La caserne des douanes 1-2
Le service des douanes est une institution royale qui remonte au XVIIe siècle sous le nom de « Fermes Royales ».
En 1756, cette administration s’installe sur le Grand Quai (Southampton) dans le nouveau bâtiment conçu par l’architecte Antoine Matthieu le Carpentier.
A la Révolution, les Fermes Royales disparaissent pour laisser place en 1791, à la « Régie Nationale des Douanes ». Ses structures sont semblables à celles de l’ancien régime.
Le développement du trafic portuaire entraine une augmentation des interventions douanières. Pour faire face à cette surcharge de travail les bureaux sont agrandis une première fois en 1837, puis une seconde fois en 1845 du côté du quai Notre-Dame.
Grand Quai, le premier bâtiment des douanes (encadré en rouge) construit en 1754 par Le Carpentier. AMH71Fi0431.
Une autre vue du bâtiment des douanes (en orange sur la gravure) avant l’ajout d’un étage supplémentaire. Seule la maison de l’armateur (flèche rouge) fait encore partie du paysage. AMH7Fi0776 & Photo Dan.
En 1875, dans l’impossibilité de s’étendre davantage au sol, on ajoute un étage au-dessus de la corniche. Ce bâtiment est connu sous le nom de « La Romaine » en raison du nom de la balance employée pour la pesée des marchandises.
Le bureau des douanes dit « La Romaine » jusqu’à la seconde guerre mondiale et le même endroit de nos jours Collection et photos Dan.
Cet édifice ne comprenait que les bureaux des douanes. Les employés célibataires étaient logés dans une vaste maison louée par l’administration. Mais le personnel marié et père de famille devait se loger en ville et à ses frais.
Au XIXe siècle, le Havre est surpeuplé, les logements pouvant accueillir les familles sont médiocres, insuffisants et très chers. En voici trois exemples, les deux premiers à l’intérieur des remparts, le troisième dans ce qui était alors le bas-Sanvic.
A gauche, la rue Frédéric sauvage (au fond la Cathédrale Notre-Dame) Fi78027. A droite, la Place de la gendarmerie.8Fi3.
Autre exemple d’habitat médiocre au Havre, la maison natale de l’abbé Cochet (1812-1875). Elle était située dans le bas de l’actuelle rue Guillemard. © Collection privée.
Par mesure d’économie les familles des douaniers habitent le plus souvent en dehors du Havre, dans de misérables bicoques, principalement à Graville ou le quartier de l’Eure.
Cela les obligeait à parcourir une longue distance, parfois plus de 10 kilomètres, pour venir travailler au Havre.
Le docteur Lallemant, médecin chef des brigades douanières, rapporte auprès des autorités les conditions d’insalubrité dans lesquelles grandissent les enfants des douaniers.
Devant cette situation, l’administration décide en 1836 de construire une caserne pour y loger tout le personnel des douanes avec leur famille.
Suite la semaine prochaine.
Sources :
AMH série Fi.
CH. Lallemant « Les cités ouvrières ». Imprimerie Carpentier 1858 Le Havre.
Joseph Morlent : Guide du voyageur au Havre.
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Quant à Goé il va falloir qu’il utilise une autre méthode que sa bonne mine pour son commerce illicite…
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