Le Havre, le lycée de jeunes filles. (1-2)
La loi Camille Sée.
Promulguée le 21 décembre 1880, cette loi instituait l’enseignement secondaire et laïc pour les jeunes filles partout en France. Jusqu’à cette date l’instruction des filles s’arrêtait au niveau de l’école primaire.
Des études secondaires pouvaient être données aux jeunes filles mais dans un cadre strictement privé ou dans les institutions religieuses dans le but de servir l’église.
Cette loi fit l’objet de débats passionnés à l’Assemblée Nationale comme au Sénat, elle préfigure la future loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat.
Camille Sée. © Assemblée Nationale.
En 1880, sur l’instigation de Jules Siegfried, la ville du Havre demande à en bénéficier puisque le gouvernement accorde des subventions pour la construction des lycées de jeunes filles. Toutefois l’Etat ne prenait pas en compte les frais occasionnés par l’internat qui restaient à la charge des communes et des départements.
Jules Siegfried. Collection Dan.
Le Havre, le lycée de jeunes filles.
Le terrain choisi pour construire le lycée est situé rue de l’orangerie, (qui deviendra la rue Jules Ancel en 1905) derrière l’ancien Hôtel de ville. Mais deux pavillons occupent déjà l’emplacement. Le premier est démoli, quand au second, le pavillon Kronheimer, il sera utilisé comme logement pour la direction et le personnel.
Emile Platel architecte de la ville établit les plans des bâtiments, et c’est en 1884 que les travaux débutent.
La vue depuis l’Hôtel de Ville sur les terrains où sera construit le lycée de jeunes Filles. 1 = La villa Kronheimer. 2 = Le toit de l’Hôtel de Ville. La flèche bleue indique un bâtiment (ici la façade arrière) que l’on retrouvera tout au long de cet article. Collection dan.
L’emplacement du lycée de jeunes filles dans Le Havre d’avant-guerre. Son périmètre est cerclé en rouge. L’Hôtel de Ville en vert. La flèche bleue indique un bâtiment que nous retrouverons plus loin. Collection Dan.
Le lycée de jeunes filles. La flèche bleue indique le bâtiment vu sur la photo aérienne et que nous retrouverons plus loin. © Michel Fouquet.
Le pavillon Kronheimer devenu le logement de la direction et du personnel du lycée. © Michel Fouquet.
Situation paradoxale, l'enseignement primaire était assuré uniquement par les femmes puisqu'elles n'avaient pas le niveau requis pour l'enseignement du secondaire. Le règlement interdisait aux hommes d’enseigner seul en classe d'où la présence du personnel féminin pendant le cours en attendant qu’un personnel essentiellement féminin assure l’enseignement secondaire.
Les demi-pensionnaires. En arrière-plan à droite la façade nord de l’Hôtel de Ville. © Michel Fouquet.
La salle de physique et chimie. © Michel Fouquet.
Les photographes et éditeurs de cartes postales ont pris ce lycée de jeunes filles pour sujet. En général leur point de vue se situait au croisement des rues Ancel et Wilson (dans leur position ancienne).
Aujourd’hui si on peut se mettre au même endroit que les photographes d’antan, la perception actuelle n’a vraiment plus rien de commun avec celle de l’époque.
En voici la démonstration :
Le même point de vue à plus de 100 ans d’écart, avec l'immeuble désigné par la flèche bleue. Photos et collection Dan.
Suite la semaine prochaine
Sources :
Pour le lycée de jeunes filles et la loi Sée :
Gallica.
Remerciements.
Collection Michel Fouquet.
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Il y a deux manières de « croquer » dans ce jeu, mais il semblerait que Goé n’ait pas choisi celle conforme avec la règle du jeu !
Merci de votre visite.