Les cinémas Havrais -12- L'Excelsior
L’Excelsior de Sanvic
En 1916 Sanvic est encore une commune indépendante, aussi quand un sanvicais veut aller au
cinéma il doit se rendre « en ville », c’est-à-dire au Havre.
En mars de la même année, afin de remédier à cette carence, plusieurs sanvicais suggèrent de faire des projections de films dans la salle des fêtes. La proposition est soumise au conseil municipal qui l’accepte.
C’est ainsi que la première salle de cinéma de Sanvic voit le jour sous le nom de « Splendid’Cinéma » au 28 de la rue Victor Hugo.
Le conflit terminé le nombre de spectateurs diminue et contraint les dirigeants à arrêter son
exploitation, la salle des fêtes est reconduite dans ses anciennes fonctions.
/image%2F1239008%2F20250123%2Fob_93ce62_lph-sam-4-03-1916-extrait.jpg)
Cependant le projet d’un cinéma à Sanvic n’est pas abandonné pour autant. En 1924 on construit à côté de la salle des fêtes un véritable cinéma cette fois et ce sera « l’Excelsior » avec son entrée au 26 de la rue Victor Hugo. Cette artère est l’actuelle rue du Docteur Brouardel.
L'annonce ci-dessous, est publiée dans la rubrique « Chronique Régionale », du fait que Sanvic ne sera rattachée au Havre qu’en 1955.
/image%2F1239008%2F20250123%2Fob_07dd7b_lph-21-12-1924.jpg)
Parmi les premiers films projetés « Justice de tziganes », un Roman-Ciné de Maurice Aubyn, avec Charles de Rochefort, Théodore kosloff et Doroty Dalton. Des acteurs complètement oubliés
aujourd’hui.
/image%2F1239008%2F20250123%2Fob_a7b3eb_le-film-complet-20-9-1925.jpg)
Peu de temps après l’ouverture de son établissement et à l’occasion des fêtes de fin d’année, le
directeur du cinéma fait passer une annonce dans « Le Petit Havre » invitant les habitants de Sanvic-Bléville à se rendre compte par eux-même du confort et des installations de son cinéma.
/image%2F1239008%2F20250123%2Fob_499af9_lph-24-12-1924-1-alg.jpg)
En juin 1940 avec l’arrivée des allemands, l’Excelsior cesse toute activité. Elles ne reprennent qu’en octobre de la même année.
De même en juin 1944 les restrictions en électricité contraignent le directeur à fermer le cinéma, les séances ne reprennent qu’en novembre.
Le bâtiment et la façade
Le cinéma est constitué d’un bâtiment principal et de deux collatéraux plus bas. L’un d’eux permet d’avoir une soixantaine de sièges en plus dans la salle. Les spectateurs avaient l’habitude de la nommer « La voute ». La vue Google permet de situer cette voute encadrée en bleu.
/image%2F1239008%2F20250123%2Fob_51e987_la-voute-2.jpg)
Comme pour la plupart des cinémas, il n’existe que peu de photos les représentant, toutefois celle de la collection de la Lanterne Magique MGB donne un bon aperçu de son aspect extérieur.
/image%2F1239008%2F20250123%2Fob_20505f_excelsior-lm-alg.jpg)
Un autre aspect nous est donné par les dessins de Richard Recher qui a représenté la façade et l’entrée du cinéma.
La porte de la cabine de projection s’ouvrait directement sur la rue. Bien souvent pendant la
projection des réclames, le projectionniste la laissait ouverte permettant au public de voir
fonctionner le projecteur, votre serviteur était de ceux-là.
/image%2F1239008%2F20250123%2Fob_308378_richard-2-bis-alg.jpg)
Dans le hall d’entrée les affiches des prochains films donnaient à rêver aux nombreux jeune
publics savourant à l’avance leur prochain spectacle. Une manière comme une autre de fidéliser la clientèle.
/image%2F1239008%2F20250123%2Fob_d67760_richard-alg.jpg)
La salle
Une des particularités de l’Excelsior, c’était d’avoir son projecteur au fond de la salle à hauteur du public. Gare à celui qui passait devant sans se baisser projetant ainsi sa silhouette sur l’écran.
Le balcon était accessible par deux escaliers et sa caractéristique était d’avoir en haut de ceux-ci, deux sièges à quatre pieds non fixés au sol . On pouvait ainsi le déplacer pour mieux étendre ses jambes.
Autre détail et non des moindres, l’Excelsior possédait un écran « cinémascope » bien avant d’autres salles du centre-ville, ce qui en faisait plus qu’un simple cinéma de quartier et lui a permis de passer en exclusivité le film « Le pont de la rivière Kwaï » en 1957.
/image%2F1239008%2F20250123%2Fob_c77bbf_le-pont-de-la-riviere-kwai-1957.jpg)
L’Excelsior baissera définitivement son rideau le 16 août 1970. Sa disparition suscita un grand
regret. Il a enchanté son public pendant 46 ans et créé des vocations de cinéastes.
Cet article est dédié à mon ami Richard Recher, authentique cinéphile, et pour lequel l’Excelsior était le cinéma par excellence.
/image%2F1239008%2F20250123%2Fob_0cac22_richard-recher.jpg)
Sources :
Le Petit Havre Gallica.
Richard Recher et Pierre Chassain.
Magazine Le film complet septembre 1925.
Annuaires Micaux de différentes années.
Crédit photos dessins :
Richard Recher.
Lanterne Magique MGB.
Magazine « Le film complet » septembre 1925.
UniFrance.
Dan.
Merci de votre visite. Pour cette saga des cinémas du Havre,
exceptionnellement Havrais-Dire paraîtra tous les dimanches matin jusqu’à la fin de cette série. La semaine Prochaine : Le Splendide à Sanvic