Les Pompiers au Havre 4-4
Les pompiers après la guerre.
En septembre 1944 les américains débarquent au Havre avec un matériel considérable. Les pompiers bénéficieront de leur aide bienvenue en ces temps de pénurie.
Une anecdote à propos des américains, lorsque les pompiers étaient consignés, une lampe rouge était allumée à l’entrée de la caserne. Des soldats de l’oncle Sam, probablement éméchés, crurent que c’était une maison de tolérance. Ils voulurent entrer à tout prix, mais le pompier de garde les en empêcha. Il s’ensuivit une altercation qui a vu l’hôpital se remplir des trois soldats alliés ainsi que des 3 MP (Police militaire US) appelés en renfort. Il a été difficile de faire comprendre aux autorités qu’il n’y avait qu’un seul pompier de garde ce jour-là…
L’entrée de la caserne avec sa lampe rouge. Collection Denis Schild.
Intervenir en tous lieux, à tous moments, implique de la part des pompiers une condition physique à toute épreuve. Ce qu’ils démontrent en accomplissant des exercices de haute volée dans la cour même de leur caserne, ici en juillet 1946.
Les pompiers en exercice sur la grande échelle. AMH 60Fi0001.
Les années suivantes verront les pompiers intervenir dans bien des domaines et un peu partout dans le Havre. Voici quelques-unes de leurs opérations sur le terrain :
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2 février 1966. Explosion de gaz au 78 boulevard Amiral Mouchez, faisant 5 blessés et brûlés. Les pompiers doivent étayer l’appartement et abattre un mur avant qu’il ne s’écroule sur les passants.
Les pompiers après avoir abattu le mur pour raison de sécurité. Collection Michel Fouquet.
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22 novembre1966. Un ouvrier se trouve coincé dans une cheminée en cours de démolition. On est obligé d’abattre un mur pour approcher la grande échelle qu’on déploie à son maximum, c’est-à-dire 32 mètres. On perce un trou dans la cheminée et on en sort l’ouvrier qui donnait des signes de fatigue. Tout se terminera bien pour lui.
L’ouvrier, quelque peu choqué mais indemne, soutenu par les pompiers. Collection P. Alinand.
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14 octobre1966. Dans la société Française de Peintures et Vernis, un incendie causé par la surchauffe d’une cuve de lin, provoque une explosion qui tue 5 ouvriers. Plusieurs grosses lances à eau et à mousse sont nécessaires pour éteindre le feu. Il est maitrisé en 1h00.
Les pompiers à l’œuvre face à l’incendie des futs d’huile de lin. Collection M. Fouquet.
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4 Novembre 1971. A Sanvic, suite à une fuite de gaz, un pavillon avec magasin, explose tuant son propriétaire et blessant gravement sa femme. Les pompiers mettront cinquante-cinq minutes à la dégager. Elle guidera les pompiers pour indiquer la position de son mari.
Les restes du pavillon complètement détruit par l’explosion et l’incendie. Collection P. Alinand.
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Septembre 1982. Un incendie d’origine inconnue se déclare dans un entrepôt de coton. Les pompiers sont alertés vers 0h20, ils attaquent le feu à l’aide de 13 lances-canons, 12 grosses lances et d’un bateau-pompe. Deux cargos menacés sont éloignés du quai. Le risque de propagation est écarté à 4h, et les pompiers volontaires des communes environnantes prennent le relais à 7h, armés de 28 petites lances. Le feu est définitivement éteint plusieurs jours après. Trois hangars totalisant une surface de 62 000 m² sont détruits. Les dommages sont estimés à 155 MF.
Le hangar aux cotons en flamme. Photo Éric Houri.
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8 avril 1987. Un incendie se déclare au cours de l’après-midi au-dessus du magasin « Le petit Paris » 224 rue Aristide Briand. Trois grosses lances et deux petites viendront à bout de l’incendie maitrisé à 17h00 et éteint à 19h00. Une surveillance restera toute la nuit afin d’éviter une éventuelle reprise du feu.
Les pompiers à l’œuvre devant le magasin « Le Petit Paris". Collection Michel Fouquet.
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Concernant la dernière photo de cet article, je n’ai aucune information à son sujet. Elle a été prise par un de mes amis, qui ne se souvient plus de la date de prise de vue. Si un lecteur a des renseignements sourcés à ce sujet, je me ferai un plaisir de les indiquer ici.
L’incendie dans l’avenue d’Aplemont. Sans doute un simple feu de broussailles, mais qui n’en est pas moins spectaculaire. Collection privée.
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Sources :
Jean-Pierre Houllemare : « Les Sapeurs-Pompiers de la ville du Havre 1855-2005, édité par l’amicale des Sapeurs-Pompiers du Havre. 2005.
(Base de données ARIA - Analyse, Recherche et Information sur les Accidents).
Les Archives Municipales du Havre.
La Presse Havraise.
Aux lecteurs.
Havrais-Dire n’a raconté qu’une toute petite partie de l’histoire des pompiers du Havre. Pendant la parution des articles des lecteurs m’ont contacté et envoyé leurs propres photos ayant trait aux pompiers. Je vous propose d’en voir quelques-unes la semaine prochaine. Elles constitueront comme une postface consacrée aux soldats du feu, dont la devise est : Courage et dévouement, à ne pas confondre avec celle des pompiers de Paris qui est : Sauver ou périr.
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Le mot de la fin à Goé, dont les pingouins ne sont pas dépourvus de bon sens.