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HAVRAIS-DIRE Le blog de Dan et ses amis.
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HAVRAIS-DIRE Le blog de Dan et ses amis.
  • Histoire du Havre, Sainte-Adresse, Sanvic, Bléville, quartier de l'Eure, Rouelles, etc. Illustrée avec des photos "avant-après". (Pour vous abonner cliquez sur flux RSS des messages ci-dessus)
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12 mai 2024

Le provisoire qui dure longtemps. Le Havre.

La période décrite dans cet article se place entre septembre 1944 et février-mars 1945, à une époque où la municipalité se restructurait. L’Hôtel de ville détruit, l’équipe municipale dirigée par Pierre Courant, avait trouvé refuge au lycée de garçons, c’est-à-dire au lycée François 1er. C’est de là que les premières mesures furent prises en faveur des sinistrés. Une fois Le Havre libéré le « Comité Havrais de Libération » prit les responsabilités communales sous la conduite d’Émile Sicre, aidé de Pierre Callet à la sous-Préfecture.

 

Le Havre 1944 -1945 provisoire sinistré guerre baraquement
L'Hôtel de Ville en 1945. Collection Havrais-Dire (Cliquez sur l'image pour voir le plan actuel)

 

On estime à plus de 80 000 le nombre de Havrais sans logement au lendemain de la libération. Rappelons que dès 1942, ceux qui le pouvaient avaient fui la ville pour échapper aux
bombardements. Le conflit terminé ils revinrent au Havre. Mais ce retour avait pour eux un goût amer en voyant la ville engloutie sous les gravats. Cette scène de désolation inspira Maurice Homais qui décrivit avec ses mots le paysage qui s’offrait à lui : 

 

Aujourd’hui, ce n’est plus qu’un chaos désolé
D’où l’on voit émerger quelques pans de murailles
Tout ce qui fut ici parait s’être envolé
Et le sol est troué jusque dans ses entrailles.

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement
En prévision de l’hiver, la récupération du bois dans les ruines. Ici rue Auguste Blanqui à Graville. Photo Fornallaz.

 

Parmi les premières mesures prises par la municipalité, ce fut celle de favoriser la création d’une
association de sinistrés. Cela permettait de les assister dans leurs démarches et de connaître leurs besoins. On pouvait ainsi distribuer les aides en les répartissant le plus justement possible, selon leur situation professionnelle et familiale.

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement
Carte de sinistré total. Collection Havrais-Dire.

 

Il était donc nécessaire de se mettre au travail au plus vite pour reloger les sinistrés. Mais bien
entendu cela ne pouvait pas se faire en un jour. Les Havrais partis depuis 1942 et revenus au Havre, augmentèrent considérablement le nombre de sans logis. Cela n’arrangeait pas le « Comité Havrais de Libération » car rien n’était préparé pour les accueillir. 

Une des solutions fut de réquisitionner les appartements dont le propriétaire était absent pour
différentes raisons. Le logement était alors attribué aux sinistrés. Dans le cas d’un grand
appartement celui-ci était divisé afin de recevoir plusieurs familles avec leurs enfants. Mais cette
solution engendrait bien des problèmes surtout si le propriétaire revenait habiter son domicile. Dans le meilleur des cas il partageait son logis, la cuisine et salle d’eau devenant communes. Mais cet
« arrangement » à l’amiable n’était pas la règle générale.

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement
Immeuble boulevard Foch qui pouvait être, en partie, encore habitable. Collection Cédric Conseil.

 

Beaucoup de sinistrés s’en retournèrent dans leur famille soit au Havre ou en dehors de la ville. Ceux qui restaient durent vivre parfois dans les caves plus ou moins endommagées ou dans des
logements à la limite de l’habitable comme cet exemple ci-dessous :

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement
Un abri plus que précaire, mais faute de mieux. Collection Cédric Conseil.

 

La situation des sinistrés ne s’améliorant que très lentement, trop lentement pour les Havrais,
certains d’entre-eux s’installèrent dans des abris de fortune faits de bric et de broc.

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement
En attendant d’avoir un véritable toit, ici près de Notre-Dame. Photo Raoul Friboulet.

 

D’autres encore choisirent de vivre dans les blockhaus désaffectés.

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement.
Un abri précaire certes, mais néanmoins solide. Photo Raoul Friboulet.

 

Certains logements fragilisés par les bombardements mais encore habitables, furent laissés à leurs occupants faute de pouvoir les reloger dans l’immédiat. Un exemple parmi d’autres, les immeubles et maisons rue des Étoupières dont les murs conservaient les stigmates de la guerre.

