Retour aux sources
Pour patienter jusqu’au prochain article, mais aussi pour ceux d’entre vous ne l’ayant pas lu, voici un billet revu et complété, paru en 2011 sur un autre hébergeur. Il représente un parfait avant-propos pour l’article de la semaine prochaine
Retour aux sources
Au Havre, en 1852, après l’annexion de la commune d'Ingouville, ce sont 5 sources d'eau potable qui alimentent la ville. L’une d’elle est appelée « Lockhart » du nom d'un négociant havrais. C’est en 1845, suite aux fouilles effectuées dans sa propriété d'Ingouville, qu’on découvre cette source.
Les eaux « Lockhart » alimentaient 22 fontaines dans une partie du Havre d'alors. En 1894 la source fut retirée de l'alimentation générale et ne sera employée qu'aux lavages et arrosages. Aujourd'hui elle n'est utilisée qu'à l'alimentation des fontaines et jets d'eau de l'hôtel de ville et du square saint Roch.
Pour cette visite nous avons mis nos pas dans ceux de Amandus Roessler, lequel avait décrit cette source en 1860.
L'accès à la source dans l'escalier Lechiblier. (Nota : l’orthographe exact serait plutôt Le Chibelier d'après A Lemonnier-Mercier) © Dan.
Marc Haspot et Jacques Simon, les initiateurs de cette excursion. © Dan.
Les premiers mètres de la descente, ce tunnel n'est que le couloir d'accès vers la galerie avec l’eau de source. © Dan.
Nous arrivons à un embranchement avec deux directions possibles, soit remonter le ruisseau, soit descendre vers la ville basse dans la galerie. Dans un premier temps nous décidons de remonter vers la source. © Dan.
L'arrivée aux petits bassins de décantation avant la distribution de l'eau dans les canalisations. © Dan.
A 64 mètres des bassins, soit à 150 mètres de l'entrée dans les escaliers, c’est la bonne surprise, nous découvrons le bas-relief représentant un angelot.
La distance de 150 mètres (en pointillé) à partir de l’escalier Lechiblier ou Le Chibelier où se trouve l’angelot dans le souterrain. © Google Earth.
Cet angelot tient d'une main une conque d'où l'eau jaillit, symbole même de cette source. De l'autre un piolet, l'outil indispensable des puisatiers.
Sur le bas est gravé 1842, mais le reste a été malheureusement effacé. Un nom - Buchamp ou Duchamp- est visible sur la cuisse de l'angelot, est-ce le nom du sculpteur ? Et pourquoi cette sculpture ici au ¾ de la galerie ? Peut-être matérialisait-elle le fond de cette galerie avant qu'elle ne soit agrandie, mais aucune archive ne le précise.
L'angelot avec en médaillon le nom gravé sur sa cuisse. © Dan.
Le visage de l'angelot. © Dan.
La date gravée sur la stèle.1842. © Dan.
Après cet angelot, nous continuons notre marche vers le fond de la galerie. Celle-ci devient de plus en plus étroite, l'eau nous arrive en dessous du genou. Parfois des éboulis freinent notre progression en rétrécissant davantage le passage.
Un bloc éboulé dans la galerie. © Dan.
Voyant que nous ne découvrirons plus rien de significatif nous faisons demi-tour. Mais avant de regagner la surface, nous progressons quelques mètres dans le tunnel où cheminent les tuyaux amenant l'eau vers l'hôtel de ville et le square saint Roch. La galerie, d'un moindre intérêt, ne présente qu'une suite de zigzags.
Jacques Simon inspectant la galerie. © Dan.
Marc Haspot, Jacques Simon et moi-même, remercions les personnes qui nous ont permis de faire cette excursion : Messieurs Pascal Mallet de la C.O.D.A.H, et Clément Goyer de la ville du Havre.
Le pompier major Jean-Luc Lefol.
L'équipe du G.R.I.M.P (Groupe de Recherches et d'Intervention en Milieux Périlleux) sous la conduite de monsieur Michel Buathier, qui ont assuré notre sécurité lors de cette visite.
Merci à tous.
(Nota : depuis la parution de cet article certaines appellations ont pu changer à l'exemple de la C.O.D.A.H. devenue depuis" Le Havre Seine Métropole".)
Tracé schématique de la source Lockhart. Son parcours naturel étant plus sinueux.
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