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HAVRAIS-DIRE Le blog de Dan et ses amis.
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3 novembre 2019

Le Havre. Les émigrants 3-3

La situation de 1919 à 1939.

La première guerre mondiale interrompt l’émigration vers les Etats-Unis. Puis reprend de plus belle après le conflit pour atteindre son apogée en 1922-1923. Mais la crise économique de 1929 aux USA met un sérieux coup de frein à cette migration. Les Etats-Unis ne pouvant plus accueillir autant de nouveaux migrants.

Emigrants quai s'escale ALGEmigrants embarquant quai d’escale. Collection Dan.

Néanmoins le désir de partir demeure tenace, c’est pourquoi, même avec des papiers en règles, les autorités américaines instaurent des « quotas » dont les clauses spécifient que chaque émigrant devait parler anglais, qu’il ne devait pas avoir eu de maladie contagieuse, et d’avoir au moins 25 $ en poche pour les hommes et 15 $ pour les femmes.

1920 emmigrants ALG

Emigrants dans les années 1920. Collection privée.

Certes, ces contraintes sont censées décourager les candidats à l’émigration, mais ces derniers détournent ces clauses et deviennent des « Stowaway », des passagers clandestins dans le jargon des passeurs.

La situation au Havre jusqu’en 1939.

Solitaire ou en groupe, avec passeur ou non, et après un voyage semé d’embuches, les clandestins arrivaient au Havre où le plus épineux restait à faire, monter à bord d’un bateau. De par sa taille le paquebot Normandie les attirait immanquablement.
Naïves ou ingénieuses les « combines » ne manquaient pas. L’une d’elles consistait à visiter le navire en tant que touriste et de s’y cacher avec la complicité d’un membre de l’équipage en attendant le départ. Les compagnies maritimes, notamment la Transat, mettront fin à ces visites afin d’éviter les clandestins.
Une autre astuce était de se mélanger aux dockers et de pénétrer à bord, le chargement du courrier était une occasion qui pouvait les tenter.

chargement courrier sur paquebot Normandie ALGLe chargement du courrier sous haute surveillance sur le Normandie . Tableau Dan.

Autre mesure, devant la recrudescence des passagers « indésirables » la Compagnie Générale Transatlantique instaure une surveillance plus rigoureuse des personnes montant à bord, complétée par un autre contrôle une fois celles-ci sur le navire.
Certains clandestins arrivaient quand même à s’infiltrer, mais n’avaient pas toujours la chance d’arriver à destination. C’est ainsi que six d’entre eux croyant être arrivés après cinq jours à bord, sortirent de leur cachette. Mais mal leur en pris car le navire n’avait pas quitté Le Havre à cause d’une grève des marins…
Ou cet autre solitaire qui, caché dans une manche à air, fut retrouvé asphyxié et décomposé par la chaleur dégagée par les machines.

revue Detective 1939 ALG

 Les vigiles devant la passerelle d’un paquebot. © Revue Détective 1939.

Dès lors qu’il vaut mieux prévenir que guérir, un contrôle intraitable est établi sur le port par une brigade de police chargée de surveiller les entrées, les hangars et toutes les installations portuaires.

 

ark__73873_pf0000573866_1939_n563_v0001 ALG

 

La couverture de la revue « Détective du jeudi 8 août 1939. © Revue Détective.

Contrôle PAH 1927 ALGContrôle à la sortie des quais. Collection Dan.

Leur travail quotidien consistait à contrôler et veiller à ce qu’aucun clandestin ne franchisse les accès au port ou ne s’y cache. Certaines interventions pouvaient être « musclées » d’où le port du casque pour se protéger des mauvais coups.

extarait 3 ALGEn médaillon le casque Adrien de la brigade portuaire. Les agents de la sécurité surveillant l’entrée du port. © revue Détective.

De nos jours la « chasse aux clandestins » a pris une toute autre tournure, à l’exemple du terminal de Grande Bretagne entouré de barbelés afin de sécuriser son périmètre. Mais peut-on empêcher complètement quelqu’un de partir chercher fortune ailleurs ? L’histoire de l’humanité n’est faite que de déplacements.

Quai de Guinée ALGLe quai de Guinée de nos jours photo Dan.

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 Quant à Goé j'ai bien peur qu'il ne se soit égaré en croyant embaucher un docker...

GOE_HAVRAIS-DIRE_64A_POLICE_PORT

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Merci de votre visite.

