Le Havre, le lycée de jeunes filles. (2-2)

1944

Le lycée de jeunes filles disparait sous les bombardements. La juxtaposition ci-dessous montre bien les différences entre l’année 1945 et aujourd’hui. Pas besoin d’un long discours pour comprendre que tout ce secteur a été complètement remanié pendant la reconstruction.

1945 et de nos jours. Le carré rouge représente un petit immeuble construit dans les années 1930 et toujours présent aujourd’hui, se positionne à l’entrée de la rue Emile Combes. le rectangle vert représente le bâtiment principal du lycée, et la flèche bleue la maison d'angle du lycée. © IGN & Google Earth.

L’ancien lycée détruit, un nouvel établissement devenait indispensable. Pour le construire la ville du Havre fait un emprunt et achète un terrain proche de l’église Saint-Joseph. L’ilot sur lequel on le construit, le V-53, est d’une surface supérieure aux ilots voisins.
En 1948, Auguste Perret et la ville du Havre choisissent Pierre-Edouard Lambert pour concevoir le nouveau lycée. Son projet est accepté le 4 juillet 1951. L'année 1955 voit la fin des travaux et son inauguration a lieu en 1956. Il sera baptisé « Raoul Dufy" en 1964, puis, suite aux réformes de l’enseignement devient collège et mixte en 1968.

La façade ouest du lycée en construction rue Sery et de nos jours. © Nicéphore & Dan

Le même bâtiment vu du côté Est. © Nicéphore.

Au début des années 2000 le lycée a besoin de s’agrandir. L’architecte Pierre Dubus conçoit une surélévation du bâtiment longeant la rue Louis Brindeau. Les travaux s’échelonneront de 2002 à 2004, procurant 40 salles supplémentaires. La particularité de cette extension est d’être réversible.

Le Lycée Collège Raoul Dufy avant les travaux d’extension. La flèche indique le bâtiment sur lequel sera construite l'extension. Collection dan.

L’extension vue depuis la cour du lycée. © Nicéphore.

Le permis de construire de cette extension, a été obtenu à la condition de préserver l’ancien bâtiment avec ses dômes de verre.

L’extension vue depuis la rue L Brindeau. En encadré un des dômes encore visibles indiqué par la flèche bleue. La flèche rouge désigne le vide créé sous le nouveau bâtiment permettant de conserver les dômes en verre encore en place. Photo Dan.

Sources :
Archives municipales du Havre Fonds Contemporain PC/386/50
Remerciements à Nicéphore pour les photos de sa collection.

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 C’est du tableau noir que sort la lumière, n’est-ce pas Goé !

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Merci de votre visite.

Comments

[Tce76]

Vous faites une sacrée équipe tous les deux !

A part quelques grands axes, il n'y a plus grand chose de commun sur la première superposition.

Bonne soirée.

[Regnier]

Quel magnifique reportage ! Et que de réactions intéressantes. De l'histoire avec un grand "H" ! Vous êtes formidable cher Dan. Tout cela m'intéresse d'autant plus que j'ai été le principal du collège Raoul Dufy de 1979 à 1985. Je prends un risque avec cette précision... Des commentaires malveillants d'anciens élèves sont peut-être à craindre...

Je prends en plus le risque de signer ce commentaire...

Bravo à Goé pour son clin d'œil toujours malicieux et bien venu.

[percantoch]

Bel article, comme d'hab, mon bon Dan. Amitiés de Martinique, vieille canaille !

[Papy Scham]

Bonsoir Dan

Excellente suite de ce lycée de jeunes filles qui, et cela fait chaud au cœur (et surtout le tien), soulève parmi tes lecteurs beaucoup d'interrogations et de confirmations auxquelles tu sais répondre. Et c'est là que j'admire ton érudition. Un commentaire bref, mais il fallait le souligner. Excellente soirée et belle semaine. Bises à M.J.

Amicalement: papy Scham

[E.C.]

Intéressante histoire de ce Lycée-Collège Raoul Dufy , avec tes documents et ceux de Nicéphore , illustrés aussi par Goé ! Les commentaires des uns et des autres ,en particulier d'Alain ,sont bien documentés ,et quel travail également pour tes réponses ! Merci Dan ,et bonsoir à toi et M.J. E.C.

[C&B]

Tel le phénix, le lycée renaît de ses cendres.

Intéressant de visualiser la reconstruction qui est le côté positif de cette "histoire". A-t-on une idée de la masse de l'extension qui repose sur les poutres en béton ? Il fallait de sacrées fondations pour réaliser cette pirouette architecturale !

