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HAVRAIS-DIRE Le blog de Dan et ses amis.
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HAVRAIS-DIRE Le blog de Dan et ses amis.
  • Histoire du Havre, Sainte-Adresse, Sanvic, Bléville, quartier de l'Eure, Rouelles, etc. Illustrée avec des photos "avant-après". (Pour vous abonner cliquez sur flux RSS des messages ci-dessus)
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8 mars 2020

Il était une fois, la rue de Paris au Havre. 5

Les bombardements de 1944 effaceront à jamais l’âme de la rue de Paris. La courte période qui s’ensuivit, de 1944 à la pose de la première pierre en 1946, a peu été abordée par les chroniqueurs. Cet article n’a d’autre ambition que de présenter certaines interventions qui eurent lieux pendant ce bref laps de temps.

A gauche, la rue de Paris au début du XXème siècle vue depuis l’église Notre-Dame. En 1 Le Grand Théâtre que nous retrouvons détruit sur la photo à droite dans Le Havre anéanti. Collection Dan.

La libération venue la rue est méconnaissable. On ne peut plus y circuler, même les vélos ont du mal à se frayer un chemin parmi les gravats. Les quelques piétons qui s’y aventurent sont à la recherche de quelques objets pouvant rappeler leur vie passée.
Les photos ci-dessous résument bien ce moment particulier où chacun reprend ses esprits dans un décor apocalyptique !

Friboulet Dan N-D 1944Vue vers le sud comme vers le nord, tout ce qui restait de la rue de Paris en 1944. © Raoul Friboulet & Dan.

Le premier travail consiste à dégager les rues afin de pénétrer partout dans la ville rasée, travail que les américains feront avec leurs engins mécaniques. Mais avant cela les Havrais tentent de récupérer ce qui peut l'être. On vient à vélo, à pied, avec une carriole pour transporter ce que l’on trouvera, sous l’œil des américains qui observent tout ce va-et-vient.

Les Havrais en quête de quelques matériaux ou objets pouvant encore être utiles dans ces temps très difficiles où on manquait de tout. Cette « récupération » se faisait sous l’œil des américains (flèches rouges) © Dan. &Thierry Cantel.

Ensuite ce sont les camions, bulldozers, pelleteuses etc qui entrent en action. Ces moyens mécaniques ne sont pas superflus pour venir à bout des décombres à dégager. A noter que le bulldozer est un engin nouveau à l’époque en Europe.

Bulldozer US (MF) ALGUn bulldozer en pleine action dans le Havre © Michel Fouquet

A gauche, la rue de Paris à la hauteur de l’actuelle place Charles de Gaulle © Fornallaz ADSM. A droite devant l’église Notre Dame. © François Vaudour.

Rappelons pour mémoire qu’il y eu 4 500 immeubles en partie détruits, et 12 000 entièrement.

21 000 logements sur 48 000 avaient disparu. Ce qui représente 35 000 havrais totalement sinistrés et 65 000 qui l’étaient partiellement.
Tous ces décombres s’amoncelaient dans la ville, même constatation pour la rue de Paris. Les gravats représentaient des tonnes de matériaux à évacuer comme on peut en juger avec les deux photos ci-dessous.

A gauche la sortie sud de la rue de Paris © Michel Fouquet. A droite le milieu de cette rue avec au fond les ruines de l’Hôtel de Ville. © François Vaudour.

Le 8 mai 1945 on célèbre la fin de la guerre, le défilé passera rue de Paris alors que le déblaiement n'est pas terminé. Il faudra attendre l’année suivante, 1946, pour voir Le Havre complètement dégagé. C’est également l’année où les forces américaines quitteront le vieux continent en embarquant au Havre.

Mai 1945 MG ALGDéfilé des troupes américaines rue de Paris à la hauteur de la place Gambetta. Collection Max Bengtsson.

En 1946 les arpenteurs, géomètres et autres urbanistes sont à l’œuvre sur un espace complètement dégagé comme on peut le constater sur la photo ci-dessous.

08 CP Notre Dame (BD) ALGLa future cathédrale entourée de terrains vagues qui attendent les bâtisseurs. Collection dan.

Les géomètres vont s’employer à rehausser le niveau général des rues dont celle de Paris. Plusieurs repères de cette surélévation sont visibles, notamment, devant la cathédrale Notre-Dame. Mais la plus spectaculaire est au nord à la limite des jardins de l’Hôtel de Ville, où elle atteint plus d’un mètre cinquante de haut.

