Le Havre, la pêche et la vente du poisson. 1/3.
Une représentation naïve, façon image d’Epinal, de la vente du poisson au Havre. Collection DAN.
Le Havre est depuis ses origines, un port de pêcheurs. En 1856 on en recense 52, ils habitent généralement près de la mer dans le quartier du Perrey ou Saint Vincent. Ils vivent dans de misérables demeures faites de planches récupérées sur des épaves de navires, ou construites en mauvaise maçonnerie. Il faut distinguer deux types de pêcheurs, ceux partant au large plusieurs jours, et ceux pratiquant la pêche côtière voire de rivage revenant chez-eux chaque jour.
Un exemple d’habitat de pêcheurs dans le quartier du Perrey. Collection DAN.
Les deux vues suivantes montrent la grève non loin de l’hôtel Frascati, où venaient s’échouer les bateaux et travailler les pêcheurs. De nos jours cette proximité entre la pêche l’hôtellerie et les baigneurs ne serait plus possible.
Après la démolition des remparts Le Havre voit sa population croitre de façon importante, les pêcheurs suivent cette expansion et en 1861 on en comptera 163.
A la veille de 1914 on dénombre plus de 500 marins-pêcheurs. Leurs bateaux, monté par trois ou quatre hommes, sont appelé des « picoteux », ce mot leur est attribué du fait qu’ils naviguent dans un mouvement de tangage, en plongeant et remontant la vague, telle une poule picotant à terre, mais cette image affable cache une autre réalité, car le métier est dangereux et il arrivait qu’un bateau ne rentre pas au port le soir venu.
L’échouage de leurs embarcations sur les galets leur permet de les rabouter plus facilement, et trouvent sur la grève une surface appréciable pour réparer leur matériel ou remailler leurs filets.
Les poissons le plus couramment pêchés sont : le hareng, le merlan, la gode, le maquereau etc. Le débarquement de celui-ci se fait sur le grand quai, l’actuel quai de Southampton. C’est là qu’a lieu la vente à la criée. De plus du fait de l’instauration de la ligne de chemin de fer Le Havre-Paris en 1847, le poisson peut être expédié le jour même vers la capitale. D’autres pêcheurs, comme ceux de Boulogne-sur-Mer ou de Dieppe, profitaient de cette opportunité pour venir débarquer leurs prises sur les quais du Havre.
Sur la photo en haut à gauche un bateau de pêche Boulonnais accosté quai Videcoq. Les autres clichés représentent le débarquement du poisson sur le grand quai. Collection P. Alinand et DAN.
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Suite la semaine prochaine.
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