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HAVRAIS-DIRE Le blog de Dan et ses amis.
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1 juin 2025

Le cinéma sur les paquebots.

Dans le premier tiers du XXème siècle, le cinéma à bord des paquebots n’est pas une évidence.
Prenons l’exemple de « L’Ile de France » de la Compagnie Générale Transatlantique. Lancé en 1926, il n’y a pas de cinéma à bord. Pourtant celui-ci avait déjà pris place dans les loisirs des Français avec de nombreuses salles de cinéma, alors pourquoi les paquebots en étaient dépourvus ?

 

Compagnie Générale Transatlantique. French Lines. New-York. France. Ambassadeur. Mode. Gastronomie. Artiste de cinéma

 

Pour le comprendre suivons le journaliste Jean Vivié qui, en 1930, fait le voyage New-York Le Havre. Il raconte comment se passait les projections sur L’Ile de France :

 

« Je revenais de New-York avec Roger Hubert (1) retour d’Hollywood d’où il rapportait de
magnifiques prises de vues en couleurs. Pour organiser les séances cinématographiques, dans le grand salon, on débarrassait tables et fauteuils, on alignait des rangs de chaises pliantes, on
montait dans un grand bruit de ferraille la cabine de tôle à même le plancher et quelques hommes à bord venaient placer l’appareil de projection qui devait - dans un grand bruit de crécelles – nous
dispenser, sur un écran accroché sur la paroi d’en face, des images encore muettes et déjà vieillottes ».

(1) Directeur de la photographie.

 

Comme on peut le constater, projeter un film sur un paquebot n’est pas simple. Mais du fait qu’il
s’agissait de films muets, les problèmes d’installation sont encore à la portée de tout un chacun. Mais avec le cinéma parlant ce sera une tout autre affaire. 

En effet la décoration de ces salons est souvent contraire aux lois élémentaires de l’acoustique. Aussi compte tenu de toutes ces contraintes techniques, la première véritable salle de cinéma sur un paquebot est celle du Normandie. Par contre elle a l’inconvénient d’avoir une projection arrière par transparence.

 

Compagnie Générale Transatlantique. French Lines. New-York. France. Ambassadeur. Mode. Gastronomie. Artiste de cinéma

 

Ce n’est qu’après la deuxième guerre mondiale que l’on construit de véritables salles de cinéma sur les paquebots. Cependant, les anciennes unités toujours en service, en étaient dépourvus, on
profite des travaux de reconfiguration de ces navires pour y remédier.

 

 Compagnie Générale Transatlantique. French Lines. New-York. France. Ambassadeur. Mode. Gastronomie. Artiste de cinéma

 

C’est le cas du « De Grasse » construit en 1921, où les salons 1ère classe et Touriste sont
aménagées en salle de cinéma. Mais vu la configuration du salon « Touriste » l’écran est déroulé à partir d’un coffrage au plafond comme on peut le voir ci-dessous :

 

Compagnie Générale Transatlantique. French Lines. New-York. France. Ambassadeur. Mode. Gastronomie. Artiste de cinéma

 

Par contre les premières classes ont un équipement plus sophistiqué si on en juge par la cabine de projection.

 

 Compagnie Générale Transatlantique. French Lines. New-York. France. Ambassadeur. Mode. Gastronomie. Artiste de cinéma

 

L’Ile de France n’échappe pas à cette modernisation. En plus d’être restructuré extérieurement, notamment avec la suppression d’une cheminée, c’est à l’intérieur que les principaux
aménagements sont effectués. 

Parmi ceux-ci, l’ajout d’une véritable salle de cinéma construite dans la partie supérieure du navire.

 

 Compagnie Générale Transatlantique. French Lines. New-York. France. Ambassadeur. Mode. Gastronomie. Artiste de cinéma

 

 Compagnie Générale Transatlantique. French Lines. New-York. France. Ambassadeur. Mode. Gastronomie. Artiste de cinéma

 

En 1949, soit dix ans après son dernier voyage à New-York, « l’Ile de France » reprend du service avec cette fois un véritable cinéma. Celui-ci est décoré au goût de l’époque, avec traitement
acoustique par staff en claustra et tissu de verre. La salle comprend 350 fauteuils disposés face à l’écran de 4 mètres de largeur. Son équipement technique n’a rien à envier aux salles à terre avec sa cabine de projection à double postes.  

 

 Compagnie Générale Transatlantique. French Lines. New-York. France. Ambassadeur. Mode. Gastronomie. Artiste de cinéma

 

 Compagnie Générale Transatlantique. French Lines. New-York. France. Ambassadeur. Mode. Gastronomie. Artiste de cinéma

 

Une seconde salle est aménagée pour la classe « touriste » du même style que celle sur le « De Grace ».

