Le Havre. La rue Frédéric Bellanger. 1-2
A l’origine, la rue Bellanger n’est qu’un simple chemin traversant les champs et les herbages nommé « rue des fossés à Sanvic » mais situé en majorité sur la commune d’Ingouville.
En 1852 le gouvernement de Napoléon III décide d’annexer la totalité de cette commune au Havre, incluant bien sûr ce chemin. Ce dernier est rebaptisé "rue de la Batterie"en 1864.
En violet (désignée par la flèche) la future rue F. Bellanger qui n’était alors que la rue de la batterie, nous sommes ici en 1842. © Gallica.
C’est en 1872 qu’on lui attribue le nom de Frédéric Bellanger. C’était un ingénieur mécanicien et conseiller municipal au Havre. Il fut tué en 1870 à Saint Romain, lors de la défense de la ville contre les Prussiens. Très apprécié au Havre, sa mort sera illustrée sur les cahiers d’écoliers du Havre.
La mort de Frédéric Bellanger illustrée sur la couverture des cahiers d’écoliers de l'époque. Collection François Vaudour.
Les cartes postales du début du XXème siècle donnent un aperçu de cette rue avant la seconde guerre mondiale, comme le commerce ci-dessous :
Les 77-79 de la rue Bellanger à plus s’un siècle de distance. Collection et photo Dan.
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Le pensionnat Saint Roch.
En 1885 est construite « l’école du Sacré cœur » au 86 de la rue F. Bellanger. Avec la loi de séparation des églises et de l’état en 1905, les religieuses abandonnent l’habit pour pouvoir continuer à y enseigner. C’est à cette époque que cette école prend le nom de « Pensionnat St Roch ». On y accueille les jeunes filles de la primaire à la terminale en internat. Celui-ci a été abondamment photographié. C’est ainsi qu’on peut découvrir le salon où les parents étaient reçus, ainsi que différentes annexes et classes où les élèves vivaient et étudiaient.
Le pensionnat Saint Roch, à gauche le salon de réception, à droite le dortoir des élèves. Collection Dan.
Le même point de vue au 86 de la rue Frédéric Bellanger avec plus d'un siècle d'écart. Collection Michel Fouquet Photo Dan.
L’arrière du bâtiment exposé au sud, permettait aux élèves de passer leurs récréations dans un espace bien ensoleillé. De nos jours même si le bâtiment de l’école n’est pas construit sur le même emplacement, les élèves bénéficient toujours de l’ensoleillement de sa vaste cour.
A gauche, le pensionnat au début du XXème siècle côté sud. A droite, l’école St Roch de nos jours avec son bâtiment principal entouré en bleu et sa cour de récréation. Les lignes rouges représentent schématiquement l’emplacement du pensionnat détruit pendant la guerre. Collection et photo Dan.
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La guerre et ses conséquences sur la rue Frédéric Bellanger.
La partie occidentale de cette artère, a été photographiée et présentée en carte postale. De sorte qu’aujourd’hui nous pouvons comparer les deux époques grâce à ces clichés.
La partie occidentale de la rue Frédéric Bellanger, rive sud. Elle débouche sur le boulevard Albert 1er. Collection et photo Dan.
Les immeubles bordant la rive nord sur ce carrefour ont été détruits par les bombardements. Ils ne seront pas reconstruits ce qui a facilité l’élargissement de la rue. Ce ne sera pas le seul cas où cette opération aura lieu, c’est ce que nous examinerons la semaine prochaine.
Sur la gauche les maisons détruites par les bombes. Collection F. Pivert.
Sources :
Max Bengtsson et Gilbert Betton « Saint Vincent de Paul » Edition de l’Estuaire 1999.
Plan : BNF Gallica.
Dictionnaire des rues du Havre Editions des Falaises.
Crédits photos :
Michel Fouquet / François Pivert.
Remerciements :
Ulrich Larrede, pour sa bienveillance et m’avoir permis de photographier à partir des toits de l’ilot S-30.
Goé semble savoir d’où je viens, mais avec lui on ne sait jamais où on va ? Et tout ça à l’insu de mon plein gré…
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Merci de votre visite.