Le Havre. Points de vue autour de Frascati 2/4
Quatrième point de vue :
Nous avons vu la semaine dernière la dépendance de l’hôtel Frascati où séjournait le prince Napoléon. Devant celle-ci sera construite entre la fin du XIX et début du XXème siècle, la villa Ginévra. Son adresse dans Le Havre rappelle qu’avant la création du boulevard Clemenceau il n’existait qu’un accès pour se rendre au bord de mer, le « Chemin de la Grève. » Seules quelques villas jalonnaient ce sentier, indépendamment de l’hôtel Frascati.
La villa Ginévra. Le point rouge indique la dépendance où séjournait le prince Jérôme Napoléon. Coll Dan.
La villa Ginévra cerclée en rouge en 1919. © IGN.
Cette villa connut des transformations dans la décennie 1920-1930 à l’exemple de son agrandissement visible sur la photo ci-dessous.
La villa Ginévra dans les années 1920-1930. AMH 31Fi1466.
Cinquième point de vue :
C’est en 1874 qu’est inauguré la première ligne de tramway hippomobile. Elle reliait la jetée près de l’hôtel Frascati à la barrière d’Or, cette dernière symbolisait la limite entre le Havre et Graville Sainte-Honorine. Aujourd’hui cette limite est matérialisée par le carrefour du boulevard de Graville avec la rue Aristide Briand.
Le tramway hippomobile près de la jetée et de Frascati côté Est. Collection Grégory Saillard.
Sixième point de vue :
Le 11 juillet 1908, on pose la première pierre du quatrième sémaphore. A cette occasion édiles et personnalités viennent en nombre pour cette cérémonie.
La pose de la première pierre du quatrième sémaphore. Celui-ci sera détruit pas les allemands en 1944. Col Dan.
Le quatrième sémaphore en cours de construction . Collection privée.
Septième point de vue :
En janvier 1915, la place de Provence, future place Guynemer, (elle sera baptisée ainsi en 1917) devient une base aéronavale. Cette esplanade offrait un espace suffisant pour y construire des hangars abritant les hydravions. De plus la proximité du quai des Abeilles permettait leur mise à l’eau à l’aide d’une grue.
Un des hydravions sur la base navale En arrière-plan l’hôtel Frascati. © Revue Escale PAH.
Les hydravions étaient chargés de surveiller la rade du Havre où de nombreux sous-marins allemands rodaient pour torpiller les cargos se dirigeant vers le port.
La mise à l’eau d’un hydravion, à droite les hangars faits de toile qui seront remplacés par des hangars métalliques. Tableau de Jean Biette.
Huitième point de vue :
A l’issue de la première guerre mondiale, l’hôtel Frascati verra le passage du Général Pershing, commandant le corps expéditionnaire américain en Europe. Nous le voyons ici en compagnie d’officiers Français passant en revue les soldats basés au Havre. L’un d’eux présente le drapeau de leur régiment récupéré sur le champ de bataille.
Le Général Pershing saluant le drapeau du régiment. Coll Dan.
Neuvième point de vue :
Revenons à la place de Provence au sud de l’hôtel Frascati. Cet espace était autrefois occupé par la batterie dite « de Provence », nom donné en souvenir du régiment portant ce patronyme en 1774. La place était leur champ de manœuvre.
Ce réduit militaire avait pour fonction la surveillance de la rade du Havre au moyen de canons pointés vers le large. Cette batterie disparu lors de l’agrandissement du port et le recul de la jetée nord. C’est aujourd’hui une partie du bassin de la Manche.
La batterie de Provence avec l’ancienne jetée nord et son phare cerclé en rouge. Coll Dan.
La double flèche et le trait rouge représentent l’espace où se situait une partie de la « batterie de Provence ». © Dan.
Merci de votre visite, suite la semaine prochaine.
Sources :
Philippe Valetoux : Frascati vie et mort d’un mythe balnéaire havrais. Et : Jean Biette Le Havre en aquarelle.
Charles Vesque : Histoire des rues du Havre.
Frédéric de Conninck : Le Havre, son passé, son présent, son avenir. 1859.
Crédit photos :
Grégory Saillard
Revue Escale PAH.
Archives Municipales du Havre.
IGN.
Peinture : Jean Biette.
Dan.