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HAVRAIS-DIRE Le blog de Dan et ses amis.
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28 mai 2017

Ces merveilleux fous voguant sur leurs drôles de machines (2-2)

Après sa vente à Caudebec en Caux, une nouvelle aventure allait commencer pour l’aéro-glisseur R-34 d’Adrien Rémy. Acheté par le capitaine Georges Dial, ce mécanicien né à Graville, n’avait pas l’ambition de traverser l’Atlantique avec cet appareil, mais simplement, si l’on peut dire, d’effectuer des traversées entre Le Havre et Trouville en été.
Il aménagea son bateau en conséquence. Pour rentabiliser son affaire, il se proposait aussi de transporter des touristes sur la côte d’Azur l’hiver.

1Le Génial, ici devant le bassin Vauban, en 1935 (en médaillon G. Dial). Collection Dan.

 

C’est à Trouville qu’il modifiera le catamaran pour en faire un bateau plus puissant pouvant embarquer davantage de passagers. Il réaménagea la cabine en véritable salon flottant avec fauteuils « pullman ». La cuisine et les toilettes sont conservées pour le confort des passagers. C’est ainsi que le « R-34 » s’estompait peu à peu pour faire place au « Génial ».
Muni d’un moteur de 100 chevaux, « Le Génial » pouvait transporter 75 passagers à 22 nœuds de vitesse, soit un peu plus de 40 km/h.
La presse nationale s’est faite l’écho de ce nouveau moyen de transport, comme l’Intransigeant ou Paris-soir avec photo à l’appui.

2© Gallica Bnf.

3Le Génial sur le terre-plein du bassin Vauban. © Gallica. Bnf.

Nulle trace de la carrière de ce bateau dans les archives aussi bien nationales que régionales. Par contre la fin de vie de ce bateau nous est contée dans une archive du calvados. C’est une lettre des ponts et chaussées du département, adressée aux autorités maritimes du port de Trouville. Ci-dessous extrait de l’archive AD14-série M/14658 que monsieur Jean Moisy (1) m’a aimablement communiqué :

RAPPORT DE L’INGENIEUR DES T.P.E. SUBDIVISIONNAIRE

Nous avions dressé le 29 juillet dernier, un procès –verbal de contravention de grande voirie, contre M. Dial, propriétaire de l’hydroglisseur « Génial » échoué en travers la Touques, en aval du pont de Trouville-Deauville.
Le 16 septembre 1941, M. le Maire de Trouville informe M. Le préfet que M. Dial est parti pour une destination inconnue et qu’il a été impossible de notifier le procès-verbal.
Les autorités allemandes ont fait enlever l’épave qui, actuellement, est en partie découpée sur les berges et le travail doit prochainement être achevé. L’entreprise qui a traité pour l’enlèvement de l’épave doit poursuivre le découpage et récupérer les matériaux.
Dans ces conditions, il semble que le procès (verbal du 29 juillet ne comporte plus aucune suite.

Trouville, le 25 octobre 1941.
Le subdivisionnaire.
(Signature)

Transmis à L. le Préfet (3° div..
Avec avis conforme, Caen, le 29 octobre 1941
L’ingénieur en chef.

4

Le document original © AD14-série M/14658. (Communiqué par Jean Moisy)

Le contenu de cette lettre est on ne peut plus explicite et mettait fin à l’histoire de cet engin vraiment pas comme les autres.

Merci à MM Jean Moisy (1) et Valéry Lebigot pour leur aide précieuse.

 * * * *

(1)      Jean Moisy est l’auteur de beaucoup d’ouvrages notamment ceux évoquant Le Havre : « La Baie de Seine » aux éditions Sutton, ou, « Les bateaux du Havre à Trouville » aux éditions « Cahiers du temps ».

Merci de votre visite.

