Quand le Royal n’était pas de luxe.
C’est sur un champ de fleurs, au 41 rue du Bois au Coq1, qu’en 1930 MM Davase et Germond firent construire le Royal-Cinéma. A cette époque Le Havre comptait 10 salles, dont deux en ville haute, l’Excelsior2 et le Splendide3.
L’équipe de maçon posant fièrement devant leur « œuvre » le Royal Cinéma. Coll PR.
Le Royal-Cinéma, à l’époque de sa création. Collection Vincent Senault.
La plupart des cinémas projetait des films muets. Le directeur du Royal aimait à rappeler qu’il avait engagé un ténor, caché aux yeux des spectateurs, pour « sonoriser » le film muet LES NOCES DE FIGARO.
Après-guerre, les distractions étant rares, les cinémas connurent un regain de fréquentation. Les Havrais avaient perdu plusieurs salles, seules 7 d’entre-elles étaient en état de fonctionner.
En ville haute le « splendide » fut détruit par la dernière bombe tombée en septembre 1944.
Une salle fut créée sous l’appellation « Le Montgeon"4, dans la forêt éponyme, pour les sinistrés de la cité provisoire « Herbert Tareyton ».
Le Royal-cinéma peu avant sa fermeture. Collection Vincent Senault.
Face à cette concurrence le Royal avait une capacité de 640 places. Il était alors prudent pour les spectateurs de louer la sienne pour la séance du dimanche après-midi. La caissière armée d’un gros crayon bleu cochait sur son plan l’emplacement numéroté de la réservation et l’inscrivait sur le billet.
Une spectatrice devant la caisse du Royal. Collection Vincent Senault.
Pendant l’entr’acte le rideau « réclames » était baissé. Votre serviteur y a peint quelques cases. Collection Marc Georges.
La télévision aura raison des cinémas de quartier qui fermeront les uns après les autres. C’est en 1972 que la salle du Royal devint obscure à tout jamais. Aujourd’hui c’est une supérette qui occupe le bâtiment.
Le « Royal-cinéma » aujourd’hui transformé en « supérette ». A remarquer, certains détails de la façade ont été conservés. Photo Dan.
La situation du royal-cinéma (en bleu) en ville haute.
En ville haute, deux autres cinémas seront créés : Le Marny en 1955, (934 places), et le Lido en 1959, mais ceci est une autre histoire.
1 Correspondant aujourd’hui au 35 rue Joseph Madec.
2 Excelsior : 700 places.
3 Le Montgeon : 600 places.
4 Le Splendide : 1200 places.
Sources : Richard Recher et Pierre Chassain, d’après une étude jamais publiée.
Crédit photo Alain Senault.
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