logis du Roy 2/2
Le Havre a été construit sur un terrain marécageux dépourvu de source d’eau potable, et sans nappe phréatique dans son sous-sol. Il fallait acheminer l’eau depuis la source de Vitanval à Sainte-Adresse à l’aide de canalisations jusqu’à l’intérieur des remparts. Ce réseau pouvait être détruit en cas de siège militaire, ce qui aurait eu pour conséquence la mort par déshydratation des Havrais réfugiés intra-muros.
André de Brancas. Collection Dan.
Afin de prévenir ce désastre en cas de blocus, une solution est imaginée en 1585 par le gouverneur de la ville André de Brancas (1), qui fit creuser de gigantesques citernes sous la cour d’honneur du « logis du Roy ». Elles étaient soutenues par d’énormes piliers et pouvaient contenir 120 toises cubes d’eau (2) Ces citernes sont remplies avec l’eau provenant de la source de Vitanval.
Le plan des citernes, (en rouge), dans la cour d’honneur du logis du Roy, (en gris). AD FMFM1-3_0044.
Sur la cadastre Napoléonien, en surimpression figuré en traits blancs Le Havre d’aujourd’hui avec deux ilots le N-40 et le N-27, tous deux donnant sur le quai de Southampton. Surlignée en bleu la rue de paris actuelle. En surbrillance le plan projet du musée avec les citernes de la cour d’honneur du logis du Roy. Document C.O.D.A.H. et géoLH.
Plan de coupe des citernes et du logis du Roy. 1 = hauteur de la citerne 3,90 mètres. 2 épaisseur de la voûte 0,92 mètre. 3 = largeur d’un pilier 1,70 mètre. 4 = largeur de la base comprenant un pilier = 3,80 mètres. 5 = Logis du Roy. 6 = La cour d’honneur. Document AD FRAC076351_FM1M1-3_0043 redessiné Dan.
En 1944 les bombardements détruisirent le musée du grand quai, mettant à jour les citernes du logis du Roy …intactes ! En y pénétrant les havrais de l’époque sont stupéfaits par leur volume et leur état de conservation.
Le musée des beaux-arts détruit en 1944. Collection dan.
Les photos suivantes montrent l’intérieur des citernes telles qu’elles furent découvertes en 1944. Documents Jean-Pierre Paquet.
Aucune archive indique leur comblement, mais il est fort probable, vu leur inutilité, qu’elles le furent.
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(1) André de Brancas Marquis de Villars, baron d’Oryse, grand amiral de France gouverneur du Havre de 1585-1595. (Selon Julien Guillemard, 1588-1595 selon les AMH.)
(2) une « toise-cube » équivaut à 1,949 m3 aujourd’hui.
Sources utilisées pour ces deux articles : Joseph Morlent le Havre en 1844. Julien Guillemard « Esprit du Havre ». Les archives municipales du Havre et de Seine Maritime.
Remerciements :Clément Goyer de la C.O.D.A.H.
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