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HAVRAIS-DIRE Le blog de Dan et ses amis.
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2 juin 2019

La caserne des douanes 2-2

   C’est en 1844 que l’architecte de la ville Charles-Fortuné-Brunet-Debaisnes conçoit les plans de la caserne des douanes. Le terrain prévu pour la bâtir n’est alors qu’une prairie marécageuse utilisée pour les manœuvres militaires.
Afin d’assainir le périmètre à construire, Brunet-Debaisnes fait procéder à son assèchement puis entreprend de le rehausser de 2 mètres avec de la terre provenant de la ville haute.
Cette technique avait déjà été utilisée avec succès pour la voie du chemin de fer au Havre.
C’est en 1847 qu’elle accueille ses premiers hôtes au nombre de 470 agents. La caserne se compose d’un vaste bâtiment de 170 mètres de long pour 33 mètres de large avec une grande cour centrale.

Douanes caserne des ALGLa façade sud de la caserne avec son campanile et son horloge. Collection Dan.

 

La rue Tourville avec la caserne en 1900 et aujourd’hui . Photo et collection Dan.

Mais très vite elle se révèle trop petite. En 1856 on construit deux nouveaux bâtiments sur le terrain donnant sur la rue Casimir Delavigne. Ils seront disponibles en 1859 et comprenaient l’écoles des filles à l’ouest et celle des garçons à l’Est plus les postes de gardes à l’entrée.

4 CPA côté Delavigne (2) ALGEn haut à gauche derrière le poste de garde un des bâtiments construit en 1856. A droite en haut la cour et ses deux postes de garde le long de la rue Casimir Delavigne. En bas à gauche et à droite l’entrée côté rue Delavigne. Collection Dan.

A la fin du XIXe siècle la caserne abrite 2500 personnes avec 900 douaniers et leur famille qui logent dans des appartements de deux à trois pièces éclairées au gaz. Les célibataires dormaient dans les dortoirs de 30 à 40 lits. La discipline au sein de la douane est toute militaire, le réveil, les repas et l’extinction des feux se font au son du clairon.
La caserne fonctionnait comme une petite ville avec ses commerces, ses écoles (Armand Salacrou y a usé ses fonds de pantalons), et même sa musique qui sera célèbre dans tout Le Havre jusqu’en 1907.
On pouvait y cultiver ses légumes sur le terrain aménagé en jardin le long de la rue Dumé d’Aplemont.

l'arrière de la caserne des douanes ALGLes jardins potagers le long de la rue Dumé d’Aplemont. Collection privée.

Caserne des Douanes 3-05-2019 ALGDe nos jours le jardin a disparu, il est remplacé par cet immeuble construit en 1954 et inauguré l'année suivante. Photo dan.

Cependant les douaniers ne bénéficiaient pas d’un grand confort, ils habitaient le plus souvent dans des appartements de deux pièces, les « commodités » étant placés au fond des couloirs.
Bien qu’épargnée par les bombardements, la caserne connaitra bien des changements après la guerre.
Ainsi en 1976 on détruit les bâtiments intermédiaires donnant plus de lumière aux logements les plus proches.

 

8-09-1976 (photo) ALG

 

 La démolition en 1976 des ailes intermédiaires de la caserne des douanes. Photo Havre-Libre.

Puis ce furent les incendies de 1975 et 1977, mais surtout celui de 1979. Ce dernier prend naissance dans les greniers et s'étend sur une large partie de la façade. C’est au cours de cet incendie que le campanile disparaît. La physionomie de la caserne en sera complètement modifiée.

1983 – 2019 Les changements intervenus sur la façade. © Jean-Paul Dubosq & Dan.

 

1983 – 2019 Les changements intervenus dans la cour intérieure. © Jean-Paul Dubosq & Dan.

Les vues aériennes nous permettent de mieux comprendre les changements survenus au sein de cette caserne.

 

 

Comparaison entre 1947 et 2019. Notez les nombreux baraquements provisoires en 1949. © IGN et Google Earth.

L’avenir de la caserne.

Il est bien certain que les bâtiments de la douane ne seront plus ce qu’ils étaient, petit à petit ils sont cédés aux bailleurs locaux tel Alcéane. Les immeubles Est et Ouest ont été vendus à l’Education Nationale pour en faire une école d’un côté et une cité universitaire de l’autre. Aujourd’hui on ne dit plus « caserne des douanes », mais « cité des douanes ».
Dernier vestige de la caserne, le poste de garde côté rue Casimir Delavigne. Cet édicule a le notable honneur de garder le drapeau de la douane du Havre.

Corp de garde ALGLe poste de garde près de la rue Casimir Delavigne Son vis-à-vis a été démoli. Photo dan.

