Le « Mur Ecran ». D’après les travaux de Patrick Bertrand
Suite aux intempéries ayant provoqué l’accident du Liberté le 8 décembre 1946, deux commissions sont chargées de déterminer les causes de l’accident. La première de celles-ci étant la tempête, Louis Billotey, chef de service des études techniques du P.A.H., propose d’en réduire ses effets en érigeant un mur protecteur.
La conception :
L’étude de ce mur est menée à bien avec des modèles réduits comprenant 3 profils susceptibles de répondre à l’efficacité recherchée. C’est dans la soufflerie aérotechnique de Saint Cyr que les essais sur maquettes sont effectués.
Les trois profils envisagés pour le mur écran. © GPMH.
Chaque profil est testé avec en arrière-plan une planche figurant le navire. Celle-ci enregistre la pression qui s’exerce sur elle selon le profil analysé.
Maquette d’essais. La flèche bleue désigne le mur écran testé. La planche rouge représente le navire à quai. A droite l’appareil de mesure avec son cadran gradué. © GPMH.
Le meilleur résultat est obtenu avec le profil 2. Toutefois il génère des tourbillons qui provoquent des secousses dangereuses pour le navire.
On le modifie et procède à d’autres essais jusqu’à obtenir le meilleur résultat possible.
Le profil définitif du mur écran. © GPMH.
Approuvé en avril 1947 c’est en novembre de la même année qu’il est terminé. Toujours présent de nos jours il mesure 270 mètres de long sur 21,5 mètres de haut dans lequel 8 ouvertures rectangulaires sont pratiqués sur un tiers de sa hauteur.
La construction :
Deux phases de la construction du mur écran © Michal Fouquet.
A gauche la façade sud en construction. A droite la façade nord. © Michel Fouquet.
Le mur dans sa phase terminale. © Michel Fouquet.
Le mur écran de nos jours avec son inscription LE HAVRE. © Google Earth.
Autres utilisations du mur :
En dehors de sa fonction protectrice le mur a servi un moment de support pour des installations radar Thomson, avec un local de visualisation aménagé sous le mur.
L’antenne radar et les appareils de visualisation à l’intérieur du mur écran. Collection particulière.
La charpente du mur accueillera un temps La Société Maritime de Dégazage. Elle servit également de lieu d’entrainement pour le GRIMP (Groupement de Reconnaissance et d’Intervention en Milieux Périlleux).
Mais depuis quelques temps ce mur n’étant plus d’une grande utilité est devenu une friche industrielle attirant cinéastes, peintres de rue ou photographes.
A gauche les locaux désertés de la Société Maritime de Dégazage côté nord. A droite au pied du mur écran côté sud © Dan.
Sources :
Patrick Bertrand.
Crédit photo :
Michel Fouquet
Collection particulière.
Pour Goé le dessin est le lieu de la parfaite Liberté !
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