Dixième point de vue :
On ne peut aborder les alentours de Frascati sans évoquer le sauveteur Onésime Durécu en raison de son monument situé rue de l’esplanade. Cette artère a été tracée en 1867, elle a été rebaptisée rue Benjamin Normand en 1874. Elle faisait face à la place Guynemer.
Le monument Durécu (cercle rouge) rue Benjamin Normand dans les années 1920. AMH 31Fi1466.
Un autre sauveteur figure avec Durécu sur ce monument, il s’agit d’Henri Lecroisey (1839-1882). Tous deux ont plus de 200 personnes sauvées à leur actif. Durécu périra en plongeant pour sauver un homme tombé à la mer. Malheureusement sa tête heurta un des pieux qui bordaient la jetée. Il survécut quelques mois avec des troubles neurologiques et décèda à Sotteville à l’âge de 62 ans. (1)
Le monument Durécu et Lecroisey (flèche rouge). A droite le bâtiment du pilotage de la Seine avec sa vigie. Col Dan.
Le monument Durécu et de Lecroizey. Col Dan.
En mars 1882 Lecroisey partit avec 11 hommes sur un canot de sauvetage pour secourir les 6 marins du « Vivide », un sloop de pêche. Mais ils ne purent jamais l’atteindre. Peu après avoir pris la mer une énorme vague fit chavirer le bateau avec son équipage. Les sauveteurs firent leur possible pour rejoindre leur canot à la nage qui s’en alla à la dérive mais n’y parvinrent pas. Les corps furent rejetés sur le rivage à Honfleur.
Un grand nombre de cartes postales illustrent la bravoure des sauveteurs. Coll Dan.
(1) Havrais-Dire reviendra plus longuement sur cet important personnage.
Onzième point de vue :
Dans ce onzième point de vue, nous restons sur la place Guynemer non loin du monument Durécu et Lecroisey. Un certain Lefèvre Georges, tripier de son état, se fit phototographier au volant de sa Renault type KJ ou KJ-1. Son enseigne « Tripes des Gars Normands » étaient bien visible avec la figure souriante d’une normande dont le slogan peint sur la carrosserie stipule : « Goutez mé cha ! Sentez mé cha ! » Nul doute on est bien en Normandie.
Lefèvre Georges au volant de sa Renault. En médaillon l’encart du Micaux de 1927. La flèche rouge indique le monument Durécu - Lecroizey. Col Dan.
Des véhicules Frascati en vit passer beaucoup puisque l’hôtel avait son propre parc automobile. Leur principale fonction était d’acheminer ou reconduire leurs hôtes vers la gare ferroviaire ou gares maritimes.
Une des automobiles de Frascati. Collection Jean-Pierre Strady.
Un autre exemple du parc auto Frascati :
On remarquera que nous sommes ici au début de l’automobile où celles-ci côtoyaient les fiacres. Coll Dan.
L’hôtel recevait aussi des hôtes ayant leur propre véhicule comme ci-dessous :
Il fallait avoir des notions de mécanique pour devenir chauffeur ou propriétaire de véhicule à cette époque. Coll Michel Fouquet.
Douzième point de vue :
La dernière partie du parcours de cette semaine sera franchie non pas en automobile mais à vélo entre la place Guynemer et la chaussée des États-Unis avec la vue sur l’hôtel Continental au loin.
Sur la chaussée des États-Unis près du quai des Abeilles. Collection PR.
Si l’on se place au même endroit que le photographe d’antan on doit bien reconnaître que le Havre a énormément changé entre temps.
Le cycliste replacé dans le contexte actuel. Le point rouge représente l’emplacement de l’hôtel Continental. Photo montage Dan.
Merci de votre visite, suite et fin la semaine prochaine.
Sources :
Philippe Valetoux : Frascati vie et mort d’un mythe balnéaire havrais.
Charles Vesque : Histoire des rues du Havre.
Le Journal du Midi N° 92 du Vendredi 31 mars 1882.
Crédit photos :
Michel Fouquet.
Collection privée PR.
IGN.
Dan.
On a peine à croire qu'il y avait tant de maisons dans cette zone si orthogonale maintenant. Sur la photo du marchand de tripes on voit une pub "Bébé Cadum". Est-ce le même immeuble que sur la photo où l'on voit l'h^tel Continental ?
Bon dimanche à chacun
FAH