Maison Meyer

Léon Meyer en 1924. Collection Dan.

Né au Havre en 1868, Léon Meyer en a été le maire de 1919 à 1940, député à partir de 1923, et ministre de la marine de 1932 à 1933.
Pendant ses mandatures il y eut beaucoup de transformations au Havre, parmi celles-ci, la réalisation de la troisième gare S.N.C.F, conçue par l'architecte Henri Pacon.
Du fait de ses origines juives il dut quitter toutes ses fonctions au début de l’occupation. Il sera déporté aux camps de Bergen-Belsen et Theresienstadt. La fin de la guerre interviendra à temps pour sa libération. Il décèdera à Paris en 1948 à l’âge de 79 ans.

Le buste de Léon Meyer dans le square Erignac face à son immeuble. Cette statue a, hélas, été « subtilisée » récemment. Photo Dan.

Il résidait 5 place Carnot, rebaptisée naturellement Léon Meyer après sa mort.
Cette demeure fut très endommagée par les nombreux éclats qu’elle reçut durant le conflit mondial. Elle sera restaurée avec les fonds des dommages de guerre.

L'immeuble où habitait Léon Meyer, place Carnot à l'époque, Léon Meyer aujourd'hui. Collection Nicéphore.

Mais ces derniers n’effectueront que le strict nécessaire, et seront insuffisants pour la remettre dans son état d’origine. Elle sera simplement remise en état et recouverte d’un crépi peint sans éclat.

Le même immeuble de nos jours. Photo Dan.

Une photo révélant les dégâts occasionnés sur la façade. Notez la plaque indiquant que c'est la maison où habitat L. Meyer, nous la retrouvons sur la photo ci-dessous. Collection Nicéphore.

La plaque, à l’entrée de l’immeuble, telle que nous pouvons la voir aujourd’hui. Photo Dan.

*-*

Merci de votre visite

Comments

[Michel]

Dan,

Je rajoute que les photos les plus parlantes pour illustrer et localiser les 40, 42, 44 rue de Paris (Magasin "A Notre-Dame") sont celles de la Cérémonie à Notre-Dame et du défilé autour de la place du Vieux Marché en hommage aux victimes de la Pyrotechnie belge, le 14 décembre 1915.

Notamment les photos 31Fi554, 31 Fi557, ainsi qu'une série de photos/cartes postales prises Sud-Nord avec au 1er plan Notre-Dame et au second plan le magasin "A Notre-Dame" sur trois niveaux.

Michel

[Michel]

Bonjour Dan,

Effectivement la généalogie sans ces (ses) éléments de contexte reste pour moi un peu fade, s'il s'agit de mettre seulement des noms dans des cases.

Bonne journée à toi.

Ps. N'y aurait-il pas déjà scellée une plaque à l'emplacement du 44 rue de Paris (ou 2 place du Vieux Marché) pour commémorer le lieu de naissance de Léon Meyer ?

[Michel]

Bonsoir Dan,

Toujours surpris et heureux de voir tous les sujets havrais que tu abordes !

Comme je m'intéresse toujours à la place du Vieux Marché et à Louis Ozanne qui y a demeuré et habité au 22 à partir de 1920 jusqu'en 1925, là où est née son épouse et ses parents en 1900 et avant, je recense les occupants de l'aile sud de la place du Vieux Marché, du numéro 2 au numéro 38.

J'ai ainsi constaté que les numéros 40, 42 et 44 de la rue de Paris ont été occupés de 1872 à 1939 par la famille Lang. Edouard Myrtil Lang a été accueilli par la famille Dreyfus en 1872 au n°40 en arrivant du Haut-Rhin alors prussien, à l'âge de 14 ans.

La même année, le 44 de la rue de Paris (qui apparait sur d'autres recensement comme n°2 de la place du Vieux Marché) était occupé par la famille Meyer, dont Léon Meyer, né à cette adresse quatre ans plus tôt.

