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HAVRAIS-DIRE Le blog de Dan et ses amis.
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21 mai 2023

Le Havre. La fabrique d’eaux gazeuses d’Alfred Courtin.

Alfred Courtin ALG

Alfred Courtin. Coll F. Desenclos

    Le Havre comptait 6 producteurs d’eaux gazeuses en 1874. En 1884 apparait un autre fabricant, Pierre Théodule Courtin au 7 boulevard de Strasbourg. (L’actuelle avenue Foch). Il s’établit ensuite au 18 rue Béranger comprenant usine et habitation.

© Frédéric Desenclos ALG (10)À gauche Pierre Théodule Courtin, le père d’Alfred, et ses employés devant le 18 de la rue Béranger. Coll F. Desenclos.

Sa société fabrique des eaux gazeuses composées d’eau de Seltz artificielle, autrement dit de l’eau plate ou minérale auxquelles on ajoute du gaz carbonique. Cette eau est introduite sous pression dans une bouteille appelée, carafe bouchée par un siphon avec bec verseur. Ce commerçant vend également diverses boissons tels que sirops ou limonades.

En 1914, Pierre Théodule Courtin vend l’entreprise familiale à son fils Alfred capitaine au long cours. Ce dernier reste néanmoins dans la marine marchande jusqu’en 1918. C’est sa femme, Jeanne qui veille à la bonne marche de la société pendant que son mari est en mer.

© Frédéric Desenclos ALG (8)À gauche Pierre Théodule Courtin et son fils Alfred devant le 18 de la rue Béranger. Coll F. Desenclos.

Comme cela se faisait beaucoup à l’époque, l’entreprise Courtin avait ses propres siphons gravés à leur nom comme celui-ci :

Siphon_Courtin-Havre_02

Alfred Courtin et un siphon au nom de son entreprise. Coll F. Desenclos.

Cette entreprise se trouvait donc dans la rue Beranger. Cette artère rectifiée lors de la reconstruction, il est impossible de se positionner au même emplacement que le photographe d’avant-guerre.

Plan JP DubosqLe point bleu représente le 18 rue Beranger d’avant-guerre, le point rouge celui d’aujourd’hui. © Plan Jean-Paul Dubosq. Le, Havre 1940-1944. Tome I & II

Néanmoins et juste par curiosité, voici le « nouveau » numéro 18 rue Beranger.

Béranger 2023-05-10 ALG (3)Le 18 rue Beranger de nos jours. © Dan.

Remplir des siphons sous pression n’est pas sans risque, ainsi dans le Journal du 27 aout 1918 à la rubrique Faits Locaux, peut-on lire :  Mlle Marthe BERTIN, âgée de 15 ans, demeurant rue Gustave-Flaubert, 90, en travaillant chez M. COURTIN, fabricant d’eaux gazeuses, rue Béranger, 18, a été victime de l’éclatement d’un siphon. Un des fragments de verre l’atteignit à la gorge et lui fit une profonde blessure qui nécessita son admission à l’Hospice Général.
Une carte postale de cette époque représente un des ateliers de fabrication de l’entreprise Courtin.

© Frédéric Desenclos ALG (6)

L’atelier de fabrication 18 rue Béranger. Coll Frédéric Desenclos.

Cet établissement Havrais d’eaux gazeuses avait une spécialité, la « Supra-Soda » au nom de « Avionnette » Cette boisson avait obtenu plusieurs récompenses à l’exposition internationale de Paris en 1912. Par la suite Alfred Courtin utilisera ces distinctions dans sa publicité.

Diplôme ALG

Une affichette publicitaire d’Alfred Courtin. Coll Frédéric Desenclos.

L’entreprise continue son activité jusqu’en 1941 où un bombardement détruit l’usine. L’habitation quant à elle n’est pas touchée. De même en septembre 1944, malgré les énormes destructions dans le voisinage, la maison familiale reste debout. On peut constater avec la photo IGN de 1945 les dégâts qu’a subi ce quartier, le rond rouge indique le 18 rue Beranger.

IGN 1945- ALG -2-Le 18 entouré d’un cercle rouge. Le trait bleu représente le boulevard Foch devenu avenue en 1952. © IGN 1945.