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement.
Rue des Etoupières. Le point rouge est placé sur la maison de l’armateur. AMH 47Fi24.

 

Quelques années plus tard, hormis les immeubles neufs du quartier Saint François et la Halle aux poissons, rien n’avait changé pour eux.

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement.
À droite, les immeubles de la rue des Étoupières. © Raoul Friboulet.

 

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement.
La rue des Étoupières de nos jours. Photo Havrais-Dire.

 

Il fallait répondre rapidement aux demandes pressantes de logement. Mais dans cette période de
pénuries comment trouver les matériaux nécessaires pour les édifier ? Le bois pour construire les baraquements faisait défaut ou tardait à venir. La solution viendra d’elle-même, sous la forme des briques des quelques 12 500 immeubles détruits par les bombardements.
Les Havrais se mirent au travail et à grand renfort de bras de brouettes et de sueur amassèrent des tonnes de briques qu’ils empilaient le long des rues.

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement.
Triage et transport des briques Collection Havrais-Dire.

 

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement.
Empilement de briques rue de la Halle. Collection Havrais-Dire.

 

ENFIN DU CONCRET

 

Parmi les organisations de secours à l’œuvre à cette époque, outre la Croix Rouge et le Secours National, citons le Front National (1) qui faisait son possible pour venir en aide aux sinistrés. Elle fut la première à faire construire une habitation faite de ces matériaux de récupération. La presse locale s’en est faite l’écho dans le journal Havre Libre du lundi 12 février 1945.
(1) Le Front National de cette époque était une organisation de résistants chapeautée  par le Parti Communiste Français.

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement.
Le Havre Libre du lundi 12 février 1945/. Collection Havrais-Dire.

 

L’endroit où cette 1ère maison fut construite se situait au carrefour des rues madame Lafayette et Thiers.

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement.
Le point rouge représente l’endroit où sera édifié la 1ère maison provisoire en briques de récupération.

 

Notez la flèche bleue, elle indique une cheminée que l’on retrouve sur la photo ci-dessous où les maçons sont à l’œuvre pour construire cette première maison en briques.

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement. ,Banque de France
La construction va bon train avec de nombreux maçons à l’œuvre. À gauche le mur de la Banque de France. Collection PR.

 

Émile Sicre, le maire du Havre, prononça un discours lors de la pose de la première pierre. Il
soulignait le judicieux emplacement de cette première maison mais avertit ses concitoyens qu’il ne saurait être question d’en construire de semblables dans le centre-ville afin de ne pas gêner le
déblaiement des ruines, ni les constructions définitives.

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement.
La première maison terminée. Collection Havrais-Dire.

 

Le même endroit tel qu’il est de nos jours :

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement.
Le point rouge représente l’emplacement de la première maison provisoire en briques. Photo Havrais-Dire.

 

Le Havre deviendra une « ville provisoire » avec ses nombreux baraquements à l’image de la photo ci-dessous. Au nord du futur Hôtel de ville s’est édifiée toute une cité avec ses rues et ses commerces regroupés dans la cité commerciale Thiers. Cet ensemble de magasins fonctionnera jusqu’en 1962, et fut démoli l’année suivante. On notera la première maison désignée par la flèche rouge.

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement.
Le Havre en 1953. La première maison est désignée par la flèche rouge. © I.G.N.

 

Que ce soit des baraquements en bois ou en briques, ils furent nombreux partout dans le Havre, aussi bien en ville basse qu’en ville haute. Un exemple parmi tant d’autres, rue Pierre Faure :

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement. Bière Paillette
Maison provisoire rue Pierre Faure. En arrière-plan la brasserie Paillette. Collection Havrais-Dire.

 

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement. Bière Paillette
Le même endroit de nos jours Photo Havrais-Dire.

 

On pourrait multiplier les exemples dans tout Le Havre, Havrais-Dire y reviendra. Bien entendu, devenues inutiles, toutes ces constructions provisoires furent démolies les unes après les autres. Ainsi celles de la rue Pierre Faure feront l’objet d’un article dans la presse locale en août 1962 :

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement. Journal.
Le Havre Libre du 9 août 1962.

 

Les Havrais s’accommodèrent avec plus ou moins de bonheur à ce provisoire et cette promiscuité dans laquelle ils devaient vivre. Par contre ceux nés dans ces conditions en gardent un souvenir fait presque de regrets tant la solidarité entre habitants était de mise, comme ici dans Aplemont…

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement. Journal.
Une famille Havraise à cette époque © Berkeley Brancroft Library.