Myrtil Lang (dans l'état civil de se commune de naissance, Ste-Marie-aux-Mines) se prénommait Edouard pour ses concitoyens havrais. Il a été rejoint au Havre par son frère Gustave Lang (recensé en 1876, à l'âge de 15 ans) puis par leur frère cadet Alfred Lang (recensé en 1891, à l'âge de 20 ans ). Edouard (Myrtil) et Gustave Lang se marient respectivement à Mulhouse en 1889 et à Sarrebourg en 1890, puis reviennent s'installer au Havre.

Edouard Lang déménage du 40 rue de Paris pour le 25 Boulevard François 1er en 1891, puis au 61 Bd François 1er en 1899, la famille s'agrandissant je suppose. Puis, définitivement au 77 Bd François 1er en 1900, jusqu'au décès d'Edouard Lang le 22 février 1936. Son épouse sera encore recensée avec deux de ses fils célibataires, son gendre et sa fille aînée Adrienne à cette adresse en 1936.

Concernant son frère Gustave Lang, celui-ci occupera sans discontinuer les nos 40, 42 et 44 jusqu'en 1939 (listes électorales du 2e canton) avec ses deux fils Louis et Marcel Benoist (son appartement devait se situer au 40, mais le magasin occupait ces trois numéros sur plusieurs étages).

Edouard Lang est devenu un homme public, au moins à l'échelle de la rue de Paris déjà en 1911, puisqu'on le retrouve sur une carte postale défilant rue de Paris à l'occasion de la Cavalcade Historique et Régionaliste (je peux t'envoyer cette carte postale trouvée sur Geneanet) !

Je pense que Léon Meyer et Gustave Lang sont devenus amis très tôt. Ils exerçaient tous deux le métier de tailleur à l'origine. Et, on retrouve sur de nombreuses photos archivées aux Archives municipales Gustave Lang, 1er adjoint, aux côtés de Léon Meyer (Foch, Gerbault, etc.).

Bien à toi,

Michel

[Claire Etienne]

Grace à votre blog et au message de B58, je vais pouvoir corriger les notices de l'inventaire général du Havre : j'ai fait un pataquès entre les deux maisons, et cru que la maison à la porte rouge avec un navire sculpté au dessus était la maison Meyer, alors que c'est la maison d'Honoré Auger, Je vais donc corriger la notice et ouvrir une autre sur la "vraie" maison Meyer que j'avais seulement repéré, trompée par l'enduit... C'est ça qui est bien de pouvoir corriger des erreurs grâce à la collectivité des chercheurs et des amateurs !

[havrais-dire]

Merci beaucoup Paul, et excusez moi pour ma réponse tardive, mais étant en
vacances tout le mois de juillet 219 je n'avais aucun moyen de répondre à
mes commentaires, partant en vacances sans ordinateur portable ni
smartphone que je ne possède d’ailleurs pas.
Très bonne journée Paul.

Garanti
sans virus. www.avast.com

[B.O.]

Incroyable, moi aussi je n'ai jamais vu cette plaque.



Heureusement que vous êtes là, pour montrer qu'on ne regarde pas assez autour de nous.

[elisabeth]

Bonsoir, je n'ai pas vu cet immeuble en vrai, mais d'après la photo récente, il a tout de même l'air bien beau maintenant. Je vous souhaite une très bonne semaine à tous.

[thierrylehavre76]

tout comme Claude, un peu plus haut dans les commentaires, je suis allé souvent dans cet immeuble voir un ami qui y avait son bureau d'importateur de Café et je n'avais pas trop fait attention à l'existence de cette plaque. Cette semaine, me garant par hasard devant l'immeuble et alerté par ton article je l'ai regardé de plus près et lu attentivement. Mon grand père Théo m'a un peu parlé de ce Léon Meyer mais il avait une prédilection particulière pour Jules Siegfried sur lequel il était intarissable, " c'est un phénomène ! " aimait-il dire de lui. Faut dire que mon grand père Théo était, lui aussi, un sacré phénomène. Tu verras, beaucoup plus haut dans les commentaire, en réponse à Gédé, que mon Meyer à moi, un phénomène aussi, était l'un de ceux qui ont ramené la Coupe de France de foot au Havre, et ça ce n'est pas rien. Chacun ses idoles... sacré vindiou d'nomdédiou !