Commentaires
M
Bonjour, c'est bien Georges Eugène Dial, il a épousé mon arrière grand-mère Reine Marguerite Lucienne Thiery (ensuite divorcé et marié à mon arrière grand-père Marcel Gaston Richard) qui a parlé vaguement de cette histoire à leur fils mon grand-père malheureusement décédé.
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H
Bonsoir ou bonjour Zorg, <br /> Excellentissimes renseignements au sujet de Georges Dial, je pense que c’est plus qu’un début de piste, c’est une base de donnée qui peut permettre d’aller plus loin pour ceux qui voudraient en savoir plus sur la vie de cet homme pas tout à fait comme les autres. <br /> J’imagine que tout ceci a dû demander beaucoup de travail, aussi je vous remercie de nous l’avoir communiqué, ils complètent parfaitement mon article. <br /> Merci beaucoup et au plaisir de vous lire. <br /> Dan.
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T
Salut DAN<br /> <br /> Merci pour les explications précices de cette machine géniale !<br /> <br /> Bonne soirée.
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C
....J'ai bien lu l'article, en effet triste fin pour cette invention ...Mais ce n'était pas il me semble la fin des traversées LE HAVRE / TROUVILLE...reprises plus tard par bateaux , puis dans les années 60 une tentative par "overcraft" ( sans suite ) et enfin de nos jours un nouveau service par petit bateau de promenade. .<br /> <br /> <br /> <br /> Bravo pour les documents proposés et merci au " G.C. " ( Gentils collaborateurs ) propriétaires de certains de ces documents.<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne nuit.
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G
Je viens de lire votre article et tous les commentaires... Vous avez autour de vous, parmi vos lecteurs... une bande de passionnés... de chercheurs passionnés, et c'est "passionnant" de vous lire et de lire les commentaires... qui dans la généalogie, qui dans les articles de presse, qui dans les inventions et les brevets anglais.<br /> <br /> Vous êtes tous "Génial"... car là, le al ne fait pas aux ! <br /> <br /> Bonne soirée à vous tous.
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M
Bonsoir cher Dan,<br /> <br /> Quelle histoire, ça a fait couler beaucoup d'encre à l'époque et encore<br /> <br /> de nos jours !<br /> <br /> C'était l’attraction ce drôle d’engin.<br /> <br /> Même si ce monsieur était un rien mytho, il faut le faire !<br /> <br /> Encore un très beau reportage.<br /> <br /> Bonne soirée, douce semaine, mes amitiés.
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A
Bonjour à tous,<br /> <br /> Une suite pour cette "affaire Dial". Georges Eugène DIAL, né à Graville, a poursuivi une carrière hors norme. Toujours dans le domaine maritime, mais probablement avec un bureau d'étude en Grande Bretagne.<br /> <br /> <br /> <br /> Pour preuve de son activité j'ai trouvé qu'il a déposé à son nom(*) deux brevets portant sur des ancres pour navire, plus exactement une forme particulière pour le raccordement de la chaîne à une ancre plate:<br /> <br /> -un brevet anglais British patent n° 570950 du 4 novembre 1948<br /> <br /> -un brevet américain US Patent n° 2 641 216 déposé le 31 octobre 1949 et publié (après examen de validité) le 9 juin 1953. Ce brevet américain est présenté comme une amélioration du brevet britannique. Voici des illustrations de sa revendication<br /> <br /> <br /> <br /> https://patentimages.storage.googleapis.com/pages/US2641216-0.png <br /> <br /> <br /> <br /> http://patentimages.storage.googleapis.com/pages/US2641216-1.png <br /> <br /> <br /> <br /> Les curieux peuvent consulter un abrégé du brevet <br /> <br /> http://www.google.dj/patents/US2641216 <br /> <br /> <br /> <br /> Le risque d'erreur sur le personnage est extrêmement faible, puisque les références que j'ai trouvées portent sur Georges Eugene Dial, où Georges avec un S montre qu'il ne s'agit pas d'un britannique ou d'un américain (auquel cas ça s'écrirait George sans le S).<br /> <br /> Concernant le titre de capitaine qu'on lui trouve associé dans tous les journaux qui relatent ses ''exploits'' j'imagine que c'est un titre de courtoisie accordé à ce mécanicien touche à tout aventureux.<br /> <br /> <br /> <br /> (*)les brevets étant à son seul nom ça veut normalement indiquer qu'il n'y a pas eu d'employeur l'ayant financé pour son travail.<br /> <br /> <br /> <br /> Alain
