissance !

[buddy2259]

Un retour de plusieurs décennies très intéressant,et comme le propose JMH attendons les commentaires de ceux qui ont utilisé cette cité commerciale.Merci pour les nombreux documents joints à l'article.Bon dimanche Dan et Ncépore.

[JMH]

Bonjour aux noctambules du samedi soir.

Merci pour cet article sur la cité commerciale. Beaucoup en ont entendu parler par leur famille sans trop savoir où cela se trouvait. Les photos vues de haut sont très utiles. On attend avec impatience de lire les commentaires des gens qui l'ont fréquentée. Bonne continuation.