Les Pompiers au Havre 2-4
Les locaux de la rue Racine étant devenus trop petits et surtout trop vétustes, les pompiers doivent quitter les lieux. C’est le 15 décembre 1924 qu’ils s’installent rue Dumé d’Aplemont dans des locaux neufs pourvus de toutes les installations nécessaires à la bonne marche d’une caserne de pompiers.
Ce bâtiment est le résultat d’un concours organisé entre 20 architectes et remporté par William Cargill architecte de la ville du Havre.
Entre un projet et sa réalisation, on trouve toujours des détails différents. Vous pouvez le constater avec ces deux cartes postales. A gauche le projet, à droite la caserne terminée. Collection Dan.
L’ancienne caserne rue Racine quant à elle, est démolie en 1925, l’aire ainsi dégagée devient la place Albert René ce qu’elle est toujours.
C’est aussi pendant cette période (1930) que sera adopté l’avertisseur à double sons, comme le fait remarquer Jean-Pierre Houllemare dans son ouvrage : « avant les pompiers avaient le PIN maintenant ils ont le PON !
Pendant l’entre-deux guerres, les pompiers ne perdront pas leur coutume de présenter leur matériel.
Présentation du matériel des pompiers à la fin des années 1920. Collection Michel Fouquet.
Parmi les nombreuses missions qu’auront à accomplir les pompiers dans l’entre-deux-guerres, deux incendies en particulier retiennent l’attention, le premier celui du paquebot La Fayette le 4 mai 1938.
Le paquebot Lafayette avant l’incendie. Collection Dan.
Placé dans la forme 7 pour un carénage, l’allumage d’une chaudière du navire provoque une étincelle qui met le feu à une nappe de mazout sous le plancher des machines. L’incendie est d’abord combattu par les pompiers du bord soutenus par ceux de la Compagnie Générale Transatlantique. Mais bien vite il faut se rendre à l’évidence, le sinistre prend de telles proportions qu’il est impératif d’appeler des renforts.
Le combat des pompiers sur le Lafayette. Collection privée.
On fait alors appel aux pompiers du Havre, mais rien n’y fait, le feu gagne tout le navire. Seules les puissantes lances des remorqueurs réussissent à juguler l’incendie.
Au matin du 5 mai ce ne sera qu’une carcasse calcinée que les pompiers laisseront dans la forme 7.
La carcasse calcinée du Lafayette le 6 mai dans la forme 7 Le Lafayette sera conduit à Rotterdam pour y être découpé. Collection privée.
Le second incendie se produit en avril 1939, à bord du paquebot « Paris ». C’est à 22h00 dans la boulangerie qu’il se déclare. Malgré son extinction, d’autres feux surviennent dans une coursive et déjà la fumée envahit la salle à manger. A 22h40 on demande l’aide des pompiers du port et du Havre. A 1h30 du matin le feu atteint les superstructures rendant encore plus difficile le travail des pompiers.
Sous l’effet de l’eau déversée à bord le bateau prend de plus en plus de gîte, à tel point qu’à 9h15 le lendemain, il rompt ses amarres et se couche le long du quai Johannes Couvert. La guerre étant proche il y restera jusqu’en 1946.
Photo de gauche, le Paris commence à prendre de la gîte. Photo de droite, avec le camion des pompiers, le Paris se couche sous l’effet du poids de l’eau à bord. Collection Dan.
Il me faut revenir sur les casques qui ornaient l’entrée de la caserne rue Racine. Dans le précédent article je spécifiais qu’ils avaient été replacés à l’entrée de la caserne Dumé d’Aplemont. Ce que tout le monde avait admis.
Un lecteur attentif, Denys Hauguel, a toutefois remarqué des différences entre les casques de la rue Racine et ceux de la rue Dumé d’Aplemont. Suite à cette remarque je me suis rendu sur place pour les photographier.
Résultat, ce ne sont pas les mêmes casques. Voici la conclusion de cette analyse :
Sources :
Jean-Pierre Houllemare : « Les Sapeurs-Pompiers de la ville du Havre 1855-2005, édité par l’amicale des Sapeurs-Pompiers du Havre. 2005.
Max Bengtsson : Le Havre. La fabuleuse histoire de la Transat. Editée à compte d’auteur en 2011.
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Avec Goé on devrait toujours pouvoir faire la part du feu…
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Merci de votre visite, suite la semaine prochaine.