Autour du bassin de la Barre (1)
La silhouette bien particulière du bassin de la Barre résulte de l’aménagement des criques naturelles. Ces dernières servaient également de douves autour des fortifications du Havre et de la citadelle au 18e siècle.
Le Havre en 1720, les futurs bassins sont figurés en rose pour le bassin de la Barre, et en bleu pour le bassin du Commerce. AMH 1Fi42.
Sur cette photo des années 1920, on distingue la forme particulière qu’avait ce bassin à son origine. Collection Dan.
C’est en 1783 que l’ingénieur Lamandé nommé par Louis XVI, vint modifier l’aspect du port et de la ville. Il fit creuser deux bassins, le premier appelé aujourd’hui bassin du Commerce, fut creusé en 1786 et inauguré en 1791. Le second baptisé « de la Barre » fut construit en 1787 et inauguré en 1800. Tous deux ont été achevés l’année suivant leur inauguration.
La forme du bassin de la Barre changera au gré des besoins du port, et des évolutions de la ville. Il a été également beaucoup dessiné et photographié, ce qui nous permet aujourd’hui de visualiser ces transformations et son utilisation au fil du temps.
Le bassin de la Barre à la fin du XIXe siècle. Remarquez le dock flottant désigné par une flèche. Sous le point rouge un immeuble toujours visible de nos jours avec sa vigie. Collection Dan.
Dans la mesure du possible le même point de vue de nos jours, avec l'immeuble désigné par le point rouge. Photo Dan.
C’est ici que sera utilisé un « bassin de carénage en bois » terme de l’époque. En fait un dock flottant en bois, conçu et breveté par Frédéric de Coninck en 1843, et construit par A. Normand en 1844.
Cet équipement permettait de nettoyer les coques des navires, et de les calfater, c’est-à-dire d’étancher les joints des coques en bois, le tout à sec.
Auparavant on devait coucher les navires sur le flanc pour effectuer ces opérations, manœuvre délicate s’il en fut. Avec le dock flottant ce procédé dangereux n’est plus nécessaire. De plus, il permettait de travailler des deux côtés de la coque simultanément. Cela représentait un gain de temps non négligeable pour les armateurs.
La délicate opération de calfatage des carènes, ici dans le bassin du Commerce. Collection G. Saillard.
Le dock flottant à la fin du XIXe siècle. Collection Dan.
Une photo (détail) très rare du dock flottant de Frédéric De Coninck. Collection privée.
Vue entière du bassin avec le dock flottant dans le bassin de la Barre. Collection privée.
Le même point de vue aujourd’hui. Photo Dan.
Les deux époques superposées. Photo montage Dan.
En tout 1313 navires furent radoubés dans ce dock en bois, ce qui représente 25 années de bons et loyaux services.
En 1869, les vers avaient tellement rongé cette stucture, qu’on renonça à l’utiliser. C’est ainsi que le port se dota de quatre cales-sèches pour effectuer le même travail. Cependant, le dock flottant avait permis au port du Havre d’être à la pointe du progrès technique à son époque.
La situation du bassin de la Barre dans le Havre. Sur le plan de droite la ligne verte représente le quai Lamandé, la ligne rouge le quai Casimir Delavigne, (le trait jaune représente la partie disparue de ce quai), et la ligne bleue le quai de Rotterdam lui aussi disparu aujourd’hui.
Source texte : L’illustration année 1868. Le Havre Eclair année 1947.
Source images : L’illustration. Amis collectionneurs.
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