Le nom de Alfred-Jacques Nasousky (1), est peut-être inconnu pour la plupart des Havrais, pourtant il fut un constructeur et architecte prolifique puisqu’il conçut plus de 50 églises à travers la France.
Né à Vézelay en 1864, issu d’une famille de tailleurs de pierre, il décède au Havre en 1943.
En 1908 il collabore et travaille avec l’ingénieur Bérard ancien élève de Violet Le Duc et chef des monuments historiques. Bérard est également l’inventeur d’un procédé de construction reposant sur le principe d’assemblage de panneaux préfabriqués en ciment.
Buste de Nasousky par Madeleine Chantrel alias « Nasouska » (en médaillon) sa 2ème épouse. Elle prendra le nom de Nasouska-Chantrel, Sculpteur, travaillera pour certains de ses chantiers. Elle décède en 1954.
L’année suivante, en 1909 à Longwy, Nasousky se voit confier la construction de sa première église en employant le procédé Bérard.
Dès lors, il construit ou agrandit plusieurs églises en région Parisienne et au Havre, où il s’installe avec sa famille en 1914.
S’inspirant des travaux de Bérard, il invente son propre procédé de construction permettant l’édification d’églises ou de logements à moindre coût.
Sans entrer dans les détails techniques de ses inventions, on peut les résumer en remarquant qu’elles reposent sur deux principes : le premier consiste à mouler des parements en béton que l’on assemble à l’aide de clés hydrofuges, le tout forme une pierre creuse remplie ensuite de béton maigre. Les clés empêchent l’humidité de traverser cette pierre reconstituée.
Nasousky améliore sans cesse son invention afin d’en tirer le meilleur parti. Voici deux illustrations qui font comprendre l’originalité de sa création.
Un exemple de construction pour un mur creux et plat. Dessin Dan.
Les éléments assemblés et formant un mur plat seront ensuite remplis de béton maigre. Photos tous droits réservés..
Son deuxième principe repose sur la réalisation d’éléments moulés reproductibles à l’infini, tels les chapiteaux, bas de colonnes, ogives, gargouilles etc.
Deux exemples de moulages, une gargouille et un chapiteau (encadré). Ces deux éléments sont destinés à l’église Sainte Cécile. Collection Nicéphore.
Tous les éléments de ses églises sont conçus de la même manière, que ce soit les colonnes, baies croisillons de fenêtres, entourages de portes etc.
Plusieurs églises au Havre seront construites selon cette technique. La première fut l’église Notre Dame de Bonsecours, à partir de 1910 et bénie en 1913.
Juste après ce sera Saint Léon, dont la première pierre est posée le 6 juillet 1913, toutes deux aujourd’hui disparues. Il a également contribué à l’agrandissement d’églises existantes, telle Sainte Anne ou Notre-Dame des Neiges, sur lesquelles je reviendrai ultérieurement.
Il ne reste au Havre qu’une église conçue entièrement par Nasousky, Sainte Cécile à aplemont.
Notre Dame de Bonsecours. Collection Dan.
Sur le même emplacement aujourd’hui, Notre Dame de Bonsecours. Photo Dan.
(1) Résumé des travaux de Alain Deahene et François Chevallereau.
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La semaine prochaine Saint Léon. Merci de votre visite.
Ingénieuses et économiques, certes, par les procédés de construction en faveur de la diffusion de la foi à très bon marché en milieux populaires.
Des injures architecturales, au demeurant.
Otto.