Les Cinémas Havrais -3- Du Select Pathé au Gaumont en passant par l'Omnia et le Colisée
Le Cinéma Gaumont.
C’est le 11 octobre 1912 que ce cinéma accueille ses premiers spectateurs. Aménagé dans l’ancien « Skating-Rink » au 123 boulevard de Strasbourg il a pour nom : Cinéma Gaumont .
Les films étant encore muets, c’est un orchestre symphonique dirigé par G. Jaberg, qui se fait entendre tout au long du spectacle. Un bar « américain » est installé dans le promenoir, dans lequel on peut fumer et boire tout en regardant le film, mais debout.
Les distributeurs que sont Gaumont et Pathé se livrent à une incessante concurrence, résultat ce
cinéma passera tour à tour de Gaumont à Pathé et vice versa, jusqu’à sa fermeture définitive en 2003.
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Revenons en août 1914, à l’exemple des cinémas du Havre, il suspend ses activités à la déclaration de la guerre.
Il les reprend le 12 août 1916 avec une soirée inaugurale où les notables de la ville sont invités,
notamment Léon Meyer alors conseillé général.
C’est aussi l’occasion d’annoncer aux journaux que Pathé devient le fournisseur accrédité et qu’en conséquence le cinéma devient le "Select Pathé".
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Au fil des ans la salle fait l'objet de plusieurs rénovations ou transformations. La plus importante a lieu en 1926 où, après plusieurs mois de travaux, la salle accueille les spectateurs dans un confort optimal.
Une autre modification d'importance est réalisée en 1930 avec l'installation du matériel pour les films parlants comme le stipule cette annonce dans le journal "Le Petit Havre".
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Durant l’occupation la salle est réquisitionnée pour devenir un « Soldatenkino » réservé aux soldats allemands.
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La photo ci-dessus a été prise après un attentat des F.T.P.F., (Francs-Tireurs et Partisans Français) en voici l’explication par Florence Roumeguere :
Un attentat organisé par un groupe de F.T.P.F du Havre eut lieu le 23 novembre 1943 contre le cinéma Sélect,
soldatenkino, qui fit onze blessés dont quatre grièvement parmi les soldats allemands. A la suite de cette action, le préfet Louis Parmentier fit paraître dans le Petit Havre un avis des autorités militaires désignant arbitrairement les noms de treize havrais pour « les travaux forcés hors de France » (déportation). Parmi les véritables auteurs de cet attentat, activement recherchés par les Renseignements Généraux du Havre, Robert Certain, Marcel Toulouzan, et Jean Delaunay furent arrêtés et fusillés au Stand de tir du Madrillet (Grand-Quevilly) le 4 février 1944.
L’après-guerre
La paix revenue, le cinéma reprend ses représentations et comme par le passé les deux grandes
sociétés de distribution que sont Pathé et Gaumont s’affrontent à nouveau.
En 1953, le Select Pathé est reconstruit sous l'enseigne Omnia-Gaumont. Couvert d'une terrasse, il occupe toute la parcelle entre le boulevard de Strasbourg et la rue Jules Lecesne. Sa façade est en forme de portique à colonnes et entablement.
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À partir des années 1970 le déclin s’amorce. Pour enrayer cette chute et attirer un nouveau public on multiplie le choix des films. Pour cela on compartimente le cinéma en huit petites salles. Pour bien souligner la nouveauté le nom du cinéma est changé et devient « Le Colisée ».
En 1979 Gaumont se retire, l’exploitation du Colisée devient indépendante jusqu’en 1986.
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Mais comme rien n’est simple en matière d’exploitation cinématographique, Gaumont reprend
l’affaire deux ans plus tard en 1988.
Dans les années 1990 pour faire face à la crise du cinéma et s’adapter au gout du public, le Colisée est rénové, les décors changés les salles embellies avec des sièges plus confortables. En façade seul le nom de Gaumont figure désormais.
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La création du complexe multisalles de Montivilliers en 1999, change le contexte de la concurrence, en effet, ce cinéma en périphérie offre l’avantage de pouvoir garer sa voiture facilement et gratuitement. Il est dirigé par Jérôme Gaïarin ayant déjà en charge le Gaumont-Colisée et Les clubs avenue Foch, mais que deviennent les salles Havraises ?
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En 2002 Jérôme Gaïarin envisage de regrouper les salles du centre-ville sur un seul emplacement, soit aux Clubs, ou au Gaumont Colisée. Ainsi avec le Sirius rue Duguesclin dirigé par Stéphane Foulogne, ils pouvaient faire face au futur complexe des Docks Vauban. Mais il en a été autrement, le cinéma les Clubs aura temporairement une autre destinée. Quant au Gaumont Colisée il ferme
définitivement ses portes en 2003. Seul le Sirius réussi à se démarquer, mais ce sera pour un
prochain article.
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Comme bien souvent, qui ce soit un commerce ou un cinéma, ils finissent par être remplacés par des habitations, à l’exemple du Gaumont Colisée aujourd’hui.
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Le Petit Havre de 1985 à 1944.
La Cinématographie Française.
Claire Étienne. Inventaire Général du Patrimoine Culturel 1995-2022.
Jean Legoy Le peuple du Havre et son histoire Tome III. 1914-1940.
Le Livre d‘or de de la cinématographie de G. Dureau 1901.
La revue « Cité ».
Annuaires Micaux de différentes années.
Crédit photos :
La Lanterne Magique MGB.
Service de presse ville du Havre.
UniFrance.
Dan.
Merci de votre visite. Pour cette saga des cinémas du Havre,
exceptionnellement Havrais-Dire paraîtra tous les dimanches jusqu’à la fin de cette série. La semaine Prochaine « du Kursaal au Kursaal en passant par le « Montgeon ».