Le jeune Havrais André Malandain.
Tout comme au centre-ville, le secteur du boulevard de Strasbourg proche de la gare ferroviaire, a été touché par les bombardements. Le garage Candé et l’hôtel Kleber, seront parmi les premiers détruits. Par la suite ce sera jusqu’au carrefour avec le Cours de la République que ces destructions se poursuivront.
La destruction du garage Candé et de l’hôtel Kleber. Notez le bâtiment indiqué par une flèche j’y reviendrai plus loin. © Dan.
Deux vues du même lieu en sens inverse © F. Pivert & Dan.
Après la guerre, sur l’emplacement des immeubles démolis, seront construits des baraquements provisoires pour les commerces dont celui du boulanger Monsieur Malandain. C’est là que le jeune André Malandain, né en 1934, passera quelques années.
Mais revenons au 8 mai 1945, où les parents d’André ont pu voir et photographier le défilé des troupes alliées, notamment américaines basées au Havre. Ce cortège marquait la fin des hostilités. Voici trois photos du père d’André prises ce jour-là, au tournant du boulevard de Strasbourg et du cours de la République.
Les Troupes anglo-canadiennes. © A. Malandain.
Les troupes américaines :
Nous retrouvons sur la photo de gauche, le bâtiment marqué d’une flèche rouge. L’immeuble désigné d’un point bleu sur la photo de droite, a été démoli peu après, sans doute ne pouvait-il pas être réhabilité ?
La paix revenue, la reconstruction pouvait commencer. Mais en attendant des jours meilleurs il fallait vivre et se nourrir. C’est pourquoi les parents d’André ouvriront leur boulangerie au 205 boulevard de Strasbourg avec au 207 l’épicerie tenue par M et Mme Simon.
Une photo aérienne de 1947 où sont indiqués les deux commerces provisoires. © I.G.N.
Sur les photos ci-dessous le jeune André figure en blouse grise avec à ses côtés le jeune Simon en veste sombre. Ils sont respectivement devant la vitrine des Simon, et dans la boulangerie des Malandain.
Les deux commerces aux 205 et 207 du boulevard de Strasbourg. Le jeune André pose fièrement pour le photographe. © A. Malandain.
La vie reprenait avec son lot de soucis quotidiens. Et des soucis les parents d’André en ont eu ce jour de 1951 où il est monté sur le toit de ce qui est aujourd’hui la salle des ventes. Fragilisée par les bombardements la verrière cède sous son poids et il tombe de plusieurs mètres en atterrissant dans les gravats occasionnés par sa chute.
L’actuelle salle des ventes, qui à l’époque était à remettre en état. © A. Malandain.
Secouru par la police, il ne se réveillera qu’à l’hôpital avec une fracture de l’humérus qui lui vaudra 3 mois d’hospitalisation, mais comme ce n’était pas suffisant il a dû partir un an en préventorium à Chamonix. Aujourd’hui ce n’est plus qu’un mauvais souvenir n’ayant jamais eu de séquelles de sa chute.
Avec la reconstruction des nouveaux immeubles, l’épicerie des Simon déménagera pour s’installer définitivement rue Casimir Delavigne. Aujourd’hui le magasin est devenu un appartement comme c’est le cas bien trop souvent dans les villes aujourd'hui.
Le 14 Rue Casimir Delavigne à 65 ans d’écart. Photos A. Malandain et Dan.
Havrais-Dire remercie très chaleureusement Monsieur André Malandain pour son témoignage et ses photos illustrant cet article.
L’emplacement des deux commerces dans Le Havre est figuré par le cercle et rectangle rouge.
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