[rosel]

salut daniel merci de ta reponse par contre c quoi lhebergeur je debute

[rosel]

bonsoir dan super tes blogs

[Claude]

...Bravo, c'est bien d'avoir pu identifier et localiser cette maison d'après les photos de Nicéphore .( Qui au passage semble détenir un fond photographique de grande valeur Historique ) .



À propos de cette maison , j'ai eu ( de nombreuses fois ) l'opportunité d'y pénétrer quand je travaillais dans le transit ( dans les années 60' ) où un agent consignataire de navires y avait ses bureaux.



Sans trop savoir ( à l'époque ) qu'il s'agissait là de l'ancienne résidence de ce Mr Meyer.



Merci pour ce cours d'Histoire locale.



Bonne nuit.

[Mousse]

Bonsoir cher Dan,

Un grand monsieur en tout cas.

Ouf, on a sauvé la plaque, comme on ne respecte plus rien, je dis bravo.

Pour une fois, l'immeuble d'aujourd'hui je le trouve pas mal. L'architecture est respectée.

Je te dis bravo pour ton billet, beau travail.

Bonne semaine et douce soirée, mes amitiés.

[B58]

Au passage, la maison à gauche avec la porte cochère rouge était celle de l'arrière grand père de mon grand père, Honoré Auger qui était armateur. Compte tenu des éléments de façade, je pense même que c'est lui qui l'a faite construire. Par chance, j'ai découvert cet été que cette maison était toujours debout (je n'avais jamais fait le rapprochement jusqu'alors). Par contre, ses bureaux qui étaient au numéro 1 n'ont pas eu la même chance. Ils étaient pourtant bien placés les navires accostant alors quai d'Orléans.

[B58]

Dan,

Si je me rappelle bien, c'est justement à propos de cet immeuble que nous avions parlé des dommages de guerre et des dépenses somptuaires.

Après avoir lu et relu des dizaines et des dizaines de pages sur plusieurs dossiers de dommages de guerre, il se confirme bien que les fonds alloués étaient calculés en fonction de la reconstruction à l'identique du bien immobilier, valeur actualisée à l'après guerre. Beaucoup de choses pouvaient ainsi être prise en cause, toutefois, l'administration dans un soucis de réduire au maximum les budgets était très tatillonne et n'hésitez pas à repousser certaines dépenses. L'un des grands principes étaient que s'il était possible de refaire sensiblement la même chose avec des méthodes et des matériaux modernes pour un coût bien moindre, c'est cette solution qui était retenu (souvent cette question se terminait par l'emploi du béton à la place d'autres matériaux). Un autre point rentrait en ligne de compte, les éléments qualifiés de somptuaires. Dans cette catégories pouvait rentraient beaucoup de choses. Notamment, pour des tapis d'orient, cette dépense n'était pas retenue. A la place, l'administration payait une moquette. Pour les décors extérieurs et les sculptures de façades, il en est de même, tout ce qui peut être réparé facilement, l'administration peut l'accepter, mais dans la négative, cette dépense étant considérée comme somptuaire puisque n'apportant rien à l'édifice, un bon enduit en béton est suffisant.

Un autre exemple flagrant et que tu as déjà traité est celui de l'immeuble Dufayel à Sainte Adresse. Il en est l'illustration parfaite. Pour la façade principale, la majeure partie de l'édifice était préservée, pour la partie manquante, il a donc été accepté d'utiliser la brique pour assurer la continuité de l'ensemble. Par contre, lorsque l'on regarde de près le reste de la partie "neuve", c'est le béton qui a été utilisé et toutes les décorations de façade sur les autres parties ont disparu.

