Les cinémas Havrais. -8- Les trois Eden
Les trois EDEN
- 1 - Cours de la République
De 1862 à 1920, le bâtiment situé au 160 cours de la République est un lieu de divertissement pour les Havrais. Il abrita plusieurs troupes théâtrales avec des noms différents « Théâtre Napoléon » « Théâtre de l’Ambigu » « Théâtre des fantaisies Havraises » et « Théâtre du peuple ». Ce dernier s’organisait de temps à autre en cinéma sous le nom de « cinéma populaire ».
/image%2F1239008%2F20241226%2Fob_08f2b8_maison-du-peuple-alg.jpg)
Deux causes sont à l’origine de la fermeture de cet établissement, d’une part la première guerre mondiale qui assèche son public habituel parti sur le front. De l’autre, une salle très mal entretenue et délabrée imposant un investissement coûteux pour la remettre en état. Ces deux raisons contraignent son dirigeant à arrêter son exploitation et à mettre le bâtiment en vente en 1919.
/image%2F1239008%2F20241226%2Fob_b4eac2_1919-11-3.jpg)
En 1920, l’ouverture de l’Eden fait l’objet d’un long article dans Le Petit Havre du 3 septembre jour de son inauguration.
/image%2F1239008%2F20241226%2Fob_7107ad_annoce-de-l-ouverture-de-l-eden.jpg)
En 1934 le cinéma connait une métamorphose complète. Après 3 mois de travaux le directeur du nouvel EDEN monsieur Boursier, accueille les spectateurs dans un confort digne des plus
spacieuses salles de cinéma. Désormais les projections ne se font plus derrière l’écran, mais
au-dessus du balcon. La salle a une capacité de 1300 places ce qui en fait une des plus grandes au Havre à l’époque avec un balcon impressionnant.
/image%2F1239008%2F20241226%2Fob_913c9b_cinema-eden-alg.jpg)
Le premier film présenté est : « La garnison amoureuse » un film de 1933 de Max De Vaucorbeil.
/image%2F1239008%2F20241226%2Fob_4f376b_la-garnison-amoureuse-jpeg.jpg)
Un autre cinéaste, Julien Duvivier, se sert du cadre du cinéma pour tourner quelques scènes de son film : Le Paquebot Ténacity.
Fermé en juin 1940 en raison du conflit et de l’occupation, il peut de nouveau projeter des films en août de la même année.
/image%2F1239008%2F20241226%2Fob_95a490_lph-4-08-1940.jpg)
Cependant il est soumis au même dictat que ses confrères avec des heures de fermeture très strictes, quand ce ne sont pas les alertes quasi quotidiennes qui n’arrangent rien.
Il échappe aux bombardements en général et à ceux de septembre en particulier, ce qui lui permet de reprendre ses activités dès la guerre terminée.
Le 11 octobre 1949, Marcello Pagliéro y présente son film en première mondiale : Un homme marche dans la ville, tourné au Havre sur le port et dans le quartier Saint François.
/image%2F1239008%2F20241226%2Fob_87704e_un-homme-marche-dans-la-ville-2.jpg)
Aussi étonnant que cela puisse paraître l’Eden est la première des grandes salles du Havre [et même de France] à fermer ses portes en 1961. Cette fermeture est l’amorce de la crise du cinéma, qui touchera bien d’autres salles obscures par la suite. C’est le magasin « Parunis » qui le détrône, englobant également l’immeuble comportant le magasin Trouvay-Cauvin, un hôtel et une brasserie. Ces acquisitions lui permettent d’augmenter sa surface de vente.
L’aspect extérieur du cinéma sera complètement bouleversé avec ce grand magasin. Les
décorations typiques de l’art déco disparaîtront de la façade, c’est-à-dire : les pilastres, la grande verrière, les hublots et la marquise.
/image%2F1239008%2F20241226%2Fob_faa032_cinema-eden-alg-2.jpg)
...résultat...
/image%2F1239008%2F20241226%2Fob_2f5126_le-havre-parunis-cdlr-daniel-alg.jpg)
Ce magasin fermera lui aussi, mais ceci est une autre histoire.
* * * * *
-2- L’EDEN de Frileuse
Curieusement à la même époque, un autre cinéma portera le nom d’Eden, il est situé 39 Avenue Félix Faure, cette artère est rebaptisée Rouget de l’Isle après l’annexion de Graville en 1919.
/image%2F1239008%2F20241226%2Fob_3766df_lph-20-11-1920-annonce-alg.jpg)
Peu d’information au sujet de ce cinéma si ce n’est son adresse et les annonces parues dans les jauneaux. Ces derniers n’indiquent pas l’époque où il a fermé, probablement avant la seconde guerre mondiale.
Par contre on est surpris de constater que le cinéma, tout du moins le bâtiment qui l’abritait, existe toujours, c’est devenu une église évangélique.
Cependant avant de devenir lieu de culte le bâtiment fait l’objet de quelques travaux
d’aménagement, notamment au sujet des fenêtres qui, sans doute, n’existaient pas à l’époque ou qui devaient être différentes.
/image%2F1239008%2F20241226%2Fob_c021d7_39-av-rouget-de-l-isle-2015-1-alg.jpg)
- 3 - l’EDEN du Volcan
Bien entendu, le dernier Eden est celui ouvert au public en 1982 dans l’espace Oscar Niemeyer. Mais cette salle eut une courte vie puisque depuis 2010 elle est utilisée pour le théâtre jeune public. Ainsi disparaît le dernier EDEN des scènes havraises.
/image%2F1239008%2F20250106%2Fob_66928b_10-01-2015-visite-volcan-15-alg.jpg)
Sources :
Le Petit Havre via Gallica.
François Pouliquen
Annuaires Micaux de différentes années.
Crédit photox
UniFrance.
Serge Lebertoit.
Dan.
Merci de votre visite. Tous les amis d’Havrais-Dire vous souhaitent une
excellente année 2025.
Pour cette saga des cinémas du Havre, exceptionnellement Havrais-Dire
paraîtra tous les dimanches jusqu’à la fin de cette série. La semaine Prochaine : L’Idéal.