 

…où dans la forêt de Montgeon dans le camp Herbert Tareyton.

 

Le Havre 1944-1945 provisoire sinistré guerre baraquement. Forêt de Montgeon.
Forêt de Montgeon, années 1960. Collection Havrais-Dire.

 

Cependant, raconter leur histoire, est une autre histoire…

 

Sources :
Havre Libre années 1944 – 1945- 1962.
Le Havre. Volonté & modernité. Chapitre « Provisoire et Transition » par Philippe Manneville. Éditions La Galerne1992.
Jean Legoy 50ème anniversaire de la Libération. 1994.
Maurice Homais Sous le ciel du Havre. 1945.
Crédit photos :
Raoul Friboulet.
Collection Cédric Conseil.
Collection PR
I.G.N.
Dan.

Merci de votre visite.

 

Commentaires
M
Bonjour Monsieur Dan , tellement émouvant et incroyable, ces hommes et ces femmes d'hier , courageux et tellement solidaire. un grand merci. Salutations.
Répondre
H
Bonsoir Marie Josephe,<br /> Eh oui c’est étonnant tout ce qu’on pu faire nos aïeux, avec deux fois rien il faisait beaucoup, l’important pour eux était d’être solidaires et soudés ce qui leur permettaient de faire face aux difficultés . Une leçon pour les générations futures !<br /> Bonne soirée Marie Josephe.<br />
G
Bonjour, Daniel,<br /> Superbe billet sur ce que fut Le Havre avant la reconstruction. Les documents photographiques sont extraordinaires. Comme d'habitude, tu nous livres un dossier solidement documenté d'une rare qualité. Merci pour cela.<br /> Bonne journée à toi.
Répondre
H
Bonjour Gérard,<br /> Collectionner pour collectionner n’a jamais été mon but, mais avoir le plus de documents possibles pour illustrer une période ou un fait historique m’a toujours plu. Concernant cette période précisément les documents ne sont pas si nombreux que ça. Merci pour ton passage ici et bon dimanche Gérard.<br />
T
Salut Dan,<br /> Il y a belle lurette que je n'ai pas visiter les blogs amis, y compris le tien.<br /> Je vois que tu es toujours à la pointe des détails et informations précises.<br /> Bravo. Et bonne journée à toi.
Répondre
H
Bonjour Thierry,<br /> Selon ses occupations on a le temps ou pas de visiter les blogs amis, personnellement j’ai suivi ta série à Valmorel et en ce moment au château gaillard, et c’est dommage qu’Eklablog ne désinstalle pas leur CAPTCHA cela me permettrait de commenter tes excellentes photos. <br /> Pour ma part ici je continue à explorer l’histoire du Havre et m’efforçant d’éclaircir certains points de son histoire comme ici avec l’immédiat après-guerre et son « provisoire ». Bien souvent on raconte les derniers jours de la guerre avec les bombardements de septembre 1944, puis on passe directement aux baraquements et camps de sinistrés. Mais il y a eu cette période intermédiaire que j’ai tenté de raconter et illustrer avec cet article.<br /> Bonne journée Thierry ainsi qu’à Fabienne.<br />
N
Bonjour Dan, <br /> J’ai habité 20 ans dans l’immeuble de la rue madame la Fayette et j’ai été surpris de découvrir que la première maison reconstruite fut à la place de celui-ci.<br /> Mon voisin fut longtemps Jean-Michel, j’ai encore le souvenir des longues heures à lire des bandes dessinées dans la librairie De son père au rdc. Mon chat passé de longues heures à dormir dans la vitrine.<br /> Je ne sais pas si J.M .Harel connaissais l’histoire de cette maison.<br /> Je replonge dans mon sous-marin.<br /> Cordialement Nicolas
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H
Bonsoir Nicolas,<br /> Eh oui entre l’immeuble bombardé et celui d’aujourd’hui il y a eut cette maison provisoire qui a redonné de l’espoir à tous ceux sans logis, car la « réserve » de briques était loin d’être tari. Il faudrait que je demande à Jean Michel s’il connaissait cette première maison provisoire, je le rencontre assez souvent je pourrai lui en parler.<br /> Bonne fin de soirée Nicolas.<br />
F
Bonjour Dan,<br /> Dans l'avant dernière photo je crois presque voir dans le bel enfant blond mon mari, sauf que sa famille, 7 enfants, avait été relogée dans l'immeuble en brique (SNCF ?) entre Mazeline et la gare. Mon grand-père, lui, veuf, avait perdu sa maison dans les premières, rue Béranger, et était relogé là où on lui trouvait une petite place. Il ne lui restait que la clef de sa maison... Il n'a retrouvé un logement décent qu'en 1953.<br /> Cela remue le cœur de voir cette table rase et de penser à tous ceux qui sont restés sous les décombres. Merci de nous y faire penser bientôt 80 ans après.<br /> Bonne fin de dimanche à chacun.<br /> FAH