Le même endroit en 1944 et de nos jours. Collection et photo Dan.

En attendant la reconstruction, la vie reprend son cours normal, à l’image de cette mère avec son landau rue de Paris. Image évocatrice du fameux « baby-boom ».

Place Gambetta 1946 ALGEn arrière-plan le monument de la Victoire place Gambetta. Collection dan.

Suite la semaine prochaine

Sources :
Havre-Libre & Havre-Eclair.


Nul besoin d’en dire plus, Goé a parfaitement résumé la situation.

GOE_HAVRAIS-DIRE_080B_RUE_PARIS_5

* * *
Merci de votre visite.

Commentaires
P
Et ben ça alors, pour une coïncidence, c'est une coïncidence. Figure toi, mon bon Dan que j'me suis dit il y a 20 minutes, -- vla un ti bout d'temps que je n'ai pas commenté le remarquable " Havrais-Dire ".. alors, me voilà, me voili, me voilou, et que vois-je, une photo avec mon nom. Une photo que j'ai trouvé sur Google sans doute pour illustrer un de mes posts sur mon blog ou sur Facebook, mon ami, et qui de ce fait ne m'appartient nullement. Cela précisé, quel formidable reportage tu nous livres là, une fois de plus, vieille canaille. Des photos d'un grand réalisme que je regarde longuement pour mieux comprendre ce qui est arrivé à mes parents et grands parents. Le cataclysme. Les ruines à perte de vue. Et les prémices de la reconstruction, La renaissance, Les sourires sur les visages. Les sourires de cette Maman et de cette Mamy passant avec un nouveau né devant notre monument aux morts resté debout. Du cousu main, comme d'hab, vieille fripouille...
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L
Impressionnant ! <br /> <br /> Que de malheurs. Petit, ma mère me montrait les traces de bombardements encore visibles autour de la gare Perrache à Lyon. (ils visaient mal !!!)<br /> <br /> Voir ces murs à nu avec leurs tapisseries intimes exhibées à la vue de tous m'a marqué profondément <br /> <br /> bravo et je ne vous fait pas la bise à cause du virus !!!
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A
Bonjour Daniel,<br /> <br /> et félicitations pour ce nouveau chapitre toujours aussi passionnant sur la rue de Paris. J'ai eu la chance que mes parents et grands parents parlent facilement de cette période. Vous avez raison de dire que le temps, qui nous paraît très court, entre les bombardements et la pose de la première pierre de la reconstruction, a été pour beaucoup de havrais une longue épreuve où se cumulaient la vie dans des logements provisoires au confort souvent pour le moins spartiate, la difficulté d'exercer un travail pour certains, mais aussi les difficultés d'approvisionnement en nourriture, et souvent la faim. Je relisais il y a quelque temps le fascicule publié par J.L. Libert dès juillet 1945, intitulé "Le Havre - Ce qu'il a été... Ce qu'il a subi... Ce qu'il deviendra...." où il dénonçait pour cette période ce qu'il appelait la situation misérable du Havre, avec un ravitaillement aussi réduit que possible. Il écrivait "Nous avons du pain, et du pain blanc. C'est un bon point d'acquis, mais malheureusement on ne vit pas avec du pain seulement....". Parmi les havrais en quête de matériaux ou objets encore utiles que l'on voit sur une photo, il y avait aussi ceux qui cherchaient une hypothétique nourriture qui aurait échappé aux explosions des bombes.<br /> <br /> Bonne semaine.
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P
Bonjour Dan<br /> <br /> Un grand bravo pour cet article. Des photos qui parlent d'elles-mêmes de ce paysage apocalyptique et de tous ces affres de la guerre qu'ont connus les Havrais. Des documents inédits qu'on ne trouve pas dans les livres d'histoire et qui ne laissent pas indifférents. Merci à tous pour cet énorme partage.<br /> <br /> Je te souhaite une belle journée et une excellente semaine. Bises à MJ. Amicalement: papy Scham
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F
Bonjour Dan Nicephore et Goé,<br /> <br /> J'ai vu beaucoup de ces photos de destruction du Havre, à chaque fois elles déchirent le cœur.<br /> <br /> Merci<br /> <br /> Bonne semaine à chacun.
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G
