Démolir un grand bâtiment n’est pas aussi facile qu’on pourrait le penser. Le lycée Jules Lecesne en est un parfait exemple. Complètement imbriqué entre des immeubles habités, il a fallu beaucoup de précisions pour le démanteler et ne pas endommager les bâtiments attenants.

2012 le Lycée est fermé et n’attend plus que la pioche des démolisseurs. A gauche vue côté Est, à droite vue côté ouest. © Dan.

Le lycée s’inscrivait dans la zone à démolir s’étendant entre les rues Michelet à l’Est (1), Général Sarrail à l’ouest (2) et Jules Lecesne au nord (3), photo ci-dessous :

vue Google ALG© image Google Earth.

Le secteur étant très peuplé on arrose copieusement la zone à démolir afin d’éviter la propagation des poussières au-delà du chantier. 

108 JUn arrosage efficace sur la démolition afin d’éviter la poussière. © Dan.

Mais le travail le plus délicat a été la démolition des murs touchant aux habitations. C’est à la main qu‘il fallut procéder même si les machines étaient là pour soulager l’effort de dégagement. A la vue des murs complètement dégagés on imagine aisément la somme de travail que cela représente et l'angoisse des riverains...

A gauche le démantèlement brique par brique. A droite l’ensemble des murs ainsi dégagés. © Dan.

Le style du lycée était sans originalité, au contraire de l’immeuble à l’encoignure des rues J. Lecesne et Michelet. Construit en briques jaunes avec des rambardes et balcons en fer forgé, il illustrait un type d’architecture qui, peu à peu disparait de nos rues.
Les balcons et rambardes en fer forgé ont peut-être été récupérés, par contre les plaques de rues n’ont pas résisté au démontage même si celui-ci a été fait avec application.

108 J Lecesne 17-04-2018 (2) ALGDétail sur le balcon en fer forgé, et démontage très délicat d’une des plaques de rues. © Dan.

La démolition du lycée a permis de dégager la vision sur la façade du théâtre appelé « Le Poulailler ». Ce dernier est au 7 bis de la rue Général Sarrail. Autrefois à cette adresse on pouvait y voir la fabrique de conserves alimentaires U.A.R. Union et Abattages Réunis.

L’U.A.R. à gauche, devenu le « Poulailler » à droite. Collection PG & © Dan.

 

Le lycée est remplacé par un groupe d’immeubles comprenant 58 logements, construit essentiellement en béton « banché » (il s’agit de murs édifiés à l’aide de coffrages standardisés capables de résister à de grandes pressions). Le maitre d’œuvre est l’Atelier Bettinher Desplanques Architectes, pour l’Office Public de l’Habitat « Habitat 76 ».

108 JExemple de construction d’un mur en béton « banché » sur le chantier. © Dan.

Les travaux terminés, l’immeubles est recouvert en briques de parements clairs de deux couleurs donnant à l’ensemble un effet de marqueterie.

La vue vers l’ouest du même endroit à 4 ans de distance. © Dan.

Le panneau annonçant la future réalisation est présenté dès le début du projet. Mais ceux qui l’ont conçu ne doivent pas bien connaître Le Havre, ou alors c’est sciemment qu’ils ont inversé les deux points cardinaux sud et nord sur leur dessin. L’éclairage et les ombres sont inversés par rapport à la réalité, démonstration :

A gauche le dessin du projet. © Bettinger & Desplanques, à droite la situation réelle. © Dan.

 

L’emplacement du nouvel immeuble dans Le Havre.

 

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