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N
Bonjour Françoise, oui, le relogement ou la reconstruction des biens détruits a été parfois été longue voire très longue. Ma grand mère paternelle a pu habiter son nouveau domicile reconstruit qu'au milieu des années 60 ... !<br /> Bon dimanche à toi. Bien amicalement. Nicéphore.
H
Bonsoir Françoise,<br /> Cela aurait été étonnant que ce soit lui sur cette photo, mais après-tout pas impossible. Oui l’immeuble en brique est bien celui de la SNCF. Depuis bien sûr il a un autre propriétaire mais du fait qu’il na pas été touché par les bombardements cela a permis d’y reloger des Havrais. On peut comprendre le ressentiment de ton grand-père et retrouver un logement décent qu’en 1953 prouve que ce « provisoire » a vraiment duré longtemps, trop longtemps pour les témoins de l’époque.<br /> Bonne soirée Françoise et à bientôt.<br />
E
Encore bien émouvant ,Dan ,pour ce "provisoire qui dure longtemps ",entre septembre 1944 et février 1945 ! Quand nous étions revenus au Havre ,en 1945, nous allions beaucoup ,pour s'amuser ...sur des déchets du centre de la ville ,avec les frères ,les soeurs et des amis ! ! La reconstruction reste ,ben sûr, importante dans les années suivantes... Merci et bonne fin de journée à toi et Marie Jo .
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H
Bonsoir Étienne,<br /> Les terrains dégagés du centre-ville représentaient un grand espace de jeux pour les gamins de cette époque, l’imagination des enfants étant fertile ces terrains offraient toutes les possibilités « d’aventure » pour eux. J’ai connu la même chose dans les ruines du cinéma Splendide à Sanvic. La reconstruction n’a en effet pas démarrée aussitôt la guerre terminée et cela a demandé du temps avant l’édification des premiers immeubles.<br /> Bonne soirée à toi et Odile.<br /> <br />
E
Comment faire vite, comment parer au plus pressé ? Il fallait retrousser ses manches, agir pour reconstruire. En attendant que les logements soient terminés, il fallait vivre quand même, et dans de très mauvaises conditions, ou partager le peu d'espace habitable. A chacun sa solution en attendant mieux. Merci pour ce récit. Bonne fin de dimanche.
Répondre
H
Bonsoir Élisabeth,<br /> C’était l’époque où régnait le fameux « système D », que d’aucun traduisait par « système Débrouille » chaque personne se débrouillait comme il pouvait avec les moyens du bord. De nos jours avec les magasins de bricolage on a tout à portée de main, mais à l’époque il fallait tout faire soi-même, et mon père menuisier ébéniste de profession avait du pain sur la planche si je peux me permettre cette image, il rendait service à tut le monde.<br /> Bonne fin de journée Élisabeth.<br />
G
Bel article bien documenté comme toujours. Quand on voit la situation précaire des personnes à cette époque finalement pas si lointaine ou les moyens matériels étaient déjà bien développés, je n'ose imaginer la situation des habitants lors de la mâle marée du 15 janvier 1525 ou du bombardement par la flotte anglo-hollandaise du 25 juillet 1694
Répondre
H
Bonsoir Goé,<br /> C’est vrai que ça ne fait pas si longtemps que cette situation précaire existait, puisque j’ai connu ces cités provisoires où d’ailleurs ma mère travaillait, autrement dit la distance qui nous sépare de cette période ne la nôtre couvre même pas une génération. Quant à la fameuse « mâle marée » effectivement les Havrais au 16ème siècle étaient plutôt mal lotis, aucun moyen mécanique n’était à leur disposition. Quant aux bombardements anglais de 1694 les échevins sachant le péril proche avaient demandé aux habitants de quitter la ville. C’est ce qu’ils ont fait et avec la faible portée des canons de l’époque il suffisait d’aller à Graville ou Sanvic pour être à l’abri des boulets. Le livre sur les Ursulines est très explicite là-dessus !<br /> Bonne fin de journée Goé.<br />
L