Bonne soirée. C&B

[louis]

pas de com spirituel aujourd'hui à cause des lumières à Lyon (et des petits Mâcon qui vont avec !!!)

https://img-4.linternaute.com/2y7kVN1DEUaChv_LUQRM7d_5sWo=/1080x/smart/431b6796b52245fd98d1b2f4809a8a35/ccmcms-linternaute/11839061.jpg

la bise

[Goe LH]

Salut Dan,



Je n'ai aucun souvenir du collège Raoul Dufy. Par contre, ma femme n'a pas voulu y allé trop strict avec ses blouses, elle a préféré Joliot Curie ou j'ai d'ailleurs passé le bac de francais.

[Alain]

Je m'interroge (et je ne suis peut-être pas le seul) sur le motif de 'deconstructibilité' de l'extension du lycée.

Celle-ci a été lancée en 2000 pour aboutir en 2004, sous la responsabilité des architectes Pierre Dubus et Alain Dufresne pour augmenter la capacité d'accueil du lycée.



Après une petite réflexion j'y vois 2 raisons possibles:

- soit une anticipation sur le classement UNESCO (acté en 2005), centré sur l'oeuvre de Perret et de son équipe

- soit la préservation du droit moral de l'architecte initial Pierre-Edouard Lambert vis à vis d'une extension qui n'est plus dans le style Perret (puisque signée par .Pierre Dubus, architecte installé à Paris en 1983) et qui modifierait la galerie du rez-de-chaussée avec ses hublots en briques de verre..



Quelqu'un a-t-il une information sur le cahier des charges qui a conduit Dubus à concevoir cette extension préservant la galerie du rez-de-chaussée?

[Gédé]

Bonjour,

Entre les bombardements de septembre 44 et 1956, date d'ouverture du nouveau "Lycée de filles", il y a eu un lycée provisoire. Etant à l'époque écolier du "Petit lycée" rue Ancelot, je l'ai connu parce qu'il était mitoyen à ce lycée. Ils communiquaient même par une petite porte (souvent fermée à cléf) . On accédait à ce Lycée de fille par une impasse située entre la rue Ancelot et la rue Just Viel (peut être la rue Baudin). Tout cela de mémoire d'enfant, sans garantie sur les détails. Mais c'est peut-être le Lycée auquel fait allusion Fanfan ci-dessus.

[Jacques]

Ah attendre les jeunes filles à la porte d'un si beau lycée !

[Agnès Coursault]

Bonjour Dan, depuis quelques années je m'intéresse particulièrement à la reconstruction, la renaissance du Havre...donc inutile de vous dire que ces documents me touchent beaucoup...Je trouve aussi que l'extension est une réussite, elle s'intègre vraiment bien à l'architecture Perret...superbes les photos de Nicéphore qui illustrent bien votre propos? Passez un bon dimanche Dan (et l'équipe bien sur)

[Fanfan]

Bonjour à tous, J'ai du mal à me retrouver dans les explications car ma mère est allée de 1948 à 1951 au lycée de jeune fille. Il ne paraissait pas avoir été détruit mais je peux me tromper de lycée ! Il paraissait assez ancien. je possède une photo qui ne montre pas spécialement le lycée mais un groupe d'élèves mais on peut voir un petit morceau du bâtiment derrière les jeunes filles. Ma question : j'aimerai savoir s'il y avait un autre lycée de jeunes filles au Havre ? si je fais fausse route et que c'est bien le lycée au allait ma mère, pouvait-il être en état de recevoir des élèves s'il avait été en partie détruit. On m'avait dit que qu'il s'appelait dorénavant Raoul Dufy mais j'ai un doute. J'ai vraiment perdu la mémoire des lieux car j'ai travaillé à la clinique François Premier et je ne pensais pas que Raoul dufy était derrière. Il est vrai que j'ai quitté le havre il y a environ 35 ans. Je vous souhaite une bonne journée

[FAH]

Bonjour Dan, Nicéphore et Goé,

J'ai "essuyé les plâtres" du lycée de jeunes filles, année scolaire 1954-55. Il me semblait fini. C'était l'époque des blouses, bleue et crème, selon la semaine. j'ai récolté un 0 en couture, car je m'y ennuyais tellement que je préférais regarder par la fenêtre, ce qui bien sur, a énervé la prof. Nous étions 40 par classe, et ça marchait ! J'ai eu Melle Goux comme prof de maths et Mme Hareng en anglais, ce sont les seuls noms dont je me souviens...

Encore bravo pour ces images qui évoquent ma jeunesse (et que tu m'avais expliquées in situ).

Bon dimanche à chacun

FAH

[GL]

Je ne savais pas que ce lycée n'était que pour les jeunes filles lors de sa mise en service.

Tu indiques une extension réversible. Doit on comprendre qu'elle pourrait être démontée?

Et il n'y a que toi pour nous faire découvrir qu'il y a des dômes entre les deux structures superposées. Bien vu.