Commentaires
G
Bonjour Papy Scham,<br /> <br /> <br /> <br /> Les mêmes causes donnent toujours les mêmes conséquences.
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P
Bonsoir Dan<br /> <br /> Ton troisième volet est superbe. De nos jours, pour fuir leur misère et rejoindre l'« Eldorado », les émigrants risquent leur vie sur des bateaux de fortune... avant d'être impitoyablement repoussés par les gardes-côtes, quand ils ne sont pas victimes de passeurs sans scrupules. L'histoire n'est qu'un éternel recommencement.<br /> <br /> Bonne soirée et excellente semaine. Bises à MJ<br /> <br /> Amitiés: papy Scham
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G
Bonjour Dan.<br /> <br /> <br /> <br /> Existe-t-il des statistiques sur le nombre de migrants ayant foulé les quais du Havre pour rejoindre les Etats Unis ?<br /> <br /> <br /> <br /> A Ellis Island, dans la baie de Manhattan, que j'ai visité le mois dernier, Le Havre tiens une place importante dans l'Espace Muséographique. Ayant eu la double chance de traverser l'Atlantique sur le Queen Mary entre Le Havre et New York, j'ai vraiment ressenti le "Voyage" avec un grand V et cette immensité de l'océan alors que les deux villes du Havre et de New York sont tellement liées. Une expérience magnifique, mieux qu'en rêve.
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G
En fait, en se replongeant comme tu l'as fait dans ces histoires d'immigrations, on s'aperçoit que tout ce qui fait de la mousse actuellement était tout autant important il y a cent ans - Rien ne change - on invente des stratagèmes, des contrôles, des barrières... et on trouve toujours les failles pour franchir les frontières.
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L
salut mon pote,<br /> <br /> ce n'est pas en clandestin que je viens ici, mais en visiteur comblé par cette série de 3 articles !! bravo !!!<br /> <br /> sinon, nous en avons déjà parlé, le port "se cloisonne" car les entreprises qui louent soit un hangar, un terre-plein, un quai, un terminal.... sont par le fait chez elles... tout comme moi qui suis locataire de mon appartement, celui-ci n'est pas ouvert au public !!! il y a également le coté sécurité et je pense que dans quelques années (même bientôt) on ne pourra plus baguenauder sur le port sauf autour des bassins historiques qui maintenant font plutôt parties de la ville....<br /> <br /> bref, les fabricants de cloisons grillagées ont encore du pain sur la planche !!! :o<br /> <br /> bonne soirée DAN, bises à MJ et à+ !! :o
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A
Merci Dan pour "vos" réponses celle-ci et l'autre
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A
Bonjour Dan...Comme d'habitude un article très intéressant et des coms non mon intéressants qui complètent bien ce volet. A quelle époque les émigrants à destination des Amériques passaient par la C.I.M. (pour les 2ème et 3ème classes) au Parc de la Hève pour une quarantaine obligatoire afin de détecter les maladies contagieuses ? Bon lundi et bonne semaine et à dimanche prochain
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S
Salut DAN très intéressant article, une histoire que notre famille a bien connue une partie pour les USA une autre pour la France.<br /> <br /> Bonne journée .
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T
Salut Dan,<br /> <br /> Superbe billet. Un article parfaitement documenté, et des documents d'époque remarquables.<br /> <br /> Bravo!
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G
De vraies pages d'histoire, d'hier et d'aujourd'hui dans votre texte et dans ces commentaires.<br /> <br /> Ce port comme tant d'autres est rempli de l'histoire des Hommes et c'est toujours d' d'actualité. Merci de nous le rappeler.<br /> <br /> J'ai admiré votre représentation du chargement de la Poste…<br /> <br /> Bonne soirée<br /> <br /> Geneviève
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E
Ah ! quelle histoire de ces 20 ans ,entre 1919 et 1939 !…Elle complète bien ,avec les 2 premières conférences , l'importance qu'un port , comme Le Havre , pouvait avoir pour l'émigration ,à cette époque ; on voit qu'apparemment ce n'est pas terminé ,surtout dans d'autres ports actuellement ,mais Goé montre un certain côté ludique … Bonne soirée à toi et M.J. et merci .E.C.
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L
Salut. Quand tes articles sur le passé percutent le présent, ils touchent au sublime.(Non je ne blague pas) Continue dans cette veine. Ta trilogie m'a captivé. Merci.<br /> <br /> et la bise
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J