Les paquebots étant les ambassadeurs du « savoir-faire » Français, le journaliste Jean Vivié conclut son article (1949) en espérant qu’ils seront également les ambassadeurs de notre cinéma.

 

Par la suite les paquebots naviguant sous pavillon français perpétueront cette tradition, ils
exporteront notre « savoir-faire » au-delà des mers, aussi bien dans le domaine de la gastronomie de la mode ou du cinéma. Le « Liberté » fut de ceux-là.

 

Compagnie Générale Transatlantique. Le Havre French Lines. New-York. France. Ambassadeur. Mode. Gastronomie. Artiste de cinéma

 

Notre dernier ambassadeur flottant fut le paquebot « France » le bien nommé. Il portera nos
couleurs non seulement aux États-Unis, mais aussi à travers le monde lors de ses croisières. Parmi les loisirs proposés à bord, le cinéma, tradition oblige…

 

Compagnie Générale Transatlantique. Le Havre. French Lines. New-York. France. Ambassadeur. Mode. Gastronomie. Artiste de cinéma

Le paquebot « France » a laissé un sillage qui ne se referme pas dans la mémoire des Havrais…

 

Compagnie Générale Transatlantique. Le Havre. French Lines. New-York. France. Ambassadeur. Mode. Gastronomie. Artiste de cinéma

 

*    *    *   

La semaine prochaine ce n’est pas à proprement parler un article que je publierai, mais un récapitulatif des cinémas du Havre. J’en profiterai pour signaler quelques cinémas des communes limitrophes mais sans m’y attarder. Par contre si des lecteurs ont de quoi nourrir un article à ce
sujet, c’est avec plaisir que nous leur ouvrirons nos colonnes.

La semaine suivante, c’est-à-dire le 15 juin, à la demande de certains lecteurs, je raconterai comment étaient fabriqué les « rideaux réclames ». Cet article sera la conclusion définitive
concernant les cinémas.

 

Pour ceux que cela intéresse je donnerai, dans le cadre de la SHED, (Société Havraise d’Études Diverses) une conférence sur les cinémas Havrais le 11 septembre 2025 à 18 heures au fort de Tourneville.

 

Je voudrais terminer cette saga par un remerciement tout particulier à Laurent Comar. Ce lecteur m’a fourni une grande partie de la documentation m’ayant permis de relater l’histoire des cinémas du Havre avec de nombreux détails. Un grand merci Laurent.

Un grand merci également à tous ceux, collectionneurs, historien, ou correspondante de presse qui de près ou de loin, m’ont permis de mener à bien cette tâche.

 

Sources :
Principale source pour cet article le magazine « La cinématographie Française »
Crédits photos :
La Cinématographie Française.
Nicéphore.
Collection Havrais-Dire.
Dan.

 

Merci de votre visite. La semaine prochaine, récapitulatif des cinémas du Havre des 