Sources :
Gilbert Betton, « De Danton aux ormeaux » Editions Bertout.
CH. Lallemant « Les cités ouvrières ». Imprimerie Carpentier 1858 Le Havre.
Joseph Morlent : Guide du voyageur au Havre.
Havre-Libre septembre 1976.
Remerciements :
Jean-Paul Dubosq pour ses photos après l’incendie de 1979.

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Quant à Goé, se serait-il "Dédouané" ?

 

GOE_HAVRAIS-DIRE_51A_douane_02

*-*-*

Merci de votre visite.

Commentaires
G
Bien sûr, en faire un livre est juste une expression pour exprimer la quantité de souvenirs d'une bande de galopins qui ont grandis dans l'insouciance et qui ne pensaient que rigolade. C'est pour dire que de petits moyens et un habitat très modeste de l'époque n'empêchait pas le bonheur en cet endroit.<br /> <br /> Et bravo pour votre blog que je viens régulièrement visiter depuis des lustres (!)<br /> <br /> Gérard R. (ex havrais)
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G
Arrivé à la caserne des douanes à 4 ans et parti à 18, j'en ai 69 aujourd'hui et des souvenirs, j'en ai des brouettes ... je pourrai presque écrire un livre sur cette époque heureuse et insouciante dans ce petit monde à demi-cloitré. Les cache-cache de chenapans avec les plantons. Les boom dans les caves. les jeux dans les tentes d'indiens faites en rondins, les billes dans le sable et même les patins à roulettes dans les immenses couloirs qui traversaient toute la caserne. Les stages punitifs dans le corps de garde en face du bâtiment des motards, etc, etc ...<br /> <br /> Et les fils de douaniers se retrouvaient avec les fils de pompiers à Dumé !<br /> <br /> Avec les copains on a vécu vraiment une chouette époque.<br /> <br /> Et hélas j'étais présent également (dans la médina) lors de l'incendie des greniers.<br /> <br /> <br /> <br /> Gérard R.
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D
C'est un vrai bonheur de vous lire, je viens d'apprendre l'histoire de mon jardin d'enfant. Nous sommes une génération (nés après guerre, personnellement en 1956) qui avons eu une enfance extraordinaire dans ce terrain de jeu immense. Les parties aménagées dans la cour arrière (pas un lieu ultra securisé comme la loi les impose aujourd'hui, on pouvait s'y casser un bras sans que personne ne crie au scandale) mais des cordes à grimper, balançoire, toboggan, tourniquet, barres fixes, un terrain où se jouaient les parties de balle au prisonnier. Et l'immense bâtiment principal avec ses greniers communicants où se sont déroulées de mémorables parties de gendarmes et voleurs. Nous avons bénéficié d'une grande liberté et nos parents de quiétude sachant que le planton de garde veillait sur nous. J'ai quitté Le Havre en 1976. Ce n'est qu'en revenant en juin 2019 que j'ai trouvé mon jardin bien changé mais de jolis bâtiments bien aérés. Je ne savais qu'il y avait eu des incendies. Merci pour ce plongeon dans l'enfance.
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S
Bonsoir Daniel<br /> <br /> Tout à fait d'accord. Gilbert Betton était un passionné. IL a donné la parole à ceux qu'on oublie souvent d'interroger et a suscité des vocations pour la "petite histoire" dont je fais humblement partie. Grand respect pour ce monsieur.
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C
....Même si un " autre "article a été publié après...il n'est pas trop tard pour apporter mon commentaire à celui-ci ( n'est-il pas ? )...!!<br /> <br /> <br /> <br /> J'ai bien connu cette caserne des Douanes pendant ma jeunesse..:) habitant rue Fontenoy, scolarité " école Dumé d'Aplemont et collège moderne rue Michelet...c'est dire si j'étais alors un habitué du quartier "Danton/Douanes". et ce jusqu'en 1957...!!....Puis , j'ai un peu perdu de vue ce quartier..à tel point que je ne me souvenais pas des ces incendies relatés.<br /> <br /> <br /> <br /> Par contre une date m'interpelle...à savoir la construction de l'immeuble donnant sur la rue " Dumé d'Aplemont ".... À mon avis ce n'est pas 1962...Mais avant...( milieu des années 50' )...Je me souviens l'avoir vu construire et j'avais des " connaissances " ayant emménagé dans cet immeuble..et venant des anciens locaux...<br /> <br /> <br /> <br /> Bonne soirée.
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L
on a des constructions semblables à Lorient, ville ravagée par la guerre
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A
La rénovation qui maintient le style de l'ancienne façade, j'aime bien! A toulouse, la caserne Niel est devenue le Rectorat et des logements, c'est assez réussi aussi!
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T
Salut Dan,<br /> <br /> Impossible de se connecter sur Canalblog hier soir.<br /> <br /> Encore un joli reportage comme tu sais si bien les faire.<br /> <br /> Plein de changements en ce lieu, et pourtant quand on regarde le avant-après satellite...<br /> <br /> Bonne soirée.
