Le franchissement de la Seine. Cinquième partie
Depuis 1959, le pont de Tancarville permet le franchissement de la Seine plus facilement. Mais avec le développement du transport routier et du tourisme, il devenait insuffisant.
Le conseil général de Seine-Maritime décide alors de construire un second pont sur la Seine entre Rouen et Tancarville.
En 1969, le maire de Caudebec en Caux, Maurice Collet, propose de le construire sur sa commune. Son idée est en concurrence avec d’autres projets, mais en dernière analyse, sa suggestion réunit tous les suffrages.
Caudebec en Caux a toujours été un lieu de passage d’une rive à l’autre. Cette traversée existe depuis fort longtemps avec plusieurs modèles de bacs, dont voici quelques exemples.
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La construction d’un pont est donc approuvée et déclarée d’utilité publique en juillet 1973.
Un appel d'offre est lancé pour un pont à haubans, technique moins onéreuse et plus moderne que celle d’un pont suspendu.
La maîtrise d’œuvre est confiée à M. Brault, ingénieur des ponts-et-chaussées, l'entreprise Beugnet commence les travaux sur la rive gauche.
Il est à remarquer que l’assise du pont rive droite est comme celle du pont de Tancarville, c’est-à-dire sur la falaise elle-même comme on peut le voir sur la photo ci-dessous.
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Les directives pour ce pont étaient comparables à celles pour le pont de Tancarville, à
savoir : ne rien construire dans le lit de la Seine et laisser une hauteur suffisante sous le tablier pour le passage des bateaux.
Pour ces raisons, tout comme à Tancarville, il a fallu construire un viaduc d’accès sur la rive gauche.
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Sans entrer dans les détails techniques, le pont de Brotonne a été un des premiers ponts à haubans avec un tablier en béton précontraint soutenu par une seule rangée de haubans.
Ces deux particularités demandèrent des calculs inusités de la part des ingénieurs, notamment de Paul Néron et Paul Pous. Par la suite, leur méthodologie sera appliquée à tous les ponts à haubans.
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Commencé en 1974, le pont de Brotonne est inauguré le 9 juillet 1977 en présence de Raymond Barre, premier ministre, de Jean Lecanuet, président du Conseil général, d'André Bettencourt,
président du Conseil régional, de Pierre Bolotte, préfet de Région et des maires du canton.
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La silhouette du pont de Brotonne est devenue familière aux Seinomarins et aux Eurois. Rappelons que ce nom « Brotonne » vient tout simplement de la forêt du même nom située dans l’Eure face à Caudebec en Caux. C’est aussi le nom du premiers parc naturel dénommé « Parc naturel régional de Brotonne en 1974 ». Depuis 2001 c’est devenu « Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande ».
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La semaine prochaine dernier volet pour cette série sur le franchissement de la Seine, avec le pont de Normandie.
Sources :
Dossier d’œuvre architectural Réal Emmanuelle & Pottier Gaëlle.
Région Normandie inventaire boucle de la Seine Normande.
Paul Pous et Paul Néron.
Région Normandie : Patrimoine industriel de la vallée de la Basse-Seine.
Archives départementales des Yvelines.
Crédit photos :
Denis Couchaux.
Pottier Gaëlle.
Fonds Jean Mulle.
Laurent Lagneau.
Relecture :
Catherine Dubois.
Merci de votre visite
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