Bonjour Dan<br /> <br /> Article très intéressant, et les commentaires ne le sont pas moins.<br /> <br /> Pour répondre à Gédé, je pense que le plus gros est bien indiqué ici: Plan ISPS<br /> <br /> https://fr.wikipedia.org/wiki/Code_international_pour_la_s%C3%BBret%C3%A9_des_navires_et_des_installations_portuaires<br /> <br /> <br /> <br /> Autre élément de réponse au sujet des barrières et barbelés. Les migrants sont toujours prêts à tout pour partir. C'était vrai au début du 20ème siècle, et ça le reste. Mais ce qui a changé, c'est leur nombre et leur provenance. Le contexte géopolitique et la peur de l'infiltration de ces flux par des éléments "extrêmes" (j'ai pas dit extrémistes)<br /> <br /> Je vais vous donner un exemple, que j'ai vécu pas plus tard que cet été.<br /> <br /> J'étais sur un quai que je fréquente au moins deux fois par semaine pour mes activités. Bien qu'étant à l'intérieur d une zone fermée au public, un homme est venu à ma rencontre. Il ne parlait pas un mot de Français, et bredouillait vaguement une bouillie d'Anglais.<br /> <br /> J'ai tout de même compris qu'il me demandait comment il pouvait accéder à un des deux paquebots en escale. Il semblait très fatigué, je lui ai expliqué que ce ne serait pas facile, voire même impossible. Il'a présenté un papier (qu'il a sorti de son pantalon et plié en 8), papier qu'il pensait être une preuve de son identité.<br /> <br /> C'était en fait une assignation à comparaître devant le juge, pour un motif que j'ai oublié. Après une courte discussion, j'ai cru comprendre que c'était pour lui, un laisser passer... Je pense qu'il s'était fait arnaquer. <br /> <br /> Il m a demandé l'autorisation de se reposer un peu, au soleil sur le pont de notre bateau.... Il y a dormi une bonne heure, puis est venu me remercier avant de re-franchir la barrière et ses barbelés. Ai je bien fait,?? aurais du appeler la police?? Je ne sais pas. Je me pose toujours la question. <br /> <br /> Tout cecie pour vous expliquer un peu la présence quasi policière et les barrières. <br /> <br /> <br /> <br /> Bonne journée à tous<br /> <br /> et merci d'avoie ue la patience de me lire<br /> <br /> Jean michel
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G
Bonjour Dan,<br /> <br /> On n'a pas beaucoup évolué. Tu parles des barbelés au terminal de Grande Bretagne, on peut extrapoler en évoquant les barrières et clôtures qui ont fleuri dans tout le port. Ici il s'agît plutôt de se parer contre les attentats. Hier, on ne pouvait voir le nouveau paquebot de la MSC que de très loin. J'ai pensé que si un malveillant voulait commettre un attentat, ce ne sont pas ces mesure qui l'arrêterait et tout cela se résume en un empêchement du pékin lambda (comme un photographe qui cherche un sujet pour sa prochaine page de blog). Et en ce qui concerne la peine prévue pour ceux qui essaieraient de s'introduire dans le périmètre de sécurité, il s'agît aujourd'hui, outre la grosse amande, de plusieurs mois de prisons !!! On ne plaisante plus !!!
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C
Excellente saga avec ces 3 articles !<br /> <br /> Y-avait-il encore des clandestins du temps du France, par exemple ?<br /> <br /> Bon dimanche. C&B
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G
Salut Dan, on sent avec le temps une restriction à l'émigration le nouveau monde ayant moins besoin de se peupler. Tous les migrants allaient-ils aux USA ?
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C
Bonjour à tous, <br /> <br /> Bravo et merci ,<br /> <br /> Toujours aussi intéressant <br /> <br /> Mais comme quoi "La vie est un éternel recommencement "<br /> <br /> Bon dimanche ! <br /> <br /> <br /> <br /> Coukaill
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A
Bonjour Dan,<br /> <br /> Excellent cet article, mais il faut savoir qu'il y avait un curieux folklore dans la ''chasse'' aux passagers clandestins.<br /> <br /> Une répression contre les passagers clandestins? Encore fallait-il qu’il y ait délit… ce que la loi de 1852 sur la marine marchande n’avait pas prévu. Cette resquille aurait peut-être pu être traitée en appliquant à ces passagers sans billet le règlement des transports ferroviaires, mais la Cour de cassation refusa cette analogie.<br /> <br /> Alors, sauf manœuvre frauduleuse prouvée, le clandestin risquait tout au plus d’être mis terre.<br /> <br /> <br /> <br /> Il fallut attendre une loi française de 30 mai 1923 définissant ce délit , qui fut intégrée dans le Code disciplinaire de la Marine Marchande du 17 décembre 1926 (de 16 à 500 F d’amende et de 6 jours à 6 mois de prison).
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