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L
salut mon pote,<br /> <br /> quand j'habitais rue de Bitche (fin des années 50) la caserne était la limite de mon territoire de jeu autorisé par mes parents !..... je ne me souvenais pas non plus de ces incendies... mais bon, à cette époque j'habitais en ville haute et j'avais des enfants en bas âge qui occupaient pas mal de mon temps !!! :o<br /> <br /> sinon je trouve que la reconversion est plutôt pas mal réussie !!<br /> <br /> bonne semaine DAN, bises à MJ et à + !!! :o
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A
Bonjour Dan,<br /> <br /> Un magnifique dossier qui doit faire remonter des souvenirs à beaucoup de Havrais. <br /> <br /> <br /> <br /> Personnellement j'apprécie de reconstituer l'ambiance autour de l'histoire familiale. Mon arrière-grand-père est né à la Caserne (sur Graville Leure à l'époque), issu d'une lignée ''gabelou'': côté paternel 2 générations de douaniers en poste à Fécamp avant une mutation au Havre et côté maternel 2 générations venues de Rouen et Notre Dame de Bondeville. <br /> <br /> Règlement au début du XIXème siècle ''l’Administration [des douanes] doit s’assurer les services d’employés honnêtes, non corrompus, fidèles et dociles, dont elle connaît bien les habitudes et les fréquentations''. Un monde particulier, voire fermé, qui recrutait exclusivement des hommes célibataires, lesquels devaient ensuite demander au directeur l'autorisation de se marier. On imagine que l'autorisation de mariage devait être une formalité quand le mariage se faisait dans un tel réseau gabelou. <br /> <br /> <br /> <br /> Bonne continuation, Dan; et courage pour les facéties de canalblog!<br /> <br /> <br /> <br /> Alain
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A
Dan, je peux enfin aujourd'hui prendre connaissance de la deuxième partie de votre article sur la douane...Au 19° les architectes avaient déjà de sérieuses compétences pour construire sur des terrains pas très stables...j'ai connu la caserne en 1976 car mon beau-frère douanier y habitait encore et l'appartement était bien...Ce monde à part, de casernement était apprécié, son école sa crèche ses équipes sportives...et une joyeuse cours de récré avec tous les enfants qui habitaient là....je sais que mes neveux en ont un très bon souvenir...Bonne semaine Dan !
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O
Magnifique article !<br /> <br /> Ce poste de garde, fort coquet ! demeurera, espérons-le, dans le petit patrimoine.<br /> <br /> Otto.<br /> <br /> NB - fort inquiet, hier, de ne pouvoir ouvrir cet article 2/2.
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E
Bonjour Dan , on comprend les soucis que représentent les pannes de "canalblog" dont tu viens de parler ! Cela doit être bien angoissant ...Heureusement ,on a la chance ,en ce lundi ,de lire ton article bien complet concernant ces casernes des douanes : tes photo-montages nous en apprennent davantage ,surtout que c'est un des bâtiment bien connu dans ce quartier .Je ne me souvenais plus de ces incendies si violents :heureusement ,finalement ,la restauration est plutôt bonne ,elle a gardé de beaux éléments ;et cet ensemble est bien utilisé me semble-t-il . C'est beau de voir ce "corps de garde " , avec l'effigie de la douane havraise , redessiné par Goé. Encore merci ,et bon courage : on est bien conscient de l'inquiétude qu'ont pu te procurer ces ennuis de diffusion hier. (je n'y connais pas grand chose en informatique... ) Bon soleil à toi et Marie Jo. E.C.
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G
Un sujet bien déclaré et très instructif pour suivre son évolution.<br /> <br /> A la belle époque, il y avait donc au moins 900 douaniers dans le secteur Havrais. Je ne sais pas s'il était plus difficile que maintenant de passer à travers les mailles du filet. En tout cas ça procurait du travail de père en fils.<br /> <br /> Après une journée de blocage, les douaniers ont donc libéré canal blog, ouf!
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G
Dans le même genre, il y a eu aussi les chasseurs forestiers :<br /> <br /> <br /> <br /> https://fr.wikipedia.org/wiki/Corps_des_chasseurs_forestiers<br /> <br /> <br /> <br /> Eux par contre ont réussi à avoir le statut militaire.
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G
La douane, une organisation toute militaire, il a même existé des bataillons de douaniers qui n'avaient qu'un drapeaux car non enrégimentés comme les bataillons de chasseurs à pied.<br /> <br /> <br /> <br /> http://www.musee-douanes.fr/documentation/histoire-de-la-douane/214-les-bataillons-douaniers.html<br /> <br /> <br /> <br /> https://fr.wikipedia.org/wiki/Histoire_de_la_douane_militaire_(France)
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