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C
Bravo pour cet article qui enthousiasme Dan et sa brigade de chercheurs.<br /> <br /> Amitiés. C&B
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D
Bonsoir - Généalogiste amateur, j'ai regardé s'il existait une trace de Georges Dial (Georges Emile Dial) Il est né le 31/08/1897 à La Havre Graville, décédé le 30/11/1973 fils de Julien Arthur Dial et Pellerin Emma Eugénie, marié en 1917, puis divorcé, second mariage en 1926 puis à nouveau divorce, 2 enfants du 1er mariage, puis 1 enfant du second. Je n'indique pas les noms, c'est trop récent. Je suis fan de votre blog depuis le début bien que ce soit mon premier message. Bonne continuation
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L
salut mon pote,<br /> <br /> wahou !!... quelle histoire !! il devait être sympa et inoubliable de traverser l'estuaire à bord de cet engin !..... mais à voir les documents photographiques, j'ai un peu de mal à m'imaginer 75 passagers (+ l'équipage) dans cette cabine qui ressemble plus à une véranda qu'à une véritable cabine.... avec fauteuils "pullman" en plus !!!<br /> <br /> bref, une sorte de boîte de sardines sur flotteurs....... :o<br /> <br /> à + poto ! :o
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A
Bonjour Dan,<br /> <br /> En investigateur, vous êtes prudent et ne faites que constater la disparition du capitaine Dial..Pour ma part je vois des arguments pour un autre prolongement de cette ''affaire Dial'' .<br /> <br /> Juillet 1941, c’est la guerre, toue la côte est occupée et les autorités allemandes contrôlent strictement les marins et les pêcheurs (limite de 3 NM, sorties uniquement de jours, etc), plus par crainte de l'entrée d'espions anglais que pour lutter contre des ''évasions'' vers l'Angleterre. Et arrive cet échouage du ''Génial'', probablement de nuit puisqu'on ne rapporte pas de témoignage. <br /> <br /> Le PV est du 29 juillet, et on peut penser qu’il a été établi avec quelques jours de retard sur la survenance (le temps de vérifier et chercher qui pouvait être joint) mais pas trop tard non plus pour éviter une accusation de complicité.<br /> <br /> La consultation de l’éphéméride de juillet 1941 apporte une information particulière : la nouvelle lune se situe au 23 juillet, ce qui fait ça se serait produit par nuit noire.<br /> <br /> Alors le capitaine Dial aurait-il profité d’une nuit noire pour faire une manœuvre pour gagner la mer, qui se serait terminé par l’échouage ? Prudemment Dial aurait alors choisi de disparaître de la région, soit pour rejoindre les Forces Françaises Libres, soit tout simplement pour ne pas avoir à expliquer aux Allemands ce qu’il cherchait à faire en pleine nuit à quelques encablures de la mer.<br /> <br /> Alors Dial, a-t-il glissé dans l'anonymat en France ou a-t-il poursuivi une tentative d'évasion qui avait mal débuté depuis la côte du Calvados? Pour l'instant je n'ai pas trouvé trace de Dial. D'autres lecteurs seront peut-être plus efficaces.<br /> <br /> Bonne journée, <br /> <br /> Alain
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P
Bonjour Dan<br /> <br /> Une histoire bien farfelue pour cet engin qui, peut-être, était tout de même génial pour cette époque. Je te souhaite de belles fêtes "d'anniversaire". Peut-être seras-tu aussi très sollicité puisque tu as acquis ta notoriété dans l'histoire du Havre.<br /> <br /> Bon dimanche. Amicalement: papy Scham.