Bonjour mon cher Dan. Bel article encore cette fois qui loin de ne cibler que le centre-ville met aussi l'accent sur la ville haute et bien-sûr Graville, fortement impacté par les bombardements. On reconstruisait comme on pouvait. Au 440 rue de Verdun actuel, se trouvait la première maison de mes grands-parents. Détruite dans sa partie supérieure, seul avait résisté le demi-sous-sol ( le terrain est pentu). Avec du bois de récupération mon grand-père a reconstruit un RdC vivable mais en attendant ce fut la vie dans le sous-sol. Avec les inconvénients qu'on imagine, le froid, l'humidité etc qui valurent à mon père tout jeune garçon, de finir son adolescence en sanatorium cause tuberculose. Cette grande bicoque en bois est gravée dans ma mémoire de petite fille, j'avais interdiction d'y entrer. Dans les années 1965 elle était toujours debout mais je suppose dangereuse, d'où l'interdiction. <br /> Bon dimanche à tous les deux.
Répondre
H
Bonjour Françoise, <br /> Voici encore un témoignage de ce que fut la vie des Havrais après la guerre, merci Françoise. Ce sont toujours des conditions d’inconforts notables qui ressortent dès que l’on évoque l’habitat provisoire. Bien souvent on n’avait pas le choix du lieu ou de l’habitat, il fallait prendre ce qu’il y avait sans faire le difficile du fait que tout le monde était logé à la même enseigne si on peut dire. Pour ceux qui ont connu cette période, l’habitat d’aujourd’hui doit leur sembler un vrai « luxe ».<br /> Bon dimanche Françoise.<br />
B
Salut Dan<br /> Je sais qu'il existe quelques baraquements en bois, ici et là, au Havre mais combien en restent-ils réellement en bois ou en brique voir autres...<br /> <br /> Super article sur ce qu'allait devenir l'histoire des familles havraises après la guerre.<br /> A+<br /> Seb
Répondre
H
Salut Seb,<br /> Il reste pas mal de baraquements en bois à Aplemont notamment avenue Dal Piaz. Pour ce qui concerne ceux en briques ma foi je n’en connais pas, mais sans doute en existe-t-ils encore car bien entretenus et arrangés on ne doit plus les reconnaitre, contraire de ceux en bois. L’histoire des familles et surtout l’histoire de l’urbanisme allait complètement être bouleversée devant la nécessité de loger tout ce monde, à tel point que l’on créera des quartiers entiers, tel Caucriauville, pour loger toute la population.<br /> Bon dimanche Seb.<br />
G
Bonjour Dan,<br /> C'est dans ce monde que toi comme moi, nous avons vu le jour. Mes parents, jeunes mariés en 1944 avaient tout perdu. Mais ils n'étaient pas les plus mal lotis puisqu'ils avaient trouvé un logement dans un pavillon du quartier Saint Vincent qu'ils partageaient avec trois autres familles. A part les locataires du rez-de-chaussée qui n'étaient guère recommandables, nous vivions du mieux possible, malgré l'étroitesse du lieu : Une cuisine et une grande pièce qui servait de séjour et de chambre pour nous quatre. C'était certes très étroit, mais ma sœur et moi, n'ayant connu rien d'autres auparavant, tout nous semblait normal. Mais j'entendais toujours mon père râler contre la lenteur du remboursement des dommages de guerre et du relogement.<br /> Et je me rappellerai toujours de ce dimanche après-midi où mon père, de retour d'une cérémonie de remise de Légion d'honneur à un de ses amis, annonça qu'il nous était attribué un nouveau logement. C'était dans un immeuble Perret du boulevard François Ier (même pas terminé). C'était le début d'une nouvelle vie...<br /> Bon dimanche (que j'espère ensoleillé) à toi et Marie JO
Répondre
H
Bonjour Gérard, Je ne pouvais imaginer meilleur témoignage que le tien pour illustrer cette période où les familles vivaient dans des appartements trop petits. J’ai connu cette situation bien que le logement de mes parents n’était pas provisoire mais celui dont ils avaient choisi de vivre bien avant la guerre. Mais nous étions quatre frères et vivions dans les mêmes conditions que celles que tu as connues. Tu le soulignes bien cela nous semblait normal de vivre ainsi, on n’imaginait pas qu’on puisse vivre autrement. Par contre pour toi, déménager de ce logis fut le début d’une nouvelle vie pour t’installer dans cet appartement qui as dû te sembler « immense » au regard de ce que tu avais connu.<br /> Bon dimanche à toi et Michèle, et sous le soleil je pense que c’est bien parti pour !<br />
