Autour du bassin de la Barre (3)
En plus d'une vocation essentiellement maritime, ce bassin eut également une utilité urbaine : en 1912 la décharge municipale pour les déchets non organiques, se trouvait au bout du boulevard de Graville. Cette « déchetterie » fut fermée sur l’ordre du préfet suite aux plaintes des riverains et des Forges et Chantiers de la Méditerranée.
Une solution provisoire fut mise en place, quai de Rotterdam, avec la construction d’une plate-forme spécifique. Elle permettait le déversement direct, sans outillage portuaire, des divers gravats dans des chalands à clapets dont le fond s'ouvre en deux. Cette particularité permettait l’immersion au large de déchets sans aide d’outillage lourd.
Cette solution ne dura qu’un temps, et les déchargements reprirent dans le dépôt réaménagé, situé à l’extrémité sud du boulevard de Graville.
Mais les évacuations sur ce site ne pouvaient se prolonger, l’agrandissement du port ayant modifié les conditions de dispersion des déblais. Aussi en 1927, les déversements reprirent quai de Rotterdam.
La plate-forme de déchargement quai de Rotterdam, bassin de la Barre, dans la période de l'entre deux guerres. Collection particulière tous droits réservés.
L'endroit de nos jours enfoui sous l’immeuble du CCI. Photo Dan.
La superposition du même endroit. Photo montage Dan.
La plate-forme de déchargement quai de Rotterdam bassin de la Barre photo tous droits réservés.
Autre exemple de mélange d'époque au même endroit . Photo montage Dan.
Avant de reprendre du service, la plate-forme d’évacuation fut agrandie et pavée, un bureau fut construit pour la perception des redevances. Diverses obligations furent imposées par contrat avec l’exploitant privé. Ces contraintes visaient à amoindrir les nuisances dues à cette activité et à maintenir la propreté des lieux.
Le quai de Rotterdam et les chalands désignés par la flèche rouge, pendant la période de la reconstruction. Collection Dan.
Cette installation restera en place jusqu’au milieu des années 1970, bien qu’elle ne servit plus bien avant cette date.
Cette installation (cerclée) bien qu'inutilisée restera en place jusqu'au milieu des années 1970 . De nos jours le bâtiment des douanes visible sur cette photo, a aussi disparu remplacé par le jardin Japonais. Notez,le point vert qui désigne un immeuble que nous retrouvons sur la photo ci-dessous. Collection Dan.
En se positionnant aujourd’hui sur l’emplacement du bâtiment des douanes, voici ce que nous voyons :
Le quai Lamandé aujourd’hui. Le point vert désigne le même immeuble vu sur la précédente photo. Cliché dan.
De nos jours la totalité du quai de Rotterdam a disparu, cette partie du bassin ayant été comblée. C’est ce que nous verrons la semaine prochaine.
Un merci tout particulier à monsieur Patrick Bertrand, qui a fourni les sources historiques nécessaire à l’écriture de cet article.
Autre source : le journal « Le petit Havre ».
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Erratum : renseignements pris, le déversement quai de Rotterdam concernait également les ordures ménagères. Merci à Jean-Michel. L pour cette précision, documents à l’appui.
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