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E
Bonjour Dan , Génial et Dial (quelle rime !)ont donc disparu ,et c'est fort dommage pour la suite du roman ,qui ,en effet peut se compléter dans l'avenir. La famille Dial a-t-elle eu des descendants ? Merci pour cette aventure fort passionnante . Bon dimanche" anniversaire ", comme le dit AB,du Havre de Grâce. E.C.
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V
Merci, Dan, pour ces deux articles étonnants et instructifs <br /> <br /> L’ingénieur Remy et, ensuite le mécanicien Dial ont fait beaucoup de bruit dans les Journaux et… plouf... dans l’eau.<br /> <br /> Il y a (peut-être) une 3eme période liée à Remy et située à Rouen. Les journaux Ouest-Eclair et le Petit Parisien ont traité le même événement dans l’édition du 1 avril 1932. <br /> <br /> Le 30 mars 1932, L’ingénieur Remy a accosté à Rouen avec un Surmarin R 41 pour le présenter à l’Amirauté Britannique. Le « Surmarin » a coulé pendant la nuit par 8,5 m de fond et a été renfloué ensuite. Je n’ai pour l’instant pas d’autre doc.<br /> <br /> Amitié
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M
Encore et toujours un magnifique travail de recherches. Merci encore et bravo !
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G
Ce monsieur Dial avait certaines qualités inventives, par contre, la modestie n'était pas son fort (appeler son invention "Génial").. Pas plus que le sens des responsabilités pour s'évanouir dans la nature au premier problème. Mais apparemment, sa fuite va s'arrêter bientôt grâce à la vigilance du Père Cantoch...<br /> <br /> Bon dimanche.
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A
bonjour Dan<br /> <br /> une véritable enquête à la Maigret cette histoire avec une fin inconnue qui permet les suites les plus extravagantes ; que de plaisir à rêver même si la vérité est plus terne et moins croustillante. Il est toujours bon de faire travailler notre imaginaire.<br /> <br /> Pour tous ces moments, merci à vous pour ces articles.<br /> <br /> EXCELLENT DIMANCHE et à tous les habitants, bon anniversaire pour la 500ème de la ville du Havre. <br /> <br /> AB
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T
je viens d'apercevoir un morceau de l'épave du Génial dérivant silencieusement entre Saint Tropez et Port Grimaud. Un vénérable vieillard ( pour le moins, centenaire ) y est assis confortablement sur une chaise longue. Il fume un gigantesque cigare, semblant narguer les autorités locales qui n'en croient pas leurs yeux. J'ajuste mes jumelles et semble reconnaître ce Monsieur Dial recherché par toutes les polices.... un sous-marin qui pourrait bien être celui du capitaine Nemo sort des profondeurs méditerranéennes et l'accoste dans une gerbe d'écumes. Les deux hommes se saluent confraternellement. Venant de nulle part le Calypso du commandant Cousteau se joint à cette petite fête improvisée... rien beau, dai ! J'en ai les larmes aux yeux...
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J
Bonjour Dan, <br /> <br /> 1941, il semblerait que le mauvais stationnement d'une épave était très important au yeux des autorités maritime. Mais bon, c'était une époque ou l'on s'ennuyait un peu, il ne se passait jamais rien :-)<br /> <br /> D'autre part, sur la première photo, j'ai cru que t'avoir reconnu, toit l'homme au chapeau :-)<br /> <br /> Trêve de blagues. Merci pour ces explications<br /> <br /> Bonne journée l'ami<br /> <br /> Jean michel L
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G
Salut Dan, un propriétaire d'aéroglisseur qui joue les filles de l'air c'est très drôle. Il a bien fait de filer. je suppose que personne n'a retrouvé sa trace. Il a quand même fait fonctionner le navire pendant au moins 5 ans après c'est sur que la guerre a cassé son élan.
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