cinémas du Havre,

Commentaires
S
Salut Dan,<br /> Belle initiative, cet article, la suite logique de ton travail sur les salles de la ville!<br /> Comme d'hab, bien documenté et un angle des plus intéressants<br /> A bientôt
Répondre
H
Salut Sam,<br /> Merci pour l’initiative, cet article fait suite à ceux consacrés au salles Havraises, mais pouvais-je laisser dans l’ombre ces salles « flottantes » qui, pendant quelques jours, étaient Havraises ? Non, d’où cet article.<br /> Bonne soirée Sam et à bientôt j’espère.<br />
M
Bon dimanche Dan, j'ai lu avec curiosité tous tes articles depuis plusieurs mois et qu'elle n'est pas ma surprise de découvrir cette publication car je n'avais pas imaginé que tu "embarquerai" pour nous conter ainsi ces salles sur les océans ! bravo<br /> Cette conférence du 11 à Tourneville est d'ores et déjà dans mon agenda (faut-il s'inscrire en fin d'été?)
Répondre
H
Bonjour,<br /> Merci pour le bon dimanche. J’ai voulu évoquer les salles de cinéma sur les paquebots car après tout, le fait que Le Havre soit leur port d’attache, c’est un peu comme si ces salles étaient Havraises, alors je ne pouvais pas ne pas en parler.<br /> Pour ma conférence, non, pas besoin de s’inscrire, on vient librement assister à nos conférences, tout le monde est le bienvenu.<br /> Bonne fin de journée.<br />
E
Quels beaux PAQUEBOTS , qui ont ces " CINEMAS "....Cela rappelle Le Havre où ils arrivent au beau et grand port ! Encore un grand merci , cher Dan et BRAVO ++ Bisous à toi et Marie Jo . E.C.
Répondre
H
Bonjour Étienne,<br /> Eh oui c’étaient de grands et beaux paquebots, peut-être en as-tu visité quelques-uns ? Par contre les cinémas à bord de ces transatlantiques n’avaient, à ma connaissance, pas de nom.<br /> Bonne fin de journée Étienne ainsi qu’à Odile.<br /> <br />
E
Avec les 1ers films muets, je comprends que c'était plus facile d'installer la projection du cinéma dans les paquebots. Mais du fait que l'on ne pouvait pas pousser les murs, il fallait adapter ensuite le matériel à la grandeur de la salle de cinéma pour les films parlants. La suppression de cette cheminée a permis de faire en sorte que tout soit possible. Merci pour toutes ces infos sur le cinéma sur les paquebots. Bon dimanche.
Répondre
H
Bonjour Élisabeth,<br /> Avec les progrès techniques l’aménagement intérieur des paquebots a été facilité et les cinémas ont pu y prendre une place prépondérante, mais surtout ils furent aménagés en respectant les règles acoustiques de base comme celle évitant les réverbérations sonores. La suppression des cheminées est chose courante après-guerre, les chaudières ne fonctionnant plus au charbon cela a permis là aussi des avancées techniques non négligeable. Bon dimanche à vous aussi Élisabeth.<br />
G
Bonjour Dan,<br /> Le cinéma et Les paquebots, deux histoires d'amour du Havre réunies dans ce chapitre, toujours intéressant et instructif.<br /> Bon dimanche
Répondre
H
Bonjour Gérard,<br /> Je savais qu’en évoquant les paquebots cela te plairait, car réunir les deux, cinéma et bateaux, était une bonne conclusion à cette histoire de cinémas. La semaine prochaine ce sera un document récapitulatif qui permettra d’avoir en un coup d’œil tous les cinémas du Havre et des communes les plus proches.<br /> Bon dimanche à toi et Michèle.<br />
A
Bonjour Dan,<br /> <br /> Ce dernier volet, quoique pas donné à tous, nous fait découvrir un monde où tout était fait pour le plaisir des voyageurs.<br /> à ces époques où le septième art était en plein boum.<br /> <br /> Le France avait choisi des sièges bleu mais je suis sure que les autres bateaux en avaient des rouges, un siège de cinéma c'était rouge !<br /> <br /> Encore merci à toi, ces semaines cinématographiques furent très appréciées et très instructives, heureusement qu'il y a des gens comme toi pour que le passé ne se perde pas...d'où l'utilité du livre !<br /> <br /> Passe un bon dimanche, un p'tit cinoche ?<br /> <br /> à la semaine prochaine Dan, et j'ai bien noté la date du 11 septembre, j'y serai !
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H
Bonjour Agnès,<br /> C’est vrai qu’aller au cinéma sur un paquebot n’était pas au porté de toutes les bourses. Pour ce qui est des sièges bleus seul le Lido avait des fauteuils de cette teinte, c’est la seule salle que j’ai connu comme ça.<br /> Pour le livre c‘est encore un souhait, mais est-ce qu’il sera exhaussé ?<br /> Pour ce qui est du p’tit cinoche aujourd’hui c’est une bonne idée, mais devant le petit écran.<br /> À la semaine prochaine et au 11 septembre je compte sur toi ! <br /> <br />
L
Bonjour Dan<br /> A bien y réfléchir on trouvait vraiment l'art et la manière d'expoiter ce 7eme (art) partout où l'on pouvait installer un écran<br /> Restait la qualité de la projection, du confort etc ...mais la place du cinéma était alors prépondérante en tous lieux. <br /> Merci de nous faire découvrir lors de ce long périple qui est le tien depuis des mois, ce loisir qui perdure avec son lot d'évolutions. Toujours passionnant !
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H
Bonjour Françoise,<br /> Le cinéma a eu du mal à s’implanter sur les paquebots en raison des vibrations des machines qui perturbaient les projections, le film sautait et on était obligé de tout remettre en place. Ce n’est qu’avec le perfectionnement des projecteurs que ces incidents ont pu être éradiqués.<br /> Le cinéma étant une distraction universelle les grandes compagnies auraient eu tort de ne pas en profiter, c’était un argument de plus pour attirer la clientèle.<br /> Bon dimanche Françoise.<br />
G
Salut Dan, surprenantes ces salles !! je me demande combien de film ils pouvaient enmener à bord. Quand je pense aux pauvres petites écrans des sièges des avions faut avoir envie !!
Répondre
H
Bonjour Goé,<br /> Je pense qu’il devait en emporter pour au moins deux à trois projections par jour, la traversée faisant un peu moins d’une semaine ça donne une idée du nombre de films embarqué. Peut-être aussi emportaient-ils encore plus afin d’offrir un choix d’œuvres pour tous les gouts.<br /> Un avion est obligatoirement plus petits mais à mon époque c’est-à-dire en 1975, à bord du 747 d’Air France on projetait sur un écran placé le long du mur qui séparait les 1ères classes des secondes. Autre temps autre technique. Bon dimanche Goé.<br />