Le Havre : la première vie du muséum d’histoire naturelle 1-2
Tout commence avec la halle aux grains, incluant la grande boucherie, située place des cannibales (place du vieux marché aujourd’hui).
Exemple d’architecture dans le vieux Havre, ici dans le quartier Notre-Dame avec un style comparable à celui de la halle aux grains. Collection privée.
Etablie à Montivilliers, ce n’est qu’en 1551 qu’une juridiction se constitue au Havre avec l’Edit ordonné par Henri II. Elle permet aux autorités judiciaires tant civiles que militaires de pouvoir s’exercer dans la cité océane.
Ce tribunal s’installe dans la halle aux grains dans l’étage supplémentaire construit à cet effet.
En 1738, le bâtiment en grande partie en bois est dans un tel état de délabrement qu'il n’est plus réparable.
On envisage alors de construire un nouvel édifice confié à l’architecte Mathieu Le Carpentier, mais son projet est jugé trop onéreux.
La suite de l'histoire n’est qu’une série de retards, d’atermoiements et de difficultés diverses dus notamment, aux guerres et au manque d’argent.
En 1751, la construction est confiée à M. Dubois, architecte des Ponts-et-Chaussées, lequel présente un projet moins coûteux que celui de Le Carpentier.
La première pierre est posée en septembre 1758, mais l'édifice ne sera terminé qu'en 1767, soit 16 ans après l'avoir envisagé.
Marie Le Masson Le Golft (1749-1826), le décrit ainsi :
…un fronton orné des armes de France ; ce grand bâtiment est terminé par une balustrade, le comble est surmonté d’une lanterne carrée ornée, terminée par un obélisque tronqué sur lequel est une fleur de lis.
(Attention, l’application ci-dessous peut mettre quelques secondes à apparaitre. Dan)
Le prétoire tel qu’il devait se présenter d’après Marie Le Masson Le Golft, et deux dessins de l’époque, l’un anonyme, l’autre signé par signé par Gaillard. (Photos non contractuelles).
Pour visualiser les deux photos, mettez le curseur de la souris sur le milieu de la barre blanche, maintenez le clic gauche enfoncé et déplacer la barre de droite à gauche, et inversement, pour comparer les deux photos.
Photo-montage avec le dessin anonyme en médaillon, et le Muséum avant la guerre, où le toit était plus bas que celui d'aujourd'hui. Photo montage Dan.
La période révolutionnaire.
Au Havre, la guillotine n’a servi que deux fois place du vieux marché : la première le 5 juin 1794 pour l’exécution de Louis Rigot et la seconde, pour celle de Marie-Catherine-Rose Delaunay le 17 septembre de cette même année.
Devenu au cours de cette période un tribunal tel qu’on le conçoit aujourd’hui, la justice s’exercera dans cet édifice jusqu’en 1876, date où le palais de justice actuel entre en fonction.
Avant sa construction, il y eut un appel d’offre auprès des architectes, et c’est Louis Bourdais qui emportera le concours. Mais deux autres maîtres d’œuvre, A. Dillon et P. Wallon, présentèrent un projet qui ressemble beaucoup au bâtiment que nous connaissons aujourd’hui.
Le projet de MM A. Dillon et P. Wallon 1876. Collection Dan.
Le projet retenu, notre actuel palais de Justice conçu par Louis Bourdais en 1876. Il a échappé de justesse à la destruction par les bombes alliées. Photo Dan.
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Laissons la parole à Goé pour sa plaidoirie, je vous laisse juge...
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Sources :
Aline Lemonnier-Mercier Les embellissements du Havre au XVIII siècle. Editions PURH.
Georges Priem : l’ancien palais de justice du Havre.
Marie Le Masson Le Golft : Le Havre au jour le jour de 1778 à 179. Editions : Société de l'Histoire de Normandie.
Alphonse Martin : Ville Françoise de Grace. Editions Le Portulan.
Thierry Vincent des archives municipales du Havre.
Remerciement à Grégory Saillard pour la nouvelle application sur Havrais-Dire.
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Suite la semaine prochaine. Merci de votre visite.
PS : Vous pouvez donner votre avis au sujet de la nouvelle application, afin de savoir si je dois poursuivre ou non dans ce sens. Merci de votre attention. Dan.