A voir ces images, on ne peut être qu'horrifié devant un tel constat de désolation.<br /> <br /> Mais ce qui est aussi spectaculaire et grandiose, c'est le temps extrêmement court qu'il a fallu pour tout reconstruire. Le déblaiement, ou plutôt le remblaiement, la conception d'ensemble, puis la reconstruction et sa coordination.<br /> <br /> Même si ce temps a dû paraître très long pour les sinistrés, c'est quand même une belle prouesse, d'autant qu'il y avait à faire de même partout au Havre et ailleurs en France.<br /> <br /> Je regardais cette semaines les vues aériennes IGN sur le secteur d'Aplemont entre 1945 et 1957, c'est impressionnant.<br /> <br /> Merci donc de nous aider à y voir clair dans tous ces gravats.
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E
Ton article 5 sur cette rue de Paris rassemble tant d'histoire "avant / après " , que nous sommes conscients de savoir ce qu'ont connu nos parents , qui ,comme tu le dis , en parlaient peu : on les comprend ! Notre Dame reste vraiment un des sites historiques de cette rue , du fait qu'elle a pu être réanimée ,avec ce désert autour d'elle ,bien " rasé ", comme le dit Goé .Merci Dan et bravo . Bonne soirée .E.C.
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G
Bonsoir<br /> <br /> Les anciens ne parlaient pas ďe ces bombardements. ...de leur ville rasée...<br /> <br /> Mais, avec eux, la France entière se taisait :<br /> <br /> Je n'habitais pas au Havre dans les années 44 45 et suivantes...<br /> <br /> J'étais dans le centre de la France et j'ai plus entendu et vu des documents au cinémas de l'époque sur Hiroshima (1945) que sur la ville bombardée du Havre...<br /> <br /> <br /> <br /> Maintenant, retraitée au Havre, je rencontre beaucoup de retraités qui ont vécu ces événements et racontent, occupation allemande, bombardements, camps de Montgeon ou de Gonfreville l'Orcher, arrivée des américains ( et viols de leur mère ou soeur ou amie ) .(on peut comprendre certains silences et non-dits).. ils étaient enfants... et leur mémoire est vive...<br /> <br /> Et disent leur rancoeur contre les anglais...<br /> <br /> En voyant les photos des différentes collections que vous présentez j'essaie de m'imaginer ce que pouvaient ressentir ces habitants dans les rues écrasées. . Il a dû en falloir du courage pour revivre et faire vivre sa famille après de tels événements !
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B
Un remontée dans le temps qui fait dans le droit dans le dos.<br /> <br /> En effet combien de personnes de nos jours se rendent compte qu'ils vivent, conduisent ou marchent dans des endroits qui ont connu l'enfer.<br /> <br /> Mais votre photo avec le landau et vos commentaires sur les arbres, montrent que la vie essaye en permanence de reprendre le dessus.
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L
salut mon pote,<br /> <br /> ces photos sont vraiment terrifiantes !... et quand on voit Notre Dame, on pourrait se permettre de dire "notre drame"... mes parents me parlaient peu de cette période... je pense qu'ils étaient (comme beaucoup) encore hantés par ce traumatisme (?).<br /> <br /> sinon, cette suite sur la rue de Paris est superbement illustrée !!! merci à tous !<br /> <br /> bonne fin de journée DAN, bises à MJ et à bientôt !! :o
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A
Bonjour Dan,<br /> <br /> Des images qui parlent. Avec des imbrications diverses.<br /> <br /> C'est probablement en septembre ou octobre 1944, le bulldozer qui dégage des gravats. Les havrais vont profiter de son travail mais en réalité le bull travaille pour la guerre qui continue.<br /> <br /> C'est alors Le Havre ''16th port'' (selon la dénomination militaire) qui est sous le commandement du général (du Génie) William Hoge . Environ 15.000 américains et 5.000 français qui tout à la fois dégagent, déminent, remettent ce qui en reste du port en service et déchargent les navires.Un seul quai, le quai d'Escale, plus d'écluses, l'essentiel est fait en transbordant depuis les cargos sur des barges, des LCT et des camions amphibies DUKW. Cinq mille tonnes chaque jour, acheminées ensuite sur des camions GMC à 3 essieux moteurs, prenant chacun 3,5 tonnes.<br /> <br /> <br /> <br /> Le bull travaille pour permettre de passer au milieu des décombres. Et, tournant le dos, on distingue un autre soldat, chaussé de ''rangers'' et les bretelles qui pendent dans son dos. Mais à sa coiffure ça n'est pas un américain (l'armée américaine ne passera au béret qu'après 1950). Un béret tiré à DROITE, c'est donc un soldat britannique. Pourtant les divisions anglaises sont reparties dès la libération de septembre... <br /> <br /> Alors ce soldat serait-il un des électriciens du Royal Engineer qui ont fait un court passage au Havre?<br /> <br /> Alain AFV
