Le Havre. Cinéma Le Grillon et la rue E. Combes.
Le secteur situé à l’ouest de la rue Thiers (René Coty) a été anéanti par les bombardements de 1944 à l’image de ce que fut celui du centre-ville. Aujourd'hui, cette zone remaniée lors de la reconstruction n’a que peu de rapport avec ce qu’elle était.
Ainsi la rue Emile Combes qui débouchait sur la rue Thiers n’a pas été reprise dans le remembrement de 1945, seule sa partie débouchant dans la rue Théodore Maillart a été conservée.
Cette juxtaposition permet de visualiser la zone avant et après la guerre. Sur la photo de 1939 le cercle bleu représente la rue Emile Combes débouchant dans la rue Théodore Maillart. Les carrés jaunes représentent les deux cinémas « Le Grillon ».
La rue Emile Combes (alors nommée Naude ) au début du XXème siècle. Et le même endroit de nos jours. Collection et photo Dan.
La partie conservée de la rue Emile Combes débouchant dans la rue Théodore Maillart. Photo dan.
La rue E. Combes comprenait un cinéma conçu par l’architecte Henri Daigue nommé « Le Grillon ». Inauguré en 1935 on pouvait encore voir sa façade à travers les ruines de la rue Thiers.
Le Grillon après les bombardements. © La Lanterne Magique.
Le remembrement a supprimé l’ancienne trame des rues, mais, paradoxalement, le nouveau Grillon est construit sur son emplacement d’origine correspondant aujourd’hui au 15 de la rue Edouard Herriot.
La façade du Grillon telle qu’on pouvait encore la voir en 1971. © Gérard Lecompte.
Pierre Gas en est l’architecte, et Armand Chassain son exploitant auquel succédera la même année son fils Charles. La première affiche sera un film de Robert Dhéry « La belle américaine ».
En 1964 il sera le premier cinéma à proposer un festival « Art & Essai" qui sera reconduit les années suivantes.
Deux affichettes du festival, 1964 et 1966. Collection Dan et La Lanterne Magique.
Le Grillon de Charybde en Scylla.
Rénové en 1971 par l’architecte Christian Firmin, le Grillon n’échappera pas à la crise du cinéma des années 1980. Plusieurs directeurs s’y succèderont, en 1981 on y programme des films «X » à l’image de ce qui se faisait déjà au "Rio" ou au "Palace". Mais cela n’aura qu’un temps face à la concurrence des cassettes vidéo alors très en vogue.
La façade du Grillon dans les années 1980. A l’affiche « les Monteuses. Délires Porno » Tout un programme. © La Lanterne Magique.
En 1984, son dernier propriétaire Claude Champmont, par ailleurs directeur des cinémas « les Clubs » et du « Concorde » fermera le Grillon définitivement. Le produit de la vente sera utilisé pour réaménager le Concorde.
La salle désormais désaffectée servira de discothèque, avec pour emblème un grillon géant. Elle fermera elle aussi, et les locaux seront occupés par diverses entreprises commerciales.
La façade de la discothèque « Le Grillon ». Photo presse havraise.
Bien placée en centre-ville la salle est l’objet d’un projet de réhabilitation en appartements. Le programme se concrétise à la fin des années 1990. Mais avant tout doit être détruit, seuls les murs de la structure extérieure sont conservés restant ainsi aux normes du classement UNESCO. L’entrée des logements se faisant côté nord.
La destruction totale de l’intérieur du cinéma. © La Lanterne Magique.
Les logements façade nord, la façade du cinéma est désignée par le point rouge. Au premier plan la rue Edouard Herriot. Photo Dan.
Sources :
Samuel Marc, Nicéphore, de l’association « La Lanterne Magique " crée par Marc Georges».
Journal « Havre-Libre ».
Edith Levesque.
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Quant à Goé il a profité de l’entre-acte pour en griller une…
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