Les Pompiers au Havre 1-4
En 1855, durant le mandat du maire Edouard Larue, le conseil municipal décide de réunir les compagnies de pompiers des communes récemment annexées, (Ingouville et Graville 1), avec celle du Havre. Mais où accueillir ce nouveau corps des pompiers ? Une évidence s’impose, pourquoi ne pas utiliser l’ancien couvent des Ursulines qui n’est que partiellement occupé par les Frères de la doctrine chrétienne ?
Le couvent des Ursulines désigné par la flèche rouge sur le plan de 1840. © AMH & Google.
Ce qui fut fait après avoir réaménagé les bâtiments sous la direction de Brunet Debaines architecte de la ville. Les pompiers prennent possession de leur caserne en décembre de cette même année 1855. Ils y resteront 69 ans.
La caserne des pompiers au début du XXème siècle. Sur la carte postale face au photographe la rue de la Mailleraye, à droite la rue Racine. La rue de la Mailleraye en diagonale a été supprimée lors de la reconstruction. Sur la photo actuelle le square Albert René, à gauche le lycée "Porte Océane". Collection Dan.
La cour intérieure avec au premier plan le portique d’exercice et de séchage des tuyaux. Collection P. Alinand.
Le matériel.
Cette caserne connaîtra l’évolution technique du matériel depuis les chariots tractés par des chevaux, les pompes à bras, les pompes à vapeur pour arriver en 1906 au premier camion-pompe. Ces évolutions techniques facilitent le travail des pompiers disposant ainsi d’un matériel de plus en plus performant, avec des pompes plus puissantes, et des échelles plus grandes. Les déplacements seront eux aussi plus rapides avec les véhicules à moteur à explosions.
Un camion-pompe dans la caserne rue Racine. Collection P. Alinand.
Les pompiers ont souvent défilé dans les rues du Havre en diverses occasions notamment pour les 14 juillet, les photographes ont fixé sur leurs péllicules ou plaques de verre ces défilés comme ci-dessous :
Défilés de 14 juillet au Havre. Sur la photo centrale les pompiers empruntent le boulevard de Strasbourg (devenu boulevard Foch en 1929, puis avenue en 1952). Collection P. Alinand et Dan.
En dehors des défilés où les pompiers exposaient leur matériel, on pouvait aussi admirer leur savoir-faire lors de démonstrations dans la caserne elle-même.
Une autre occasion de montrer leur habilité, leur était donné avec les concours dotés de prix importants. L’une de ces rencontres s’est déroulée place Gambetta, les pompiers Havrais étaient en « compétition » avec leurs homologues Français Italiens et Anglais
Le concours place Gambetta les 30, 31 mai et 1er juin 1903. Plusieurs cartes postales ont été éditées à cette occasion. Les deux sur la gauche (Recto et Verso) l’ont été plus spécialement pour cette fête. Collection Michel Fouquet et Dan.
Les casques ornant l’entrée de la caserne proviennent du deuxième Hôtel de Ville, autrement dit de l’Hôtel de Beauvoir démoli en 1865. Mais leur périple ne s’arrête pas là puisqu’ils seront placés en 1924 au-dessus de l’entrée de la caserne Dumé d’aplemont, où ils sont toujours.
Les casques avec cimiers au-dessus de l’entrée de la caserne rue Racine. Collection Dan.
(1) En 1852, le gouvernement de Napoléon III décida d’annexer au Havre la totalité de la commune d’Ingouville, la partie basse de Sanvic (quartiers des Gobelins et de Saint-Vincent) ainsi que la partie ouest de Graville-L’Eure (quartier de Sainte-Marie).
Sources :
Cet article est très largement inspiré des travaux de Jean-Pierre Houllemare, je ne saurais trop recommander la lecture de son ouvrage intitulé : « Les Sapeurs-Pompiers de la ville du Havre 1855-2005, édité par l’amicale des Sapeurs-Pompiers du Havre.
- Raoul Lefaix, « Le vieux Havre en 1928 », aux Editions La Galerne 1993.
- Charles Vesque : Histoire des rues du Havre 1876.
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Quant à Goé, je pense qu’il a toujours le feu sacré, j’en mettrai ma main au feu !
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Merci de votre visite, suite la semaine prochaine.