L’ilot situé entre la rue Montesquieu et la nouvelle montée au tunnel était très vaste, il comprenait huit parcelles qui seront acquises par la ville. Cet ensemble est bien visible sur la photo aérienne de 1983.
L’ilot entouré en rouge © IGN.
Vu du sol cet ensemble n’en était pas moins impressionnant. Il faudra plusieurs années pour le raser.
L’ilot, (ici dans les années 1950), est compris entre les points vert et rouge. La pharmacie désignée par la croix verte, existe toujours. Coll Dan.
Le même endroit de nos jours avec comme repère la pharmacie (flèche rouge). © Dan.
La ville va acquérir ces propriétés les unes après les autres. La première de celles-ci sera la bijouterie Lepage. Mais les démolisseurs ne l’abattront pas entièrement afin de ne pas fragiliser l’immeuble attenant encore occupé. Pendant longtemps les havrais purent voir cet édifice partiellement démantelé.
La bijouterie Lepage (point rouge), en partie démolie. Photos presse havraise.
Les murs dénudés de cette bijouterie furent recouverts d’un bardage sur lequel on placarda des publicités. Ce décor « provisoire » fut, lui aussi, laissé longtemps à la vue des havrais.
L’ancienne bijouterie Lepage recouverte de publicités. Coll Michel Fouquet.
Ce secteur de la ville était périodiquement évoqué par la presse. C’est ainsi qu’en 1976 le journal Havre-Presse titrait : « Un (Rond) Point d’interrogation auquel tardent les réponses ». L’article mentionnait l’inquiétude de ses habitants, non pas au sujet de la démolition de l’ilot lui-même, mais de savoir quand serait construit le toboggan devant relier le pont Jean-Jacques Rousseau au tunnel Jenner. On a vu dans l'article publié la semaine dernière, que ce projet d’auto-pont fut abandonné devant le tollé qu’il provoquait auprès des commerçants.
La photo du journal est ainsi légendée : Tout cet ilot doit « sauter. » Notez la pharmacie marquée d’une croix verte toujours existante, et l'ancienne bijouterie Lepage désignée par le point vert. Photo presse havraise.
Ce pâté de maisons comportait beaucoup de commerces comme on peut le voir sur une photo des années 1960 ci-dessous. Notez la pharmacie à droite.
L’ilot entre les points rouge et vert, et toujours la pharmacie à droite. Coll Dan.
Le même point de vue de nos jours avec « l’immuable » pharmacie. © Dan.
Les unes après les autres les parcelles furent acquises par l’administration municipale. C’est ainsi qu’en novembre 1987 elle se rendit acquéreur d’un des derniers commerces au 207 de la rue Maréchal Joffre. L’article du journal précise qu’il a été acheté pour 127.000 Francs, c’est-à-dire environ 20 000 €uros.
La photo accompagnant l’article mentionné ci-dessus. Photo presse Havraise.
Le même endroit de nos jours. © Dan.
Il restait quelques parcelles à raser en attente du jugement d’expropriation concernant la coutellerie GEMINEL. Son propriétaire n’habitant pas au Havre la procédure dura trois ans. L’affaire fut réglée en septembre 1990, c’est ainsi que Le Havre Libre a pu titrer : « Place nette au Rond-Point pour un parking provisoire. » Pendant longtemps les havrais eurent cette vision du pâté de maisons, où cette coutellerie était coincée entre un immeuble inoccupé et les restes de la bijouterie Lepage.
L’ilot vit ses dernières heures. Photo accompagnant l’article du Havre-Libre de juillet 1987 Notez la flèche rouge indiquant l’immeuble où se trouve la pharmacie. Coll Michel Fouquet.
Le même endroit de nos jours. La flèche rouge indique l’immeuble abritant la pharmacie. © Dan.
Merci de votre visite. Suite dimanche prochain. Dan.
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Source : Havre-Libre – Havre Presse – Compte rendu des séances du conseil municipal 1960- 1989.
Crédit Photos : IGN.
Collections photos : collection Michel Fouquet & Dan.