La femme d’Alfred Courtin Jeanne écrira à sa fille Jacqueline ce qu’elle a enduré pendant ces bombardements :
« …Après un effroyable bombardement dans la nuit du 14 au 15 juin…nous avons bien cru notre dernière heure arriver… Nous sommes bien en vie au milieu des décombres, sans une égratignure, la maison a tenu bon, plus de toiture, de vitres nulle part, les portes arrachées… Nous étions au bas de l’escalier, pivot de la maison et avons profité d’une accalmie pour filer au refuge Lafaurie, nous avions des ailes, ils sont revenus l’heure d’après, pas un coin de la ville épargné. Tout le quartier du Perrey, des Halles, la place Gambetta, le théâtre brûle encore…j’ai descendu hier 22 seaux de verre cassé et il reste à ramasser tous les plafonds effondrés… ».

La maison sera néanmoins rasée lors de la reconstruction du fait du remembrement et du nouveau tracé de la rue Beranger.
Pour clore cet article voici une dernière photo de Pierre Théodule Courtin en compagnie d’une autre partie  de son personnel. Sans doute aimait-il se faire photographier devant son entreprise…

© Frédéric Desenclos ALG (11)À gauche Pierre Théodule Courtin, et ses employés devant le 18 de la rue Béranger. Coll F. Desenclos.

Un grand merci à Frédéric Desenclos pour avoir fourni photos et historique de cette entreprise.

Sources :
Frédéric Desenclos.
Compléments :
Annuaires Micaux de différentes années.
Annuaire du commerce 1862-1874-1884-1891.

Crédit photos :
Collection Frédéric Desenclos.
IGN.
Dan.
Plan :
Jean-Paul Dubosq. Le, Havre 1940-1944. Tome I & II.

Merci de votre visite.