C
Bonjour Dan,<br /> <br /> Cette semaine c'est un pan de l'histoire toute proche de nous<br /> <br /> Puisque nos parents ont connu cela.<br /> <br /> Que de travail pour remettre debout cette ville du Havre,<br /> <br /> cela ne pouvait pas se faire rapidement.<br /> <br /> J'aime beaucoup la reconstruction du Havre<br /> <br /> c'est passionnant.<br /> <br /> Merci pour tes recherches et pour tous les documents allant avec.<br /> <br /> Passe un bon dimanche Dan
Répondre
H
Bonjour Agnès,<br /> Non seulement nos parents ont vécu cela mais enfant je me souviens assez bien de ces cités provisoires mais bien évidemment sans imaginer leur histoire. Ce fut un travail colossal que de reconstruire Le Havre, cette page de l’histoire havraise intéresse non seulement les Havrais eux-mêmes mais tous les touristes qui viennent visité notre cité car classé une ville entière UNESCO a de quoi les intriguer.<br /> De rien pour les recherches et bon dimanche Agnès.<br />
C
Que de malheurs dus à la bêtise de quelques humains !<br /> Ces petites maisons étaient sans doute voulues pour leur rapidité de construction (pas d'étage)<br /> Sais-tu quand ont été construites les maisons siamoises qui existent encore aujourd'hui rue Socrate et rue Flandres-Dunkerque ? As-tu des infos sur cette série de maisons ? C y est née en 1957.<br /> Bon dimanche. C&B
Répondre
N
Et c'est maintenant le grand retour de C dans ce quartier, on échappe difficilement à son destin ...!
H
Re bonjour les amis,<br /> Là je suis un peu plus formel, il ne s’agit pas de maisons provisoires, mais de constructions des années 50 et 60. Toutes les maisons construites à titre provisoire avaient un toit à deux pentes sans fronton de façade. Ici ce sont des maisons au toit à une seule pente en général retombant sur l’arrière afin de ne pas avoir de gouttière en façade créant ainsi un fronton. Je pense qu’en étudiant les photos de l’IGN on devrait pouvoir retrouver l’année de leur mise en place.<br /> Bon dimanche ensoleillé mes amis.<br />
C
C est née au 63 rue Socrate et une cousine est née au 135 rue Flandres-Dunkerque.<br /> C'est le même type de maisons jumelées.<br /> Bon dimanche.<br /> C&B
H
Bonjour Christine et Bernard,<br /> Il fallait effectivement faire vite pour construire ces maisons, si le bois était arrivé plus tôt sans doute que les briques auraient servi différemment comme dans la cité provisoire Kleber où seul le rez-de-chaussée étaient construit en briques. Quant aux maisons de la rue Socrate ou Flandre-Dunkerque il faudrait que je puisse savoir où elles sont situées et à quels numéros, car ces rues sont grandes et comportent plusieurs habitations de ce type. Il est vrai aussi que beaucoup de baraquements construits à cette époque, surtout à Aplemont, existent encore de nos jours.<br /> À bientôt mes amis.<br />
F
Bonjour Dan,<br /> Effectivement formidable billet que celui-ci, il y aurait tant à dire sur le provisoire qui a duré, et tous ces souvenirs de la reconstruction.<br /> Bravo pour la documentation et la remise en situation de cette première habitation provisoire de la rue Mme Lafayette. Sais-tu si elle était intégré à la cité commerciale en abritant aussi un plusieurs commerces provisoires ou si elle ne servait qu'à l'habitation ?<br /> Enfin dernière remarque sur la photo du camps Herbert Tareyton : le contraste insolent entre la vétusté des baraquements et le luxe ostentatoire de la Ford Vedette située derrière la petite famille.<br /> Très bon Dimanche, Dan.<br /> François R.
Répondre
H
Bonjour « FF »<br /> C’est bien connu, le provisoire est fait pour durer. La première maison en briques n’a servit que d’habitation et logeait quatre familles ce qu’il est difficile à imaginer. La cité provisoire Thiers était disposé en triangle sur la rive ouest de la rue du même nom, mais plusieurs boutiques étaient alignées le long de cette rue, mais sans que la première maison en fasse partie.<br /> Quant au « luxe » de la Vedette, l’histoire ne dit pas si elle appartenait à un visiteur ou à un habitant de la cité Herbert Tareyton ?<br /> Bon dimanche « FF »<br />