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G
Dan,<br /> <br /> La ville détruite est une chose. Elle était faite de briques mais surtout de broc. Ce qui a été perdu n'est pas facile à rendre dans un article. C'est l'ambiance d'avant-guerre dont me parlait tout le temps ma grand mère paternelle.
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C
Toujours aussi bien illustré ! Ce sont les images qui "parlent" avant tout, pour nous qui n'avons pas vécu directement cette période.<br /> <br /> Le ré haussement de la rue de Paris vers l’Hôtel de ville sous-entend-il que les arbres qui y sont aujourd'hui ont été plantés après-guerre ? Probablement.<br /> <br /> Bon dimanche. C&B
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G
Bonjour Dan,<br /> <br /> Quelle époque ! Quand on pense que nos parents ont vécu cela ! Mais chez moi, on n'en parlait jamais à part quelques bribes, des anecdotes, par mon père. Il faut dire aussi qu'à l'époque, je ne posais pas trop de questions, je n'était guère curieux de ces faits. Et tes documents viennent à point pour compléter ce que j'ai appris plus tard.<br /> <br /> Mais pour résumer tout cela, je pense que tu seras d'accord avec moi : C'est en 1946 que tout a commencé !!!<br /> <br /> Bon dimanche.
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A
Bonjour Dan,<br /> <br /> <br /> <br /> l'expression "Le Havre ville martyre" prend toute son intensité quand on voit ces images. La ville la plus détruite de France. Je me demande où pouvait être toute cette population sans toit avant le construction des cités provisoires... La libération oui, mais à quel prix pour eux...Cela me parait si loin mais en fin de compte si proche de nous...j'aime beaucoup la dernière photo,la vie reprend, des bébés naissent pour un futur meilleur. "chapeau" pour ce nouveau beau reportage et merci à Goé pour sa touche humoristique qui fait du bien...Bon dimanche à toi, Dan !
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K
Un page bien triste de l'histoire de notre ville. Merci pour ce magnifique reportage et récit . Cordialement
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B
Pour l'avenir cette surélévation du terrain due aux circonstances ne sera sans doute pas inutile,car si à l'origine de la ville Françoise les premières constructions sur le grand quai l'ont été sur les déblais crées par la construction de ce quai, fin XIXeme, on craignait les grandes marées qui faisaient sauter les plaques d'égout, que sera la fin du XXIeme siècle avec la montée permanente des eaux de la Manche ...
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M
Bonjour,<br /> <br /> <br /> <br /> Je n'ai pas vécu le Havre, je voulais comprendre pourquoi mes grands parents n'ont jamais voulu me raconter ce qu'il s'est passé lors l'occupation et ils gardent la rancoeur tant les Allemands que les Anglo-Américains.. Alors ils ont été ravi de me raconter ce qu'il s'est passé lors entre les deux guerres, les années folles, Jules Durand, Front Populaire, Casino Marie Christine.......<br /> <br /> J'ai trouvé la réponse : j'ai regardé sur la photo de défilé des Américains ...., je vois les Havrais qui ont les mains dans la poche, bras croisé, visage impassible.... <br /> <br /> la, c'est un choc qu'ils ont subi. C'est différend à Rouen ou les habitants sont plutot joyeux de fêter à chaque 8 mai.<br /> <br /> La Rue Paris a perdu ses clients dès le premier jour de l'invasion, le bombardement, c'est un coup fatal. Je me demande que c'est pour cette raison que les Havrais évitent cette rue pour Thiers, Rond-Point, .... <br /> <br /> C'est vrai que coté Thiers et rond-Point ont subi peu de bombardement. Ou alors la Rue Paris leur rappelle le mauvais souvenir....<br /> <br /> <br /> <br /> Bon Week End.<br /> <br /> <br /> <br /> Makara
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A
bonjour Dan<br /> <br /> Les photos remplacent souvent tous les mots que l'on puisse dire.<br /> <br /> Que de milliers de vies anéanties pendant cette guerre et ces destructions.<br /> <br /> Bien souvent, seules émergent quelques murs de nos églises et là c'est encore le cas pour notre église Notre-Dame comme-si, il fallait rebondir et repartir avec un souffle nouveau.<br /> <br /> MERCI pour nous aider à nous retrouver dans ces gravats<br /> <br /> bon dimanche <br /> <br /> Alain et Lydie de Nantes
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