Commentaires
C
Bien campé sur ses jambes le Pierre Théodule, sans doute fier de sa réussite ?<br /> <br /> Ces bouteilles gravées sont magnifiques. Sais-tu où elles étaient fabriquées ? Dans la vallée de la Bresle ?<br /> <br /> Bonne journée. C&B
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F
Salut Daniel,<br /> <br /> Un sujet qui ne manque pas de sel(tz), qui fait des bulles et qui n'a pas dû te mettre la pression, tout a fait d'accord avec toi quant à l'attitude du patron... A bientôt, François.
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E
Pierre Théodule Courtin, deux photos où il a les bras croisés et l'autre les mains dans les poches, il avait l'air autoritaire je trouve. J'ai connu une dame du Gard, de la source et de l'entreprise PERRIER à VERGEZE, dans les années 90. Elle m'avait expliqué que le gaz était ajouté à l'eau de la source. En tout cas, pour tenir une telle usine comme celle de Mr Courtin, il faut être dynamique. La guerre a tout anéanti malheureusement. Merci pour cet article et la découverte de cette usine. Bonne fin de dimanche.
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G
Salut Dan, avec la seconde guerre j'imagine que cette société a disparu. On refait de la bière artisanale mais de l'eau de seltz il ne me semble pas.
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E
Bonjour Dan , et merci pour cet article sur les "eaux gazeuses ", de 1874 avec le "siphon", concernant Alfred Courtin et son fils... Cette rue Béranger était agréable à cette époque . C'est toujours bien intéressant , et encore bravo de nous rappeler cet ancien Havre . Bon dimanche à toi et M.J. E.C.
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A
Bonjour Dan,<br /> <br /> <br /> <br /> Très intéressant cet article et ces documents de F. Desenclos !<br /> <br /> <br /> <br /> Ces siphons se vendent à prix d'or sur les brocantes de nos jours et je suppose que le prix de ces eaux gazeuses était être élévé car les contenants devaient valoir cher à l'achat !<br /> <br /> <br /> <br /> Pierre-Théodule avait la même pose (qui en impose) sur les deux premières photos, genre j'ai réussi et j'en suis fier et c'est qui le patron !!<br /> <br /> <br /> <br /> Encore une découverte pour moi !!<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai vu ton nom dans le journal du jour pour une photo que tu a fourni du "thèâtre-cirque", tu es partout, c'est cela la célébrité !<br /> <br /> <br /> <br /> Passe un bon dimanche cher Dan....il y a la fête de la saint-Yves à Saint-François, j'espère qu'il ne va pas pleuvoir !
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G
Bonjour,<br /> <br /> La découverte du dimanche matin !<br /> <br /> Aujourd'hui, on ne pose plus devant le commerce ou l'usine où on travaille. C'est dommage car cela ferait un excellent témoignage pour nos petits enfants et un "petit Dan" pourrait raconter nos vies au début du XXIème siècle.<br /> <br /> Bon dimanche
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H
Bonjour Françoise,<br /> <br /> Les siphons étaient consignés et si on en achetait un, soit on ramenait l’ancien, soit on achetait le tout, comme ça se faisait encore dans les années 1950. Les bouteilles avec des étoiles en relief étaient consignées. Gamins je me faisait quelques sous en les revendant vides à mon épicier. Pour les siphons c’était pareil. Bien sûr ils étaient lavés avant d’être à nouveau rempli. Mais de nos jours on ne sait plus ce qu’est une consigne on jette et encore heureux que le verre soit un tant soit peu récupéré.<br /> <br /> Quant « Skating Rink » voila un article qui aurait sa place ici n’est-ce pas ? ;-)<br /> <br /> A demain et bon dimanche Françoise.
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L
C'est dans les vieux pots qu'on fait la bonne soupe, dit-on, était-ce le cas avec l'eau gazeuse? De bonnes vieilles bouteilles....un résultat pétillant...Je me plais à imaginer le résultat aujourd'hui si la fabrication avait perduré. Merci à Françoise et toi, Daniel, pour vos clins d'oeil sur le Skating Rink, il m'a tenu en haleine quelques semaines celui-là! Bon dimanche.
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B
Encore une découverte pour moi. Merci.
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F
Bonjour Dan et Nicéphore,<br /> <br /> Voilà deux fois en quelques minutes que je pense à mon grand-père maternel : la première, dans le journal d'aujourd'hui, Françoise Lefort a fait un article sur le Skating Rink : mon grand père y a fait du "scatinge" comme il disait.<br /> <br /> La deuxième, c'est qu'il habitait justement dans la rue Béranger, sans doute à peine à quelques maisons de l'entreprise de Courtin. Buvait-il de l'eau gazeuse ? <br /> <br /> Merci à M. Desenclos d'avoir partagé ses photos avec nous.<br /> <br /> Bon dimanche à chacun.<br /> <br /> FAH
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F
Bonjour Dan,<br /> <br /> On imagine facilement, face à l'attitude martiale des patrons sur les photos, ainsi que l'article de presse évoquant l'accident de la jeune fille qu'on ne devait pas trop rigoler dans la maison "Courtin". Une maison sérieuse ! <br /> <br /> Et il est dommage que le "Supra-Soda" n'est pas eu la même destinée que le Coca-Cola ...<br /> <br /> Merci de nous faire revivre si bien cette remarquable tranche d'histoire du commerce et de l'artisanat havrais.<br /> <br /> Très bon dimanche Dan.
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H
Bonjour Marc,<br /> <br /> Merci pour l’article, quant au patron le père Théodule, c’était encore l’époque où l’on pouvait afficher sa réussite sans complexe, vas faire ça aujourd’hui…<br /> <br /> Quant à la charrette, c’était le moyen de faire de la « réclame » ambulante pour pas cher, de nos jours rien à changer…sauf les chevaux peut-être… ;-)<br /> <br /> Bonne journée Marc.
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M
Bonjour Dan,<br /> <br /> Encore un excellent papier. J'aime beaucoup sur trois photos l'attitude très "patron et fier de l'être" de Pierre-Théodule Courtin, bien campé sur ses jambes, les bras croisés devant son entreprise...<br /> <br /> A noter également la pub sur la carriole (la charrette ?) du "Consommé Viandox". Le marketing n'est pas loin...<br /> <br /> Bon dimanche, mon ami et continue de nous régaler avec tes articles !
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J
Bonjour Dan,<br /> <br /> Merci, j'ignorais tout de ce Mr Courtin, et surtout de ces "fabricants " d'eaux gazeuses. Ce système était finalement un précurseur de nos actuelles machines type "Sodastream" puisqu'il fournissait aussi des sirops.<br /> <br /> Bon dimanche l'ami<br /> <br /> JML
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