[tce76]

Salut Dan

Sympa encore ce reportage que m'en apprend tant sur ma ville.

A bientôt...

[gipi]

Encore un bout d'histoire que je ne connaissais pas...

et un vol qui n'a pas fait grand bruit ! peut-être ce buste a-t-il été volé pour son poids en bronze, tout bêtement...s'il était en bronze :-)

[GL]

c'est vrai que cette façade avait beaucoup souffert et c'est dommage que le crépis ait caché la misère. Peut être qu'un jour, quelqu'un osera entreprendre une véritable rénovation.

[louis]

Encore une bien belle semaine. C'est vrai que la restauration n'est pas terrible, mais enfin on va pas toujours se plaindre, s'pas ? Si on parlait du HAC plutôt ?

La bise

[lehavre76600]

salut mon pote et salut aussi à Nicé,

je suis passé un nombre incalculable de fois devant cette maison sans rien en savoir !... donc merci à vous deux pour ce cours d'Histoire locale !!

quant au vol du buste, (certes plus facile à dérober que la Vierge Noire) ce peut être un pur acte de vandalisme ou un acte plus que frauduleux de la part d'un collectionneur sans scrupules !!! quoiqu'il en soit, il est déplorable de voir ça !!!

affaire à suivre ??!??.......

allez, bonne soirée les amis et à + !!! :o

[E.C.]

Bonsoir Dan,au moins cet immeuble a-t-il pu être préservé,ce qui est rare au Havre,même si,en effet,la réhabilitation n'est pas très esthétique .Merci pour ces mises au point.On va aller se promener pour revoir cet immeuble et évoquer son passé.Merci aussi à Nicéphore pour les photos anciennes.Quant au buste volé,c'est quand même incroyable,la presse en était-elle au courant ? Bonne fin de journée.E.C.

[Goe LH]

Bonjour Dan, c'est un maire qui a du faire face à de terribles épreuves et qui a été beaucoup critiqué notamment sur son départ du Havre avant l'arrivée des allemands. Je n'ai pas d'opinion à ce sujet ne connaissant pas très bien son parcours. Je sais qu'il a remis en état la ville après la grande guerre. Elle était dans un état pitoyable après avoir servir de ville de garnison anglaise et autres.

[Jeff]

Durant son long mandat de maire, Leon Meyer aura assisté aux plus lourds conflits sociaux de la ville. Il a laissé dans la mémoire des ses administrés un très bon souvenir. Mes grands-parents l'évoquaient dans des termes bienveillants. Place Léon Meyer, on peut voir sur la photographie Google de mai 2016 l'absence du buste sur son piédestal. Faut-il à présent ériger des bustes en béton armé façon bunker pour qu'ils demeurent en place ? Bonne journée

[Eva]

C'est un immeuble privé ou bien il appartient à la ville ? Bon dimanche Dan :-)

[GEDE]

Bonjour !

Sacré Léon ! C'est vrai que cet immeuble avait un autre cachet autrefois. Il est devenu tellement banal que je n'avais jamais repéré cette plaque et que je ne savais pas que c'était ici qu'il avait vécu .Ca fera l'objet d'une prochaine balade.

Si je peux me permettre : Il y a un autre Meyer (dont j'ai oublié le prénom) célèbre au Havre, que les jeunes ne connaissent certainement pas. Il était demi (on dit "milieu de terrain" aujourd'hui) dans l'équipe du HAC qui a gagné la Coupe de France en 1959.

Quand à Edmond Meyer, je compte sur toi pour nous narrer son histoire un de ces dimanche.

Bonne journée.

[hirel]

Bonjour Daniel ,

Malgré une restauration plutôt moderne , on peut quand même remarquer que certains éléments d'origine ont été préservés .

Bon dimanche.